Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Crises cycliques: Eviter le fléau de la globalisation

03/10/2020 Commentaires fermés sur Crises cycliques: Eviter le fléau de la globalisation
Crises cycliques: Eviter le fléau de la globalisation
Tharcisse Bimenyimana : « La responsabilité pénale est individuelle.»

Dans le passé, le Burundi a connu des crises cycliques. De nos jours, des discours circulant sur les réseaux sociaux refusent la reconnaissance des victimes appartenant à une autre composante sociale. Pour Tharcisse Bimenyimana, socio-anthropologue et professeur d’université, cette attitude ne peut qu’attiser les tensions.

« Le refus de reconnaître les victimes d’autres groupes s’observe dans les pays qui ont connu des guerres et crises cycliques. Il consiste à transformer la victime en bourreau et le bourreau en victime. Seuls les membres d’un camp se disent victimes. C’est le refus d’un groupe de se reconnaître coupable. Au lieu de se culpabiliser, il incrimine l’autre groupe », explique Tharcisse Bimenyimana, socio anthropologue et professeur d’université.

Pour lui, les auteurs de tels messages visent à dissimuler les crimes commis par certains membres de leur camp. Dans notre culture, explique-t-il, c’est difficile de reconnaître l’erreur. « Des individus font tout pour se cacher dans un groupe en utilisant la place qu’ils occupent, l’argent, le pouvoir et toute chose qui peut empêcher que la vérité éclate. C’est la crainte de perdre de l’estime dans la société».

Tharcisse Bimenyimana fait remarquer que cette victimisation d’une seule composante de la société peut provoquer des vengeances. Les victimes dont la souffrance n’a pas été reconnue ont tendance à se venger pour se faire justice. « Ces sont des victimes qui se connaissent alors que la société ne les reconnaît pas ainsi. Elles peuvent chercher elles aussi comment se venger car les souffrances intérieures subies n’ont pas été soignées par la société. La finalité, ce sont les vengeances et des crises répétitives».

Ce socio-anthropologue prévient qu’il ne faut surtout pas tomber dans le piège de la globalisation. Il précise également que la responsabilité pénale est individuelle. Tout un groupe, souligne-t-il, ne peut pas être victime ni bourreau et vice-versa. « C’est plutôt un leader qui utilise sa place de leadership afin de convaincre certains membres du groupe de faire du mal ». Et d’ajouter : « Il faut alors individualiser le mal et dire tel individu de tel groupe a commis tel crime. »

Il rappelle que la recherche de la vérité par la CVR est en cours : « C’est la seule institution habilitée à établir la vérité sur des événements malheureux qu’a connus le Burundi. Juger les coupables est le rôle de la justice. »

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