On est en plein dedans, le coronavirus est dans nos murs. La menace est bien réelle. Deux cas ont été recensés, avérés positifs à Bujumbura. Le ministre de la Santé l’a déclaré lors d’une conférence de presse, ce 31 mars. Dès l’annonce, l’angoisse, l’anxiété et la peur ont gagné les Burundais. « Quelle est la suite ? », une question qui continue à hanter plus d’un.
Les réseaux sociaux ont empiré la situation en diffusant souvent de fausses informations. Il y a une surexposition à l’information sur la transmission de cette épidémie. On a l’impression que chacun s’érige en expert en matière de virologie et d’épidémiologie. N’importe qui avance un avis sur tout sans avoir nécessairement de connaissances sur ce sujet hautement médical. Ce qui désoriente, déroute surtout le citoyen lambda.
Une enquête menée par Iwacu montre que certains commencent à quitter Bujumbura pour l’intérieur du pays. Pour eux, les deux personnes testées positives ont été dans des banques, des restaurants, des bistrots, au port… « Sans doute que la plupart des citadins sont déjà atteints, ils sont dans la phase de l’incubation du virus. » La stigmatisation, la réprobation envers certaines personnes qui auraient été en contact avec « les deux malades » commençaient à s’installer. On tend vers une “totale psychose”.
Je salue le ministre de la Santé qui vient de couper court à cette situation. Dans un point de presse de ce 2 avril, il vient d’informer le public que seule une personne a été testée positive parmi les gens qui ont été en contact avec les deux premiers cas. Un troisième cas donc. Merci monsieur le ministre pour cette précision.
Le coronavirus est présent au Burundi. C’est dommage. Pour le moment, le plus important, ce n’est pas de paniquer, de s’alarmer, de chercher des boucs émissaires. La peur peut annihiler davantage les prises de décisions rationnelles. L’heure est plutôt à la mobilisation et à la sensibilisation. Avec des mots simples, expliquer la transmission du covid-19, la prévention et la lutte contre sa propagation.
La tâche n’incombe pas seulement au gouvernement ou à d’autres officiels. C’est une affaire de tous de faire respecter les consignes des autorités sanitaires et politiques, tout en sachant que la charité bien ordonnée commence par soi-même.
On est tous vulnérable, mais l’on peut éviter la contamination, en faisant preuve de comportement responsable, civique et collectif. Ensemble, bannissons le scénario fataliste et pessimiste pour que la peur ne prenne pas toute la place chez les Burundais.