Selon le rapport du ministère de la Santé publique du 15 septembre 2021, le cumul national depuis le début de la pandémie est de 2,37% de taux de positivité, 1348,75 pour 1 million d’habitants comme taux d’incidence, 91,10% comme taux de guérison et 0,07% comme taux de létalité (12 décès). Les autorités multiplient des déclarations qui se veulent rassurantes, mais pour nombre d’observateurs, la communication autour de la Covid-19 vire à la cacophonie.
Par Fabrice Manirakiza, Hervé Mugisha et Rénovat Ndabashinze
Face à la flambée des cas positifs, le spleen du corps médical sonne comme une oraison funèbre. Selon des témoignages concordants, dans les hôpitaux, aucune journée ne se passe sans que plus d’une dizaine de personnes ne soient testées positives à la Covid-19. De peur d’être contaminé, dorénavant, le personnel soignant rencontré avoue être en constante alerte.
Du Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge (CHUK) à l’Hôpital Kira en passant par la Clinique Prince Louis Rwagasore, le personnel est unanime. Il vit un sentiment de peur diffus. « Un traumatisme dur à vivre au quotidien », confesse Jean, sous couvert d’anonymat. Jean est infirmier, il travaille au CHUK. Une moyenne de 10 patients sont testés positifs chaque jour, confie découragé un médecin généraliste travaillant à cet établissement. Toujours sous couvert d’anonymat. Les médecins ne veulent pas s’attirer des problèmes.
Mais dans le milieu médical, médecins, infirmiers, aides-soignants… tout le monde est sur le qui-vive. Tout ce monde-là sait que la situation est grave.
« Avec cette flambée de cas positifs, c’est comme si chaque patient souffre de la pandémie ! », la peur est présente au sein du monde soignant.
Un médecin généraliste estime que si l’on s’en tient aux différents rapports, le nombre de cas positifs, depuis fin juillet, ne cesse d’augmenter. Actuellement, leur grande préoccupation c’est de maîtriser les hospitalisations. « Hélas, depuis début juillet, leur courbe tend à augmenter. Un casse-tête d’autant plus que sur 10 personnes testées positives, au moins deux d’entre elles présentent une symptomatologie nécessitant une hospitalisation. »
De plus, les médecins doivent autant faire que se peut limiter les contaminations nosocomiales, c’est-à- dire à l’intérieur de l’hôpital. Ainsi, ils ont dû réquisitionner l’ancien home des infirmiers, situé derrière la morgue de l’hôpital Roi Khaled afin qu’il serve d’unité Covid-19. « Néanmoins, les craintes restent de mise. Si cette flambée ne vient pas à fléchir, nous risquons de dépasser la limite normale. »
Même cas de figure à Kira Hospital. Sur les 12 lits que compte l’unité des soins réservés aux patients souffrant de la Covid-19, un médecin fait savoir qu’il en reste cinq. Tous les sept sont occupés. Pour lui, une preuve qui montre à suffisance que la situation devient de plus en plus préoccupante. « En temps normal, nous n’en avons que deux ou trois patients souffrant de formes graves. »
Une mention positive dans la lutte contre cette pandémie : dans toutes les structures hospitalières de Bujumbura, afin d’éviter que des gens s’entassent dans le service des urgences, des unités de tri, servant de transit pour les cas suspects ont été aménagés.
Le respect des gestes barrières, un casse-tête
Pourtant, au centre-ville de Bujumbura, le constat est amer. A la place communément appelée ‘’Kiosque’’, des gens sont agglutinés. Très peu portent des masques. Ils se saluent. Ils s’embrassent. De petits groupes se forment. Ils discutent sous le nez des policiers. « On étouffe avec ces fichus masques », se lamente un jeune homme. « Je le porte seulement dans le bus », renchérit un autre.
