40 personnes testées positives à la Covid-19 en deux jours. A l’origine de cette flambée des cas, laisse entendre Dr Thadée Ndikumana, ministre de la Santé publique, le relâchement de la population dans le respect des gestes barrière.
D’habitude détendu, le ministre Ndikumana, quelque peu inquiet, s’est présenté devant la presse, mercredi 6 janvier. Preuve de l’urgence de la situation, Thaddée Ndikumana a été on ne peut plus clair : « Si la population ne redouble pas de vigilance. Si la population continue de se serrer les mains, de s’embrasser. Bref, si on n’observe pas scrupuleusement les mesures de prévention, le risque de voir le nombre de cas s’accroître chaque jour est réel.»
Alors que deux mois venaient de s’écouler sans contaminations internes, les 40 cas testés positifs rappellent que la maladie rôde toujours. Et de s’interroger sur les possibles raisons de cette hausse des cas. Partant du postulat selon lequel la majeure partie de ces nouveaux cas serait des personnes étant entrées en contact avec les gens en provenance de l’étranger, il demande aux responsables en charge du dépistage d’être vigilants : « Comme la durée d’incubation peut parfois être longue, une surveillance accrue est de mise.»
Une injonction spéciale aux responsables des lieux susceptibles de rassembler beaucoup de monde, à l’instar des marchés, des églises, des écoles, etc. « De grâce, remettez à la disposition de la population les kits de lavage des mains ». Il recommande à la population de redoubler de vigilance en respectant les mesures de prévention : le lavage des mains à l’eau propre et au savon, la distanciation sociale, l’éternuement dans le creux du coude ou dans un mouchoir qui doit être jeté dans une poubelle fermée. Faute de quoi, a-t-il averti, les contrevenants seront passibles d’une amende.
Un relâchement sans nom…
Des parkings dépourvus de seau d’eau savonnée, des gens tout au long de la route s’étreignant comme si de rien n’était, voire partageant un chalumeau dans des bistrots de fortune, etc. Tel est le visage de certaines localités de la capitale économique. Dans certains recoins de Bujumbura, le respect des gestes barrière se conjugue au passé.
Avec l’essentiel de ces cas positifs provenant de l’extérieur, Lin, habitant la zone Musaga, espère plus de fermeté de la part des autorités concernées.
A ce propos, il estime urgent une campagne de sensibilisation : « C’est le seul moyen. Tout le monde doit se mettre au diapason. Les églises surtout doivent rappeler sans cesse le danger.» Une observation partagée par Kana. Pour plus d’efficacité, cet habitant du quartier Kamesa de la zone Musaga estime que dans les transports en commun, le port du masque devrait être obligatoire. « Avec autant de personnes assis côte à côte, les risques de contamination sont élevés.»
Et selon le ministère de la Santé, au cours des 28 derniers jours (6 décembre au 2 janvier 2021) : 144 cas positifs ont été notifiés sur 18857 tests réalisés, soit un taux de positivité de 0,76%. Parmi eux, 106 cas sont importés, soit 73,6% et 38 cas sont de transmission locale, soit (26,4%).