Le long isolement / Pèse sur un cœur / Que la fuite du temps/ Remplit de frayeur – Birago Diop, Tourment (extrait), in « Leurres et Lueurs », Paris, Présence Africaine 4èeme édition, 2002.
La récente catastrophe naturelle qui vient d’emporter près d’une centaine de vies humaines ((Le bilan semble bien plus lourd que les estimations de la Croix Rouge étant donné que tous les disparus n’ont pas été répertoriés et que d’autres corps restent encore ensevelis sous la boue épaisse charriée par les torrents d’eau…)) nous ramène brutalement à la réalité vraie et têtue des problèmes auxquels le peuple burundais doit faire face aujourd’hui et demain : la paix dans les foyers et le pays, la paupérisation ((C’est un phénomène plus grave que la pauvreté car il s’agit du processus d’appauvrissement inexorable d’une société. Ceux qui sont déjà pauvres deviennent misérables ou périssent et les mieux lotis deviennent démunis.)) des ménages, le déficit de confiance en la justice, l’inquiétude profonde face à l’exigüité criante des terres à exploiter((J’invite le lecteur à lire ou relire attentivement l’excellent article de Louis-Marie Nindorera intitulé, La gestion foncière dans tous ses états, in IWACU # 257.)).
C’est vrai, les changements climatiques s’enregistrent aux quatre coins du globe ; on ne reprochera pas aux autorités actuelles d’avoir provoqué le cataclysme de la nuit du dimanche 9 au lundi 10 février 2014. La colère et le désarroi résident dans le fait que peu est fait pour prévenir, gérer, entretenir et renouveler. Une gestion normale d’un pays suppose un leadership serein et dépouillé de tout sentiment de frustration et/ou de revanche face à l’histoire((Selon mon humble avis, le leadership d’un pays est composé, non seulement du groupe de gens au pouvoir mais aussi de son opposition et de la société civile. Le mérite de la paix ou le déficit de gouvernance n’est pas à mettre uniquement à l’actif ou au passif du pouvoir, mais de toutes les personnes ayant une parcelle de responsabilité dans la gestion du pays : « Ubugirigiri bugira babiri ! » càd grosso modo « It takes two to tango ». Il faut être deux pour danser le tango !)).
Les Barundi sont en droit de se poser des questions que toute la classe politique semble occulter ou alors aborde de façon biaisée quand elle ose les soulever. Ce sont elles, ces questions, qui tétanisent les esprits et paralysent les politiques. Notre histoire moderne – c’est-à-dire depuis la fin du XIXème siècle – est truffée de troubles et de tourments dont jamais les Burundais ont tenté de cerner les tenants et les aboutissants pour enfin tourner la page du mal vécu et du terriblement subi après l’avoir lue et après en avoir tiré des leçons satisfaisantes.
Si nous revenons aux conflits ethniques nous constatons que tous sommes remplis d’amertume : les Bahutu ne comprennent pas comment la nation et la communauté internationale ne reconnaissent toujours pas le génocide perpétré à leur endroit par une dictature militaire qui a sévi durant près de quarante ans ; les Batutsi sont scandalisés à leur tour que les massacres des leurs restent impunis et tout autant non qualifiés pertinemment ; les Batwa n’arrêtent pas de crier à la ségrégation, au mépris subi en tous temps et en tout lieu à leur endroit ; les Baganwa n’en reviennent pas d’être « gommés » de l’histoire nationale après avoir régné sur le pays pendant plusieurs siècles…
Des blessures mal soignées
Ces blessures sont béantes et ne cicatriseront pas de si tôt tant que la nation toute entière ne se ressaisira pas et ne prendra pas ces traumatismes à bras- le- corps pour les soigner. Car il s’agit véritablement de thérapie. Arusha avait débroussaillé le terrain et avait proposé une cure de longue haleine. Mais, hélas, les « patients » concernés n’ont pas suivi la prescription ; ils se sont adonnés soit à une automédication hasardeuse ou pire, ils ont consulté des rebouteux qui empirent le mal. Comment peut-on assister à l’éclatement systématique des partis politiques en nébuleuses plus toxiques les unes que les autres sans y réfléchir et y mettre le holà très vite au nom d’une gouvernance transparente et toujours redevable face au peuple qui choisit ses représentants ? Comment supporter que la création d’une Commission Vérité et Réconciliation n’aie pas lieu depuis bientôt une quinzaine d’années ? Pourquoi l’opposition tolère-t-elle des mesures injustes de la part du pouvoir et se rebiffe seulement lorsqu’elle est directement visée ? ((En 2007 lorsque l’Assemblée Nationale fut vidée d’un seul coup d’un cinquième de ses effectifs, personne de l’opposition n’a levé son petit doigt. Quand des militants du FNL sont pourchassés ou tués, très peu de leaders de l’opposition protestent. L’incarcération arbitraire et scandaleuse de S.E. Frédéric Bamvuginyumvira et la radiation tout autant inacceptable du bâtonnier de l’Ordre des avocats de Bujumbura, Me. Isidore Rufyikiri, font l’objet de protestations surtout de la société civile et de l’extérieur du pays.))
