La société Come and see Burundi village, composée de jeunes rentrés de l’étranger, a initié un projet, en cours, de construction de maisons à Bujumbura. Son partenaire, la Banque de l’habitat du Burundi, tente de s’approprier le projet.
Fablice Manirakiza est un jeune de 29 ans qui est rentré au bercail en 2018, après 11 ans en Australie, avec la soif de contribuer au développement de son pays. Il vient avec plusieurs projets dont Come and see Burundi village, la construction d’un village modèle de 28 maisons en étages dans le site Kiyange, au quartier dit miroir à Bujumbura.
Le fondateur de cette société de construction soumet son projet à la Banque de l’habitat du Burundi, jadis Fonds de promotion de l’habitat urbain, pour demander un soutien. La banque accepte.
Les deux parties signent un contrat de partenariat le 19 mars 2019. Dans ce contrat, il est stipulé que la société CSBu, qui exécute les travaux de construction, doit chercher les clients des maisons et les orienter vers la BHB pour demande de crédits. La banque, à son tour, doit accorder les crédits aux clients éligibles soumis par la société CSBu. La BHB conserve les garanties de ces crédits et gagne les intérêts.
Ce contrat précise également que les deux parties conviennent de collaborer, notamment dans la gestion de ces fonds. « Par exemple, en cas d’achat des matériaux de construction, il doit y avoir un chargé d’approvisionnement de la banque et celui de la société. Idem pour la gestion des stocks », confie un des responsables de CSBu.
Le « piège »…
Depuis peu, témoigne un des responsables de la société, la BHB commence à écarter CSBu de certaines activités. Il affirme que lorsqu’il s’agit de s’approvisionner en matériaux, la banque veut aller seule sur le marché. Normalement, les deux parties doivent être représentées, conformément au contrat.
Le comble, pour ce dernier, c’est que la BHB a proposé un autre contrat à la société, au cours de ce mois d’octobre, sans même les consulter dans l’élaboration. Ce contrat nomme le projet BHB-CSBu villages.
Dans ce nouveau contrat que la société CSBu refuse de signer, la BHB se dit « maître d’ouvrage ». La société CSBu est l’ « entreprise de construction » qui n’exécutera que les travaux. Le contrat met aussi en place le « fonctionnaire dirigeant », le représentant dûment accrédité par le maître d’ouvrage qui assure le contrôle et la surveillance des travaux.
Il est également stipulé que le maître d’ouvrage va s’occuper pleinement de l’approvisionnement du chantier et du paiement des fournisseurs des matériaux de construction ainsi que du paiement de la main d’œuvre et du personnel de CSBu aligné sur le chantier.
Dans le même contrat, « l’entreprise CSBu va s’occuper uniquement de la gestion de la main d’œuvre, du volet technique et exécuter les travaux de construction. La CSBu s’engage à continuer à mobiliser les acquéreurs pour les maisons qui ne sont pas encore souscrites».
Concernant le partage des bénéfices issus du projet, le contrat dit que les bénéfices nets issus de la vente des maisons seront partagés entre la BHB et la CSBu au prorata de la contribution de chaque partie dans ce projet. En cas de perte, les deux parties la supporteront à parts égales.
Pour ce responsable de CSBu, ce contrat est une preuve irréfutable que la BHB veut s’approprier totalement le projet. Et d’insister : « Il faut absolument que la banque comprenne que cet argent utilisé pour construire appartient aux clients, pas à la banque. Car le client doit rembourser le crédit. De surcroît, c’est la société qui mobilise ces clients et les met à la disposition de la banque. »
Ces ‘’saboteurs’’ du développement
Le président de la République a visité le chantier de CSBu village, le 21 octobre dernier. Il a félicité cette société, surtout composée de jeunes, pour leur projet qui répond à la politique de l’Etat d’offrir à tout Burundais un toit décent : « Ce sont de jeunes rentrés au pays qui n’ont pas attendu que l’Etat leur donne de l’emploi. Ils se sont créé leur propre emploi. »
Le président Ndayishimiye a évoqué les obstacles auxquels font face cette société. Notamment des autorités qui utilisent la corruption pour collaborer avec la société. Il affirme qu’au départ CSBu village devait être construit à Zege(Gitega). J’ai appris que certaines autorités ont voulu corrompre la société, a-t-il assuré, et le projet n’a pas pu être exécuté dans la capitale politique.
