Depuis que le gouvernement a décidé de fermer de nouveau les frontières terrestres et maritimes, suite à la recrudescence des cas positifs, c’est l’abattement chez cette catégorie de chauffeurs. Ils demandent à être traités de la même manière que les camionneurs.
Désespoir et consternation sont les mots pour décrire le ressenti des chauffeurs assurant le convoi des véhicules importés passant par le port de Dar-es-Salaam. Depuis la mise en application de la mesure n’autorisant que les camions transportant les marchandises à entrer sur le sol burundais, ils disent ne plus savoir à quel saint se vouer. « Un deux poids deux mesures sans nom », peste Patrick Murengerantwari, responsable d’Ingoma Transport, une des agences assurant ce genre de convoi. Ils ne comprennent pas pourquoi ils ne sont plus autorisés à entrer sur le territoire burundais alors qu’il n’y a aucune correspondance ou note officielle le leur notifiant.
Il y a une année, argue Stany, membre d’Ingoma Transport, le gouvernement a fermé les frontières. « Il ne nous pas empêchés de travailler. Pourquoi alors le faire aujourd’hui? » Pour eux, tant qu’il n’y a pas de correspondance leur signifiant d’arrêter les convois, ils se considèrent comme lésés par la police de l’immigration. « En principe, nous devrions être traités de la même manière que les camionneurs ».
La logique est simple, explique Pacifique, en partant du postulat selon lequel les voitures en convoi sont déjà dédouanées avec toutes les pièces justificatives, dont « l’exit note » et le nom du chauffeur attestant qu’il est responsable de ladite voiture. « La police de l’immigration devrait nous permettre d’entrer sur le sol burundais sans contrainte aucune. Sûrement qu’elle le fait sciemment. Ces voitures, à l’instar d’autres denrées, sont des marchandises dont les propriétaires se sont acquittés des taxes et autres impôts ».
Des dommages collatéraux
Depuis l’entrée en vigueur de ladite mesure, dans les ménages de ces chauffeurs, c’est la consternation. Un calvaire sans nom, surtout pour les pères de famille. La plupart n’ont pas d’autre source de revenus. Hassan témoigne que si rien n’est fait dans l’immédiat, ils risquent de se retrouver à la rue. « Actuellement, on se débrouille comme on peut, mais jusqu’à quand? » Si cette situation perdure, il envisage de quitter le pays. « C’est la seule solution pour continuer à subvenir aux besoins de ma famille ».
Un avis partagé par M. Murengerantwari : « En temps normal, il nous était difficile de joindre les deux bouts de mois. Qu’en sera-t-il durant cette période de soudure?» Le responsable de l’agence Ingoma Transport fait savoir qu’il a déjà encaissé un manque à gagner avoisinant 2 millions de BIF. « Et c’est sans compter les charges inhérentes au loyer, aux impôts de l’OBR, salaires des sentinelles ».
Tout le monde redoute un manque à gagner. « Payer 30 $ chaque nuit qu’une voiture passe dans les stocks de la douane alors qu’elle est déjà déclarée, c’est un risque que peu de gens peuvent pendre », glisse Marc, un chauffeur. Comme conséquence, indique-t-il, le prix des voitures tend à augmenter.
Pour éviter des pertes de temps, il fait savoir que certains font désormais appel aux chauffeurs tanzaniens. Il estime que c’est un grand risque : « Il est rare que les véhicules arrivent en bon état. Si ce ne sont pas les radios qui manquent, ce sont d’autres pièces, telles que les phares.»
Contacté, le ministère en charge du Commerce et du Transport a promis de réagir ultérieurement.
Ouvrir les douanes pour les vehicules transportant les marchandise seulement. Si no, on est en danger