En faisant de la « politique fiction », rien n’empêche d’imaginer qu’un jour l’Uprona propose comme 1er vice-président Arthémon Simbananiye s’il est sénateur, député ou membre d’un Conseil Communal. Que diraient ceux qui le suspectent de planification de l’extermination des Bahutu en 1965 et en 1972 ? Rien n’interdit d’envisager un retour « salvateur » de Pierre Buyoya. Que penseraient ceux qui le soupçonnent d’avoir organisé l’assassinat de son successeur Melchior Ndadaye ? D’anciens leaders du Frodebu de 1993 pourraient revenir aux affaires.
Que penseraient les personnes qui suspectent Sylvestre Ntibantunganya, Léonard Nyangoma, Jean-Marie Ngendahayo, Jean Minani et bien d’autres d’avoir enflammé leurs militants pour qu’ils massacrent les familles d’upronistes sur les collines du pays ?
Aujourd’hui, l’attention est rivée sur l’exécutif à former bientôt. Ce gouvernement est mort-né s’il n’est pas enfanté par la concertation dans la lettre et l’esprit de la Constitution. Ce gouvernement est voué à l’échec si, en plus, il n’est pas composé sur base d’un certain nombre d’objectifs précis et réalistes à accomplir d’ici 2015 et soumis pour information et suivi.
Terminons par la réflexion qu’Achille Mbembe fait au sujet du rapport « maître- esclave » ; après tout, nous n’en avons jamais été fort éloignés, hier comme aujourd’hui :
« Le maître esclavagiste a beau enchaîner les coercitions, créer des chaînes de dépendances entre lui et ses esclaves, alterner terreur et évergétisme, son existence est en permanence hantée par le spectre de l’extermination. L’esclave nègre, par contre, est celui qui se trouve constamment au seuil de la révolte, tenté qu’il est de répondre à l’appel lancinant de la liberté ou de la vengeance… »((Mbembe, A., Critique de la Raison nègre, Paris, La Découverte, 2013))
Ne soyons désormais ni maître ni esclave, mais bien des citoyens égaux vis-à-vis de la loi !
Ubutegetsi mu Burundi bureke gusiga inkore mu maso abarundi. Twese muri iki gihugu turashaka kumenya amakuba yashikiye abenegihugu iyo yaje ava. Nimba CNDD-FDD idashaka kumenya ukuri bakinjure abatagira ico biyagiriza batware igihugu kandi badufashe kumenya ukuri kuvyabaye, gutyo twubakire igihugu mu kuri. Umwanya CNDD-FDD yarawuronse ariko yawupfishije ubusa!!!!!. Ahasigaye mandat ya gatatu Peter agende ayibagire, nibakora kwibwirizwa shingiro abanyagihugu bazohagurukira rimwe babiyamirize kuko nibo baryitoreye kugira ribafashe gusubira gusana igihugu cabo, ubwoko bwose bwubahane bwongere bubane mu mahoro. Abandanije akomantaza umutima, azogirwa nka President wa Ukraine araye yirukanywe nabanyagihu. Ivyo kwitwaza ngo abantu baratsinze amatora kugira bikorere ivyo bashaka bagende bavyibagire, kazoza k’Uburundi kari mu maboko y’Abarundi. Aba polisi bama bimishimikije bazorasa cumi canke ijana ariko ntibazomara abarundi bose. La colère du peuple est plus forte que le pouvoir (torture, canon, gaz lacrymogene, emprisonnenemt): Que nos dirigeants apprennent de ce qui vient de se passer a Kiev.
Mr. Ngendahayo ari mu barundi baronse occasion yo kwiga vyinshi avec l’histoire de ce pays et c’est bien! « Frequenter » differents partis politiques n’est pas en soi un probleme, c’est fort possible qu’il avait un espoir patriotique de faire partie d’un Burundi vivant un changement positif et genuine! Helas, sur ce continent, aucun ex-rebel n’a fait de miracle: Zimbabwe de Mugabe, Museveni en Ouganda, Kagame du Rwanda, Jose Eduardo de Santos de l’Angola; Kabila de la RDC, Zenawi de l’Ethiopie, etc etc.. sont des exemples de nos jours! L’opposition burundaise n’est pas a blamer du tout Mr. Ngendahayo, NKURUNZIZA vise son 3 eme mandat et ca a n’importe quel prix! Tuzomukurwako n’aba bailleurs, kandi nivyo akimuhana kaza imvura ihise!!!