Dans les transports en commun, c’est le jeu du chat et de la souris entre les passagers et les policiers. « Nous allons arriver devant les policiers, il faut mettre les masques », lance un chauffeur dans un bus vers le sud de la capitale économique. Les gens s’empressent de les extirper des poches ou des sacs à main. Parfois les policiers contrôlent la voiture ou ils laissent passer. Souvent, le policier qui fait le contrôle porte le masque sous le menton. « On dirait que nous portons le masque pour ne pas être pénalisés et non pour se protéger », déplore un homme âgé. Le port du masque juste pour éviter les policiers.
Dans les institutions publiques ou privées, les gestes barrières sont respectés à demi-teinte. Dans certains établissements, les kits de lavage des mains sont installés. Parfois, les agents de sécurité sont obligés de rappeler à l’ordre les visiteurs. Dans d’autres institutions, il n’y a aucun suivi pour s’assurer de leur utilisation. On entre comme dans un moulin. Sans masques et sans se laver les mains.
Les funérailles au temps du Covid-19
Lors des funérailles, on constate de plus en plus une prise de conscience de la population. Port du masque, désinfectants, distanciation physique, etc. les gens essaient de se protéger. Mardi 15 septembre, à l’Hôpital militaire de Bujumbura. Des enfants, des proches de Bukuru, mort suite à la Covid-19 s’apprêtent pour l’accompagner à sa dernière demeure. 7h30, ils sont nombreux, rassemblés devant la morgue de cet hôpital. Sous le choc, certains ne parviennent pas à retenir les larmes. 7h45, c’est le temps des derniers hommages. Deux personnes tenant dans leurs mains deux bouteilles de désinfectants se pointent à l’entrée. Avant de commencer, le chargé du protocole donne les consignes : « seuls les enfants et les très proches du défunt sont autorisés à entrer. Ils doivent porter un masque et se désinfecter. Ils vont juste se prosterner devant le cercueil. »
Une annonce accueillie sans tergiversations. Les autres personnes présentes vont se diriger directement dans leurs véhicules. Direction la Cathédrale Regina Mundi pour la messe de requiem. Là, des kits de lavage sont installés juste devant l’église. Mais, ce n’est pas tout le monde qui va se laver les mains. Ce qui ne signifie pas que ceux-là ne sont pas conscients. Ils ont sur eux de petits flacons de désinfectants.
Seulement, à l’intérieur de l’église, la distanciation physique devient quasi impossible. Vers 10 heures, la messe est terminée. On se dirige vers le cimetière de Mpanda. Là aussi, le président du comité des funérailles va revenir sur le respect des gestes barrières. Il rappelle le port du masque, et que seuls les proches seront autorisés aux derniers hommages sur la tombe. Il interpelle ses »invités » à essayer de respecter la distanciation physique. Des remarques qui seront aussi rappelées lors de la levée de deuil partielle faite le même jour.
Une cacophonie entoure la gestion de la pandémie
Pour certains médecins, la riposte n’est plus clinique. Elle est devenue politique. Des déclarations contradictoires émaillent la communication gouvernementale.
Au moment où certaines provinces du pays sont en passe de devenir l’épicentre de la maladie, un expert en santé publique est on ne peut plus clair. « En principe, cette flambée devrait alerter le gouvernement. Comment la population va-t-elle comprendre l’urgence de la situation s’il n’y a pas de mesures barrières, lors des rassemblements à l’église, lors des rendez-vous sportifs ? L’heure est grave. Les autorités doivent prendre à bras le corps la question ». Et de déplorer le peu d’investissement de la commission nationale scientifique : « Je ne sais pas si elle est mise à l’écart ou si elle s’est mise sciemment en retrait. Mais c’est durant cette période qu’elle devrait justifier sa raison d’être, jouer pleinement son rôle de conseiller de l’Etat. Bref, élaborer un vrai protocole à suivre dans pareilles circonstances. Et par-dessus tout, éclairer l’opinion sur le bien-fondé des vaccins ».
Nombre d’observateurs dénoncent une cacophonie autour de la communication et la gestion de la Covid-19. « On remarque que chaque autorité prend des mesures à sa guise. Parfois, les déclarations se contredisent. C’est déroutant. Que fait le Comité national de lutte contre la propagation et la contamination de la Covid-19 ? », s’interroge un habitant de la ville de Bujumbura.
