Au moment où les Burundais et la Communauté internationale attendent impatiemment la mise en place de la Commission Vérité Réconciliation (CVR), le parti FNL (Front National de Libération), aile Agathon Rwasa se dit plutôt "très inquiet".
<doc7622|left>"Le pouvoir actuel, qui en fait à sa tête, s’est approprié ce processus et c’est une situation qui ne tranquillise pas. On peut supposer qu’il a un agenda caché", indique Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa. Pour lui, le projet de loi sur la CVR, n’a pas pris en compte ni les contributions de la population ni celles de la société civile, encore moins les suggestions de la Communauté internationale : "Impossible dans ces conditions d’avoir un projet de loi digne et qui peut contribuer à la réconciliation des Burundais."
Concernant le pardon qui semble être la priorité dans le projet de loi régissant la CVR, Aimé Magera souligne que le pardon doit être accordé à celui qui le demande : "Personne ne peut être obligée d’accorder le pardon !", martèle-t-il.
Le FNL d’Agathon Rwasa est donc pour une solution qui implique que la commission fasse ses enquêtes pour découvrir la vérité et la justice son travail : "Nous n’avons pas peur de la vérité ou de la justice, car c’est la seule voie pour une réconciliation réussie. Le Cndd-Fdd devrait en faire de même."
Cependant, M. Magera se veut optimiste : "Le gouvernement se ressaisira. Au cas contraire, les Burundais et la Communauté internationale se lèveront pour dire non."
Rappelons qu’un projet de loi sur la CVR est déjà devant le parlement pour analyse et adoption. Le président de la République avait promis sa mise en place au cours du mois de février 2013. Un autre rendez-vous manqué. D’après Léonidas Hatungimana, le porte-parole du Chef de l’Etat, la commission parlementaire chargée d’étudier cette question serait en Afrique du Sud pour s’imprégner de l’expérience de la Rainbow Nation en matière de Justice transitionnelle.