Igituma les orphelins de 72 banka CVR n’uko bazi ubwicanyi bakoreye abatutsi en 93 hamwe n’igihe bari mw’ishamba. Nayo ababiciye abavyeyi muri 72 abenshi ntibakiriho.
Apres avoir essayé le FRODEBU de NDADAYE (J.M.NGENDAHAYO était plus catholique que le Pape dans le parti de NDADAYE à l’époque), après avoir migré et essayé le CNDD-FDD pour y être poussé dehors manu militari après quelques mois, Jean-Marie NGENDAHAYO retrouve la raison, redevient lucide pour analyser réellement ce qui se passe au Burundi à la lumière de l’actuelle crise institutionnelle et de la catastrophe naturelle qui vient de frapper les quartiers Nord de Bujumbura dans le 3ème pays le plus pauvre du monde après la RDC et le Zimbabwe (classement banque mondiale de 2013).
Il a raison Mr NGENDAHAYO d’écrire ce qu’il écrit. Ce qui se passe dans notre pays est grave, très grave même et pourrait nous ramener à la pire période de la crise ethno-tribalo-politique du début des années quatre-vingt-dix. En effet, pour le parti au pouvoir la CNTB est une urgence afin de dépouiller une partie de la population de ses biens alors que la mise en place de la CVR traine en longueur…laquelle CVR pourrait demander aux dirigeants actuels des comptes à rendre…!
Toutes ces décisions populistes y compris la chasse à l’Uprona se font pour un seul but : permettre à tout prix à Mr NKURUNIZA de se présenter aux élections de 2015 ce que la loi fondamentale ne l’autorise pas de faire.
hahahahaahahaha abaporona bararatwenza pe!!!!! aho umushikiranganji nduwimana yasambura za frodebu niyindi migamwe none ubu murashikiriwe hange abahutu bo bene igihugu bagishikiriye!!!
…abahutu bo bene igihugu….y crois-tu vraiment? Au Rwanda, RUBANDANYAMWISHI aura utilise l’extermination et la segragation ethnique. Le resulat: genicode, la mort des innocents, des massacres sans nom, exil, souffrance et l’exil!! Apres, le pouvoir du puissant akazu deviendra cendre. Est-ce que que nous preparons la meme chose avec le Burundi ou « abahutu bo nene igihugu?…
merci Jean Marie Ngendahayo. J’aime enfin qu’un politicien Burundais s’exprime avec franchise et pragmatisme. si les autres suivaient….
Ubu turabonye yuko umutegetsi ashikanye imyaka cumi atwara aba atanguye kuruha .Iyi maladresse yubutegetsi bwa peter irerekanye ko dix ans ari maximum . yamaze kuba umu dictacteur kandi arico yaje arwanya ,ntagira naba muhanura .Bose ni ba ntirumveko
batinya kwirukanwa mukazi
yorenza dix ans ni ama catastrophes .Mbe hagize icaba ninde yomu subirira. .CNDD FDD ni PETER niwe muntu wenyene bafise?
Jewe nibaza ko Peter ataco asa asana na zantwaro za bahima. Uyu munsi hariho abibagira canke basamaza abandi kugira twibagire ivyabaye. Mbega wibaza ko a-barundi bibagiye amagorwa bagowe plus de 40 ans. Nimba uyo Peter avec plus de 10 ans , yokora ivyo Micombero yakoze, nanje ndasavye, naje kuruhuka. Mais ndaremye tureke gusigana inkore ku maso, nika kene hima, ko hariho abaremewe gutwara abandi kurima. Murahumba, Peter ni ahave mugabo ntihagire uwibaza ngo aca ahasimbira. Imyaka twabaye munsi y’ibirenge vy;inyamabukira yaraheze na we ndazi ko ari we mugabo ntawovyihanganira . Izuba ryarase, hagowe uwama abona imvura gusa. Nibaza ko mwozana umuganda wanyu tukubaka mais apana guca mu mizi no mugushora ikinyoma ngo emama. » »’uwushaka umuhutu amutuma uwaundi ». Iminsi yonse iyo abantu bamwe bamwe batariko bararisha yose, babona ko bagowe, bagatera ubwoba abandi ko zinyazwe ukamenga baserukira abarundi bose. Ingorane za Mporona ni ingorabne zivuye ku bwoba kuko burya gusasa aamaraso, ukanganza, ugaterura utwinyazi birasarisha. ni ukwiyahura kugira bitebe bitebuke basamaze abantu. Izo ngorane ntizontangaza ari nazo zoskira abari kubutegetsi ubu. Uprona yapfuye kera, nimba ikivurwa hasigaye umuzimu. Hagowe abo bana birirwa barabesha, nta kabi batazobona nk’ izo mbonerakure za CNDD-FDD. Amabi twabonye, ntawoja ngahi ngo ariko arashigikira utwo tuzu tubiri ariko kandi hariho ivyahindutse. Ariko birazwi ko hariho intashima , ba nda yamutaye, ntahaga, nyagabakenga, n’bandi . Nkuko bari muri UPRONA kuva kera niko bari no muri CNDD mbere no muyindi migambwe. Bref, nyereka un vrai politicien , honete mu Burundi , ndaguhe>>>>>>
Svp monsieur le ministre, arretez de provoquer les gens, surtout que ce n’est pas le moment approprie!
