L’administration territoriale d’Uvira a levé la mesure interdisant le trafic de carburant et d’autres produits à travers les pistes frontalières débouchant sur la rivière de la Rusizi. Cette décision soulage les automobilistes burundais qui avaient désespérément appris cette interdiction le weekend dernier, plongeant le pays dans une incertitude.
« La mesure interdisant le trafic du carburant et d’autres produits à travers les pistes frontalières débouchant sur la rivière Ruzizi est levée », lit-on dans une note signée ce jeudi 11 juillet par l’administrateur du Territoire d’Uvira.
Depuis plusieurs semaines, une pénurie aiguë de carburant a plongé le Burundi dans une situation socio-économique difficile. Des Burundais proches de la Rusizi n’avaient d’autres choix que de s’approvisionner en carburant en provenance d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu.
Pour se protéger, les autorités de territoire d’Uvira avaient décidé d’interdire le trafic de carburant vers le Burundi sans l’aval du gouverneur de la province du Sud-Kivu, une mesure qui a soulevé de nombreuses questions du côté burundais sur la solidarité entre les deux pays voisins.
Ces derniers temps, pour se ravitailler, les automobilistes burundais avaient pris l’habitude de s’approvisionner dans les localités proches de la frontière avec la RDC, où un bidon de 20 litres se négociaient autour de 220 000 FBU voire plus.
La décision prise par l’administrateur du territoire d’Uvira avait fait grimper les prix de l’essence aux points de ravitaillement en provenance de la RDC. Cette semaine, après l’annonce de la mesure, les prix pour le bidon 20 litres d’essence avaient monté de plus de 130.000 FBU, atteignant le prix de 350.000 FBU.
Selon Jean de Dieu Mabiswa, administrateur du Territoire d’Uvira, plus de 5.000 litres de carburant traversent chaque jour la frontière entre le Burundi et la RDC.
Bien que cette quantité soit loin de combler le déficit ou de satisfaire les besoins en carburant de la capitale économique burundaise et d’autres régions du pays, elle permet néanmoins de maintenir le fonctionnement de certaines activités.