Au cours du lancement des activités d’auditions pour préparer les exhumations des fosses communes en Mairie de Bujumbura et ses environs, ce 27 juillet, la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a affirmé qu’elle ne les a pas encore localisées. Elle appelle la population urbaine à fournir des témoignages sur les événements de 1972.
Selon la CVR, avec plus de 4.000 fosses communes identifiées dans tout le pays, quelques-unes se trouvent en mairie de Bujumbura. D’après Pierre Claver Ndayicariye, président de la Commission Vérité et Réconciliation, la mairie de Bujumbura a une particularité : « Les gens nous disent qu’il y a beaucoup de fosses communes dans la zone Buterere. D’autres parlent de fosses communes à l’aéroport international Melchior Ndadaye. Mais malheureusement personne ne peut nous montrer précisément là où elles se trouvent ».
Il regrette que la population urbaine ne donne pas d’information facilement : « Même ceux qui détiennent de l’information refusent de le livrer par crainte de leur voisinage ou de leur sécurité ».
Pour faciliter les auditions, Pierre Claver Ndayicariye fait savoir que des boîtes à suggestions seront installées à chaque bureau de la commune urbaine. Ceux qui ont peur de témoigner à la vue de tout le monde, estime-t-il, mettront leurs témoignages dans ces dernières.
En ce qui concerne des maisons suspectées construites au-dessus des fosses communes en mairie de Bujumbura, le président de la CVR dit que la question dépasse les compétences de la commission : « Lorsque des cas pareils se présentent, on soumet la question aux hautes autorités du pays pour prendre une décision ».
La CVR demande à la population de bien vouloir aider la commission dans la localisation des fosses communes existant en mairie de Bujumbura et dans ses environs.
« Nous exhortons les gens âgés de 60 ans et plus qui ont vu ou vécu la crise de 1972 à donner des témoignages », insiste Pierre-Claver Ndayicariye. Et de demander aux détenteurs des archives qui serviraient de témoignages de les offrir à la commission.
Des rescapés prêts à témoigner
J. H, un rescapé vivant en zone Cibitoke de la commune Ntahangwa, se souvient encore des noms de ses amis et proches qui ont été victimes de la crise de 1972. Il se souvient aussi des noms des agents de la défense et de la sécurité qui enlevaient les gens ciblés.
Le septuagénaire dit être prêt à témoigner et à raconter le calvaire que lui et sa famille ont vécu en 1972 : « Je me souviens de tout comme si c’était hier quand ils transportaient des gens vers la commune pour les tuer. Ils m’ont torturé et emprisonné mais un officier m’a aidé de m’enfuir ».
Il demande à la CVR de prévoir son audition. Et d’appeler les autres victimes et rescapés de la crise de 1972 à approcher la CVR pour révéler leur vérité.
Même son de cloche avec L.B, une veuve habitant à Mugoboka en commune Mukaza. En 1972, son mari et son fils ont été assassinés. Elle aussi appelle les autres veuves et survivants des crises qui ont endeuillés le Burundi à confier leurs témoignages à la CVR.
Monsieur l’auteur de l’article, en quoi ce début est ambigu? parce ce qui est ambigu est incertain, ambivalent, a deux ou plusieurs sens possibles.