« Le non-port du masque dans les rassemblements publics va être sanctionné par une amende de 100.000 de BIF », a décidé Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura. C’était ce 14 septembre 2021 lors d’une réunion avec les administrateurs communaux, les chefs de zones et chefs de quartiers de la mairie. « Des dispositifs de lavage des mains doivent être installés à l’entrée des boutiques, ménages, bars et autres maisons commerciales. Également, tout ménage devrait refuser l’entrée aux visiteurs qui ne portent pas de masques. »
M. Hatungimana a reconnu que la Covid-19 se propage à une grande vitesse. « Je pense que chacun de nous a déjà eu au moins quelqu’un de sa famille qui a déjà attrapé ce virus. Soyons sur nos gardes. » Le paradoxe, au moins 4 personnes portent un masque au cours de cette réunion. « C’est dans de tels rassemblements où ces gestes barrières devraient être respectés. » Le maire de la ville a demandé à ces administratifs de veiller à ce que ces mesures barrières soient respectées à la lettre. « Allez visiter les hôpitaux. C’est là où vous vous rendrez compte qu’il n’y a pas à badiner avec cette pandémie ».
Certains citadins trouvent que la mesure est salutaire. « Se protéger et protéger les autres est primordial. Il y a un certain relâchement et la Covid-19 se propage à une grande allure. La mesure vient à point nommé », confie un jeune de la capitale. Le hic, c’est énormité de la somme. « L’amende à infliger aux contrevenants est exorbitante. Il y a même des gens qui n’ont jamais touché ces 100 mille francs. Il serait mieux de sanctionner en se référant au niveau de vie de la population. »
Un autre habitant rappelle que cette mesure de pénaliser le non-port du masque avait été prise il y a quelques mois, mais que cela a duré le temps de la rosée. « A partir de mercredi 13 janvier 2021, tous les conducteurs et leurs rabatteurs doivent porter des masques. C’est une mesure d’application stricte », avait annoncé ce mardi 12 janvier 2021, Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur après une réunion une réunion du ministre de l’Intérieur avec les responsables des associations des transporteurs. Cette mesure concernait les conducteurs des bus, des taxis, des Tuk-Tuk, des motos et même des taxi-vélo. Le port du masque pour les passagers était obligatoire à partir du 14 janvier 2021. « Ces transporteurs doivent aussi avoir sur eux de l’eau propre et du savon ou des produits désinfectants afin que les clients puissent se désinfecter avant d’entrer dans ces véhicules. » Concernant les lieux de grand rassemblement, les responsables ou les organisateurs de ces événements ont été sommé de respecter scrupuleusement toutes les mesures et gestes barrières spécialement la distanciation sociale. « Sont spécialement visés les responsables des églises. Les administratifs et la police sont chargés de la mise en œuvre de ces mesures ».
Le professeur d’université Gérard Birantamije se pose une question : « Est-ce que les amendes administratives empêchent la propagation de la Covid-19 ? Non. C’est plutôt la conscience collective d’un danger collectif. Et cela passe par la reconnaissance officielle de la pandémie. Cela ouvre la voie aux mécanismes de lutte. Amende comprise. »
Et d’ajouter : « Si l’on ne peut que féliciter l’autorité, il y a tout de même à douter sur l’impact réel si ce n’est qu’ouvrir la porte aux prédateurs dernièrement vilipendés par le chef de l’Etat. Plutôt que de privilégier les amendes, ne faudrait-il pas une mobilisation générale de toute la population?»
La faute à la diaspora
Selon Gélase Daniel Ndabirabe, président de l’Assemblée nationale, la diaspora a, ces derniers jours, propagé la Covid-19. Il l’a déclaré ce lundi 13 septembre dernier lors de l’adoption du projet de loi sur les migrations. « Nous avons récemment accueilli la diaspora et ses membres nous ont contaminés. Ils ont été accueillis dans des familles et ont propagé la Covid-19. » Il a incité les députés et les employés de l’Assemblée nationale à se faire dépister à plusieurs reprises. « C’est gratuit, faites des tests au moins trois fois par semaine et toutes vos familles. Donnez ce message dans votre voisinage et partout où vous allez. C’est important. Imaginez, un député infecté peut propager le coronavirus à ses collègues. Les journalistes, vous êtes toujours en mouvement et en contact avec beaucoup de gens, je vous conseille de faire au moins quatre tests par semaine. » Assis dans la salle, Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique et en même temps président du Comité national de riposte contre la Covid-19, n’a rien dit.
