Dans une société post-conflit, les adversaires politiques sont souvent ramenés au rang d’ennemis. Ezéchiel Nyandwi, enseignant-chercheur et expert en conflit et développement, appelle à la retenue.
Selon l’expert, la transformation de l’adversaire politique en ennemi vise à le neutraliser ou l’éliminer symboliquement, plutôt que de débattre avec lui. Une confrontation qui, d’après l’universitaire, tourne aux invectives.
« Cela vise à s’accaparer des ressources qui sont recherchées des deux côtés. Il s’agit des intérêts politiques ou électoralistes. Pour tenter de bloquer son adversaire, on va l’appeler ennemi. C’est le noyau le plus profond de cette considération de l’adversaire comme un ennemi. On confond l’adversaire et l’ennemi dans cette logique de combattre pour avoir une mainmise sur les ressources », explique Ezéchiel Nyandwi.
Selon le spécialiste, des réseaux sociaux aux organisations politiques, on est devant une sorte de continuum de la brutalisation des rapports sociaux et politiques. « Ces derniers constituent une forme de régression et un déni des valeurs sur lesquelles le pays doit être bâti ». Cet enseignant-chercheur explique que qualifier son adversaire politique d’ennemi met en cause le processus démocratique.
D’après Ezéchiel Nyandwi, les adversaires politiques se retrouvent dans une compétition comme au sport. Chacun, dit-il, apporte ses propres idées, opinions et projets pour convaincre l’électorat. « Vous vous trouvez sur le même champ à la recherche des mêmes ressources qui sont limitées. Il faut considérer un adversaire politique comme un partenaire du développement, de la paix et de la cohabitation pacifique. Bref, l’amour du prochain. Quant aux politiques, ils se doivent de recourir constamment aux discours apaisés », fait-il savoir.
M. Nyandwi appelle à une formation sur la culture démocratique. « Comme les fleurs dans la forêt sont très diverses, elles sont aussi adversaires car elles combattent pour trouver l’eau et la lumière ».
Selon Ezéchiel Nyandwi, enseignant-chercheur et expert en conflit et développement, dans la sphère politique ou dans la vie de tous les jours, il y des intervenants qui doivent éduquer les acteurs. C’est le rôle de tout un chacun. « Nous sommes différents et nos intérêts diffèrent. La diversité est une richesse. Les leaders politiques doivent tenir des discours pacifistes et promouvoir la cohabitation pacifique. Il revient également à la société civile de jouer le rôle de médiateur et de réconciliateur», conclut-il.
Bravo !
Comment éradiquer cette culture politique où l’adversaire politique ari umwansi w-igihugu depuis que les colons ont subtilement signé notre indépendance.
Il faudrait 3 mois de formation obligatoire et un stage sur cette problématique pour les politiques!!!!