Le président a aussi pointé du doigt la Banque de l’habitat du Burundi qui veut mettre des bâtons dans les roues dans l’exécution de ce projet : « La banque n’a pas la mission de construire, mais de rendre disponible l’argent pour les constructeurs. » Il a affirmé que la BHB a un agenda caché : « Soit elle veut bâcler le projet, soit elle veut avoir sa part. Ce sont des saboteurs du développement. »
Le directeur des opérations de la BHB, Eric Nzambimana, n’a pas voulu s’exprimer sur ces accusations : « Tout ce que vous pouvez savoir c’est que le chantier continue en bonne et due forme, en faveur des clients. »
Le projet Come and see Burundi village est réparti en trois catégories : VVIP, 5 maisons en étages de 5 chambres, construites sur un terrain de 6 ares, chacune coûte 500 millions de BIF. La catégorie VIP comprend trois maisons de quatre chambres, construites sur 3 ares coûtant chacune 340 millions BIF. La catégorie standard regroupe 20 maisons de deux chambres, sur un terrain de 2 ares coûtant chacune 300 millions de BIF.
25 de ces 28 maisons sont déjà vendues. 90% des acheteurs sont des Burundais vivant à l’étranger, selon Fablice Manirakiza, l’initiateur du projet.
L’économiste Prosper Niyoboke estime que l’Etat et les autres partenaires locaux devraient se réjouir de ces projets phares initiés par les jeunes et considérer surtout ceux qui rentrent de l’extérieur comme acteurs très importants pour le développement du pays.Pour lui, ce genre de comportement de la BHB décourage les investisseurs qui apportent des devises et créent de l’emploi. Il en relève la cause racine : « Les gens s’accaparent de l’intelligence des autres parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas poursuivis. Il est grand temps que l’Etat pense aux droits de la propriété intellectuelle, l’un des facteurs freinant le développement du pays. »Et d’évoquer son corollaire : « La fuite de capitaux à la fois humains et économiques. Ces jeunes vont aller investir là où le milieu est favorable. »
Il plaide pour un changement de logiciel de fonctionnement : « Au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues, les décideurs locaux devraient profiter de ces investissements et accorder beaucoup plus d’avantages à ces investisseurs. »
Apparemment le partenariat BHB – CSBU est une combinaison de plusieurs types de contrats de forme inédite, en un seul. D’où une grande confusion.
Habituellement :
a) Le client ou propriétaire demande un crédit de construction à la banque
b) La banque accorde le crédit
c) Le client donne les fonds à un entrepreneur qui exécute les travaux
Le seul interlocuteur de la banque est le client – propriétaire.
Avec un seul contrat de crédit, tout est réglé.
Entre BHB et CSBU, si j’ai bien compris :
a) CSBU demande un crédit de construction a la banque, mais ce n’est pas elle qui va rembourser le crédit.
b) BHB donne le crédit à CSBU
b) CSBU construit les maisons
c) CSBU cherche pour BHB des acquéreurs de maisons.
d) Les futurs acquéreurs « souscrivent » auprès de BHB les maisons en cours de construction.
La construction d’un complexe immobilier nécessite une organisation tout aussi complexe, dans l’avant et surtout dans l’après achèvement.
Pour faire la part des choses, la société CSBU pourrait assumer pleinement un rôle d’entreprise immobilière : être demandeur et bénéficiaire du crédit de construction de ses « villages ».
Elle rembourserait le crédit sur la vente des maisons ou le loyer sur les maisons non encore vendues.
Elle n’aurait pas à chercher des clients pour la banque, mais pour elle-même.
Dans l’état actuel des choses, à la fin de la construction du village, qui en sera propriétaire ?
Cela ne pourra pas être les acquéreurs individuels. Il y a les services et les espaces communs, l’éclairage, le parking, la sécurité, etc.
Je crois que cet emprunt immobilier pourrait être intéressant si l’on nous disait le taux d’intérêt et les années qu’on accorde à l’acheteur pour rembourser les 300 ou 500 millions FIB.
Pole sana Fablice intumbero yawe yari nziza ariko ntiwamenye uko ibintu bimeze mu Burundi. Ndagutahura kuko nsomye iyo article wavuye mu Burundi ufise 18 ans ugaruka ufise 29 ans. Ugitangura urya mugambi hari amabingira yari agabirije kukwambura uduhera wakobokeye muri Australie, kandi utagavye ayo mabingira nyene arashobora no kukugirira nabi. Muri Afrika uduhera twawe ushaka kutuvyaza inyungu woja muri Botswana gusa ni ho hari bonne gouvernance gusumba ibindi bihugu vyose vya Afrika, na Ghana baragerageza.
Uvuga vyo. Mugabo wibagiye Africa y’epfo. Nayo nyene vyanka bagerageza n’aho ANC umenga birayivuna
@Stan Siyomana
Uti umuyobozi wa Banque yavuze ko umuruntu afise amikoro make bamuha iryo deni ry’inzu? Jewe par exemple ndi muri Conapes aha nsavye noronka??Ni majabo kuri micro !!None tworiha gute izo milliyoni amajana muguhe n’irasiyo y’abana ari ikibazo?