Dans sa réunion du 8 septembre 2021, le Conseil des ministres a indiqué qu’il se fait remarquer de l’indiscipline dans les villes et particulièrement chez les personnes dites « évoluées », car elles ne respectent pas les mesures barrières contre le coronavirus. « Cela a eu pour conséquence l’augmentation des cas positifs surtout en cette période de saison sèche. » Il a demandé à tous les ministères de sensibiliser leur personnel sur le respect des mesures barrières, de se faire régulièrement dépister et de mettre en place des dispositifs pour se protéger de cette pandémie pour les visiteurs. « L’objectif est que dans un délai d’un mois, les cas positifs aient sensiblement diminué. » Le conseil des ministres a fait le constat que l’un des facteurs de propagation du coronavirus est la multiplicité des fêtes et cérémonies à caractère social. Du coup, il a proposé qu’elles soient organisées les samedis et dimanches uniquement.
« Ces pourcentages montrent que la situation de Covid-19 est maitrisée pour permettre à la population burundaise à vaquer tranquillement aux activités quotidiennes de développement », a annoncé, le lendemain, le ministre de la Santé publique, Thaddée Ndikumana. C’était le 9 septembre dernier lors d’un point de presse sur la situation de la Covid-19. Après ce discours, le ministre annonce que les données hebdomadaires des deux dernières semaines confirment la tendance à la hausse où le taux de positivité est passé de 3 % à peu près 5 % dans les centres urbains.
Parmi les causes de cette hausse, le ministre Ndikumana a cité le relâchement généralisé pour le lavage des mains à l’eau propre et au savon, les gens qui continuent à se saluer en se serrant les mains ou en s’embrassant, certaines personnes testées positives qui ne respectent pas l’auto-confinement à domicile et continuent à vaquer à leurs occupations et à se mouvoir dans la population comme si de rien n’était, des voyageurs sortants et entrants qui, une fois testés positifs à la Covid–19, ne se présentent pas pour recevoir le traitement et continuent à circuler dans la population, les fonctionnaires et les grands commerçants qui se dépistent tardivement et consultent les formations sanitaires au stade avancé de la maladie ainsi que l’automédication et le recours aux médicaments traditionnels et autres abreuvages. . « Les agents de santé communautaires ainsi que l’administration à la base sont invités à renforcer la surveillance à base communautaire et dénoncer toute personne qui sera à la source de la propagation de la pandémie pour que cette dernière soit punie conformément à la loi. »
Des contradictions dans les déclarations des autorités
« Nous avons pris la mesure d’empêcher de façon temporaire les grands rassemblements tels que les croisades, les karaokés, les boîtes de nuit, les sports collectifs afin de limiter les contacts étroits entre les personnes en vue de limiter la propagation de cette épidémie », a déclaré, sur les ondes d’une radio locale, l’administrateur de Gitega Jacques Nduwimana. C’était le 7 septembre dernier alors qu’il alertait sur la hausse des cas positifs au Coronavirus dans la commune de Gitega « en tenant compte du nombre de cas d’hospitalisation qui s’observent dans les différents centres d’accueil. »
Le lendemain, il a été recadré par le gouverneur de la province Gitega, Venant Manirambona. D’après ce dernier, aucune mesure allant dans ce sens n’a été prise. Il a plutôt demandé à ses administrés de respecter les gestes barrières.