On a besoin d’etre solidaire!
Tantot, les hutsis ont fait ceci, les baganwa, mbe abaganwa batwaye barihe? Canke wibaza ko abana babo nabo baguma bavukana ibiti!
Retour de Buyoya, Arthemon Simbananiye, la mort de Ndadaye, genocide des hutus, massacre des tutsis, ….
Jeune pionnier JRR, membre frodebu, membre cndd fdd, et on attend le suivant pour assister la aussi ton passage dans ta prochaine adoption politique!!!
Je ne sais pas en quoi cela vous interesse, mais nous autres sommes preoccupes par l’avenir!
Jean Minani et Sylvestre Ntibantunganya sont actuellement des grands citoyens exemplaires, qui combattent pour un Burundi meilleur!
Quant a ce que tu te reproches en 93, disons que c’etait des erreurs de de la jeunesse et evoluons!
Mr Jean-Marie, j’ai plutot l’impression que ta conscience n’est pas du tout tranquille!
Je suis sur que tu es capable de faire mieux que ca!
A Terimbere,
Ce que je n’accepte justement pas pour moi, mais aussi pour tout responsable c’est d’être absous ou condamné subjectivement. C’est cette façon de taire les choses qui a mené le pays vers des abysses. Et si nous continuons à penser sentimentalement sans se référer aux faits et les juger à l’aune de la loi, nous n’avancerons pas et nous continuerons nos querelles meurtrières.
Fraternellement
Aaah
J’aime quand Jean Marie parle une labgue frodebiste tjours, il parle dess massacres des tutsis et le genocide des hutus. ca importe peu pour moi, le point important c’est qu’il soutient qu’on avance vers la reconciliation. Le frodebu et l’uprona en plus dautres groupes qui etaient a Arusha ont accepter la CVR pour clarifier tout cela, et c’est cela qui va nous eclairé sur les massacres et les genocides. malheuresement, le cndd semble etre decidé pour qu’il aie jamais de la CVR. pourquoi les orphelins de 1972 refuse leur justice????? des questions ne manquent pas nous sommes surpris. avant je craignais l’uorina coe obstacle de la CVR, qui ce qui se passe au fait???
pardonnez moi pour un commentaire non edité
Cher Jean-Claude,
J’ai évité la repetition du mot génocide par souci d’élégance stylistique. Sinon, je dis bien que la question est à « qualifier » avec pertinence par l’histoire. Si c’est ça « le langage Frodebu », je l’accepte fort bien!
Fraternellement
A monsieur @ Jean-Marie Ngendahayo:
« J’ai évité la repetition du mot génocide par souci d’élégance stylistique. »
Au révisionnisme, voire négationnisme, vous y ajoutez la MAUVAISE FOI, oui j’ose utiliser ce mot, non par manque de respect mais pour vous signifier combien cette insulte faite à la mémoire des nôtres est intolérable ! J’ignore si vous me lirez mais imaginez un seul instant l’usage de ce souci stylistique (comme vous le dites) pour qualifier le génocide au Rwanda sans parler des génocides arménien et juif ! Inutile de rappeler à quelqu’un d’aussi érudit que vous que: « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ! » ; curieusement ce souci stylistique est appliqué au génocide des Tutsi dont la preuve a été donnée par la commission de l’ONU !
Twisubireko ! Ntaco bimaze gufyovya abacu bazize uko bavutse !