Notre cher Président de la République risque de se fatiguer et ( je le crains fort) jetter l’éponge avant même la célébration de la moitié de son septennat. Les vautours sont légions et dans presque tous les secteurs de la vie économique de ce pauvre mais beau pays.
TUER LA POULE AUX OEUFS D’OR/ To kill the goose that lays the golden eggs.
« Cette expression du XVIIIe siècle est tirée d’une fable de La Fontaine, elle-même inspirée d’une morale d’Ésope, fabuliste grec de l’Antiquité….
Il y est question d’un avare dont une poule pondait des oeufs d’or. Croyant que cette poule contenait un trésor, l’avare l’a tuée pour se rendre compte, dépité, qu’elle était semblable à ses autres poules et qu’il venait de tuer bêtement ce qui pouvait l’enrichir sans fin… »
https://www.expressio.fr/expressions/tuer-la-poule-aux-oeufs-d-or
90% des acheteurs sont des Burundais vivant à l’étranger!!! Dommage que les Burundais de l »intérieur ne peuvent pas prendre ce genre d’opportunités. Ubukene ni hatari
La banque de l’habitat du Burundi a pour objectif d’offrir un toit aux burundais qui en auraient vraiment besoin. Avec ce projet c’est complètement raté (du moins avec ce début) car toutes les maisons sont déjà accaparées par les expats, qui, fort probablement sont déjà bien logés dans leurs pays d’accueil respectifs.
@Bundes
Eric Nzambimana, umuyobozi ajejwe ibikorwa muri BHB yavuze ati:
« N’abo bandi banywanyi bashobora kuba bafise amikoro make, ibanki y’uburaro isanzwe itanga uburaro… »
https://www.youtube.com/watch?v=QYXOLzxVXYs&t=162s
Harakwiye ko Nyenicubahiro ahindura abantu bose kuva kuri Leta gushika muma commune. Hariho abategetsi bagize igihugu icibare
C est très décevant kumva aba jeunes bazana iterambere bagomba kubiba
Ewe Kimeneka nawe urankuye! Ninde yakubwiye ko hari ishaka ryo guhindura ibintu? Niwe usigaye utarategera ko ari ugusiga inkore ku masa y’Abarundi; akarimi gasosa.Hambere aho bavuga ngo kari akarimi! Ndagutsenze kweli.
Ce qui fait entre autres la force de notre voisin du Nord, ce sont les moyens inouis mis en oeuvre pour encourager ou stimuler les investissements des fonds extérieurs
Twebwe ni le slogan » Njemwo canke Ndimwo ».
Tout est mis en oeuvre pour décourager les investissements.
Réveillez vous mwebwe mudutwara
c’est la banque qui finance la construction de ces maison et quo en assure la vente , c’est á elle de gérer le risque.
@Kora
Ce que vous dites est théoriquement vrai, mais si j’essaie de comparer les cas du Burundi et du Ghana (où la diaspora ghanéenne a fait construire beaucoup de maisons), je vois une différence quant à l’origine de la confiance de l’acheteur de ces maisons.
Je crois que la diaspora burundaise va être rassurée sachant que la société CSBu suit elle-même ces travaux de construction (ne fusse que pour éviter le scandale/désastre de la construction du barrage hydroélectrique de Mpanda).
Je crois que l’acheteur ghanéen va être rassuré sachant que c’est une banque du calibre de la Stanbic Bank Ghana qui suit de près ce projet (Stanbic est au Ghana depuis une vingtaine d’années et elle est la filiale de la sud-africaine Standard Bank Group Limited ).
« Stanbic Bank has launched a Diaspora Mortgage product for Ghanaians living abroad, allowing them the opportunity to obtain mortgage loans for local housing development…
Meanwhile the bank has also offered to work closely with certified contractors and architects to undertake the building projects to ensure that the projects are duly completed to the taste of the customers.
The real estate contractors it has agreed to work with include Imperial Homes Ghana, Devtraco and Devtraco Plus, Ital Construction, and Beaufort Properties… »
https://venturesafrica.com/stanbic-bank-ghana-introduces-diaspora-mortgage-facility/
» Il plaide pour un changement de logiciel de fonctionnement »
Voulà l’expression qu’on devrait sérmoner à nos dirigeants à différents niveaux de résponsabilités.
Le Pdt de la République, étant au courant du dossier, j’ose espérer qu’il va sévir pour decourager ce genre de comportement qui ne que nuire à l’ image du Pays.
On met les bâtons dans les roues de ces jeunes dynamiques Barundi ! Qu’en est-il des étrangers ?
Nyakwubahwa mukuru w-igihugu cacu, ingendo iracari ndende ! Nimwicarire ama décrets de nominations agena abatware babikwiye bashaka iterambere ry-igihugu.