Lors de la rencontre du ministre de l’Intérieur avec les gouverneurs des provinces, le 17 août dernier, le maire de la ville de Bujumbura a fait savoir que la Covid-19 est parmi les causes majeures d’insécurité en mairie de Bujumbura. « Depuis ces derniers jours, nous constatons que le Coronavirus fait rage et emporte beaucoup de vies humaines en mairie de Bujumbura. » Le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Gervais Ndirakobuca n’a pas tardé à réagir : « Il faut bien comprendre. En tant que président du comité de riposte, je tiens à préciser qu’il n’y a pas de morts à cause du coronavirus au Burundi. Les malades reçoivent des médicaments et guérissent. »
Quid des vaccins ?
« Le Burundi donne le feu vert à la Banque mondiale de fournir des doses de vaccin contre la Covid-19 », a indiqué, le 28 juillet 2021, le ministre de la Santé publique, Thaddée Ndikumana. Toutefois, le gouvernement a spécifié qu’il ne va pas supporter les effets secondaires. « Ils pourront amener ces vaccins, mais sans l’engagement du gouvernement puisque les formulaires qui nous ont été transmis demandaient à ce que le gouvernement s’engage pour pouvoir gérer et rembourser les effets secondaires liés à ces vaccins »
Dans une lettre adressée au ministre burundais des Finances intitulée « Réponse à la lettre relative à la demande du report de la date de clôture et de financement additionnel du projet de préparation et de riposte à la Covid-19 au Burundi », Véronique Kabongo, représentante résidente de la Banque Mondiale au Burundi a marqué son accord. « (…) la Banque mondiale est disposée à procéder au financement additionnel sollicité afin de compléter et/ou d’étendre les efforts de prévention et de préparation contre la Covid-19 (…), y compris l’acquisition des vaccins et leur déploiement dans le cadre de l’initiative de l’Union africaine, AVAT. » De plus, poursuit Véronique Kabongo, nos équipes techniques, en collaboration avec les partenaires de l’UNICEF, de l’OMS et de l’Union africaine, se tiennent à la disposition du gouvernement pour toute assistance technique qui permettrait d’accélérer la disponibilité et le déploiement de ces vaccins.
D’aucuns se demandent où en est le projet des vaccins. Interrogé, le bureau de la Banque Mondiale à Bujumbura a botté en touche. « Merci pour votre message et de l’intérêt que vous portez à la Banque mondiale. Je vais revenir vers vous une fois que j’aurais des informations à vous partager », a répondu Ange Dany Gakunzi, Chargée des relations extérieures.
>>Réactions
Francis Rohero : « Il faut un discours cohérent par rapport à cette maladie. »
Cet ancien candidat à l’élection présidentielle de 2020 se réjouit que le gouvernement ait pris conscience que cette maladie existe au Burundi, ce qui n’était pas le cas auparavant. « Toutefois, je constate que la gestion de cette pandémie n’est pas organisée. J’ai l’impression que chaque autorité le prend à sa mesure. C’est déroutant. On ne sait pas ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. » Et de se poser une question : « Est-ce que les autorités comprennent de la même manière la gravité de la situation ? Je ne trouve pas. Quand la gravité n’est pas prise dans la même logique, la communication est impossible. Il faut que le gouvernement se coordonne et donne sa compréhension globale. » D’après lui, c’est une maladie facile à soigner, mais qui risque d’emporter beaucoup de vies humaines parce qu’on la prend à la légère. « Il y a des Burundais qui perdent les leurs. Ceux-là, ils ont peur et ont tendance à prendre des décisions. Il y a d’autres qui n’ont pas encore été touchés personnellement. Ils pensent que c’est quelque chose de simple. »
Francis Rohero interpelle le gouvernement. « Il faut un programme lutte contre la Covid-19. On a besoin de savoir réellement comment nous protéger au niveau national. Quelles sont les décisions qu’il faut prendre depuis le sommet jusqu’à la base ? Que ce qui se fait dans une commune se fait également de la même manière sur tout le territoire national. »
Le gouvernement a annoncé qu’il avait reçu des vaccins, poursuit M. Rohero, personne ne s’exprime sur ce sujet jusqu’à présent. « Il faut que le gouvernement nous dise ce qui se passe. Si vraiment ce vaccin est fonctionnel, qu’on l’utilise dans le pays. J’ai déjà entendu des résultats satisfaisants ailleurs. Le gouvernement a été élu pour prendre des décisions. Dire que les citoyens vont se vacciner de leur propre gré, c’est un manque de responsabilité. Il faut assumer pour que demain on ne se morde pas les doigts en disant qu’il aurait fallu qu’on le fasse. »
Quant au port du masque, l’ancien candidat trouve que le masque est devenu quelque chose de presque fantaisiste. « Je ne peux pas comprendre comment on arrête un Tuk-Tuk avec deux personnes et qu’on laisse les gens, sans masques, dans des églises ou dans des écoles. »
Gabriel Rufyiri : « L’urgence est de prendre toutes les mesures qui peuvent freiner la propagation. »
Pour le président de l’Olucome, il faut des mesures généralisées dans tout le pays afin de protéger les citoyens surtout les personnes vulnérables, à savoir les personnes âgées ou celles qui ont des maladies chroniques.