A Fédération,
Comme vous avez décidé d’être insultant à mon endroit, je vais quant à moi être plus direct et vous dire qu’avant de critiquer mon texte il y a les présupposés suivants:
1. Il faut savoir lire un texte dans la langue dans laquelle il est composé. Si vous daignez le faire sans prejugés à l’endroit de l’auteur du texte vous constaterez objectivement que ce que je dis au sujet des Bahutu est exactement ce que je dis au sujet des Batutsi;
2. Ensuite, je nous invite tous à revisiter notre histoire nationale tragique pour essayer de qualifier objectivement ce que nous avons tous subis, ce que certains ont fait – et comme responsable politique, je ne me suis pas disculpé ou amnistié d’office! – avant d’affirmer quoique ce soit. C’est tout à fait légitime de soutenir une thèse ou une autre, mais nous n’en sommes pas là encore; nous en sommes seulement à préparer le terrain de futurs débats, de futurs procès. C’est lent, c’est frustrant, j’en conviens. « Akagumye baguma ko » disent les Barundi.
En attendant, personne ne vous interdit de croire et dire que les Batutsi ont subi un génocide au Burundi. Il vous faudra simplement convaincre tout les Barundi et , sans doute, la communauté internationale pour que votre thèse soit acceptée.
Fraternellement
@ Jean-Marie Ngendahayo :
Je suis ravi que vous ayez pris le temps de lire mon cri de colère et que vous ayez eu l’amabilité de me répondre. Je regrette que vous l’ayez perçu/interprété comme une insulte, ce n’était nullement mon intention mais simplement un cri de colère poussé pour la mémoire des miens, des nôtres.
Je vous cite et vous montre ce que retient un lecteur moyen comme moi qui ne possède pas votre érudition et vos qualités extraordinaires d’homme des lettres :
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«… les Bahutu ne comprennent pas comment la nation et la communauté internationale ne reconnaissent toujours pas le GENOCIDE perpétré à leur endroit… »
Vs.
«… les Batutsi sont scandalisés à leur tour que les MASSACRES des leurs restent impunis… »
Et ce que je pointe là n’est pas isolé, plus loin vous écrivez, je vous cite encore :
« … PLANIFICATION de l’EXTERMINATION des Bahutu en 1965 et en 1972 … »
Vs.
« … pour qu’ils MASSACRENT les familles d’upronistes sur les collines du pays … »
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GENOCIDE, PLANIFICATION, EXTERMINATION d’un côté et massacres d’un autre : chacun se fera sa propre idée pour juger si vous dites EXACTEMENT la même chose des deux côtés comme vous le prétendez! Et quand vous parlez de convaincre la communauté internationale, peut-être suis-je naïf ou ignorant, mais je croyais que l’ONU était la meilleure incarnation de cette communauté. Si c’est le cas, il se trouve que son rapport (disponible sur le net et vous le connaissez sûrement) est on ne peut plus clair là-dessus. A la lecture des paragraphes 496 et 498 (que je vous recopie ci-dessous), on se demande bien qui devrait convaincre la Communauté internationale ! et revoir sa perception de notre Histoire.
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II. GÉNOCIDE
496. Ayant conclu que des actes de génocide ont été perpétrés contre la minorité tutsie au Burundi en octobre 1993, la Commission est d’avis qu’une compétence internationale doit s’exercer à l’égard de ces actes.
498. Si l ‘on décidai t d’exercer une compétence internationale à raison des actes de génocide perpétrés au Burundi une fois l ‘ordre et la sécurité et l ‘harmonie entre les ethnies rétablis dans une mesure raisonnable, l ‘enquête, loin d’être circonscrite aux actes commis en octobre 1993 devrai t s’étendre à ceux perpétrés dans le passé afin de déterminer si ces derniers constituaient également des actes de génocide et, dans l ‘affirmative, d’en identifier les auteurs et de les traduire en justice. Il faudrait en particulier s’intéresser aux événements qui ont eu lieu en 1972.
Ton texte manque d’enjeux. “Soyons des citoyens egaux”. D’accord, mais comment?
Jewe narabarahiye! !!!!!!ntabonye aba PORONA muri gouvernement!!!! sindababone muri parlement!!!! sinovuga ngo ndaserukiwe!!!!!!!!!!!
Tambatamba,
On ne peut pas tout mettre en un seul article. J’ai, par ailleurs, essayer de donner quelques pistes pouvant permettre de consolider la démocratie et l’état de droit au Burundi dans mon précédent article intitulé « La Fête de l’Unité dans la Désunion ».
La solution à nos problèmes ne tombera pas du ciel ni d’ailleurs; c’est à nous à poursuivre le débat sereinement, pacifiquement, mais objectivement. Car, comme disait Gramsci, il faut rechercher « la vérité dans les faits »!
Fraternellement