Gabriel Rufyiri trouve qu’il faut aller au-delà des amendes. « Il faut des mesures strictes à commencer par la vaccination généralisée. En attendant que cela soit fait, il faut le respect strict des gestes barrières sur tout le territoire national. » De plus, souligne M. Rufyiri, il faut une forte sensibilisation, car les gens ne sont pas au courant des conséquences de cette maladie sur le plan économique, social, sanitaire et politique. Concernant ceux qui proposent la fermeture des églises, mosquées, stades, … Gabriel Rufyiri répond : « Je propose que toutes les mesures qui peuvent freiner la propagation soient prises dans les meilleurs délais. »
Olivier Nkurunziza : « Il faut que ce relâchement cesse !»
« C’est difficile de confiner les gens parce que la vie au Burundi est une recherche quotidienne de survie. Ce serait très dur. Mais, en respectant les mesures barrières, nous pouvons vivre avec la Covid-19 et continuer à vaquer normalement à nos occupations », indique Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona.
Cette formation politique conseille à la population de respecter scrupuleusement les consignes du ministère de la Santé. « Il faut conscientiser les citoyens dans chaque ménage, bureau, … Il faut que ce relâchement cesse. »
Gabriel Banzawitonde : « L’APDR rejette toute sorte de vaccination »
Le président du parti Alliance pour la Paix, la Démocratie et la Réconciliation (APDR) demande au gouvernement de continuer la sensibilisation sur les gestes barrières.
M. Banzawitonde n’est pas de l’avis de ceux qui proposent la fermeture des églises ou autres milieux de grand rassemblement : « Ce n’est pas une solution fiable. Il faut plutôt augmenter les centres de dépistage. De plus, le parti APDR rejette toute sorte de vaccination. »
Les professionnels de la santé ont ils, au moins été vaccinés ???
Si le Rwanda, l’Uganda, la Tsnzanie, le Kenya et la RDC font vacciner leurs peuples.
Leurs presidents ont été les premiers à se faire vacciner pour donner l’exemple.
Iwacu hoho?
Note de l’éditeur: Il y aura une assemblée de l’ONU à New York.
Nobody, I am highlighting, nobody can enter USA without 2 vaccins.
Suivez mon doigt.
La délégation burundaise sera présente.
Pourquoi mettre içi des propos I….(Gros mot censuré par l’auteur) d’un président d’un minuscule parti politique sur la pertinence des vaccins contre le Covid?
Et pourquoi ciel est il contre les vaccins Covid 19 ?
Yize iki?
On comprend qu’il est juste une caisse de résonnance de quelques dignitaires burundais.
Combien de pays au monde ont tefusé la vaccination?
@Giti
Du calme! Et surtout pas de gros mots! Envers des personnes qui n’ont pas gratté les cochons (gardé les vaches) avec vous.
Il y a un coordinateur de l’action gouvernementale qui est le 1er ministre. Sûrement qu’il nous annoncera prochainement les actions à mener et suivies par tout l’exécutif et l’administration centrale et territoriale.