L’essentiel de sa population vivant du commerce transfrontalier, la fermeture de la frontière de Mugina pour se prémunir contre cette pandémie a porté un coup dur à cette commune. L’administration parle d’une baisse de recettes avoisinant les 40%.
Plaque tournante dans le circuit d’approvisionnement de toute la province, principalement du sud pays, sa proximité avec la Tanzanie n’est plus un atout. La cause : la fermeture des frontières suite au covid-19.Sur la route qui mène à la frontière de Mugina, la valse de véhicules des agences de transport, souvent de retour des voyages d’affaires du port de Dar-es-Salam disparaît. Place aux vélos des portefaix, en provenance de Kigoma et ses environs. Nombre d’entre eux transportent des régimes de bananes. Ils viennent les écouler au marché de Mabanda. C’est à une dizaine de km de la frontière. Un privilège que ne jouissent plus les commerçants s’approvisionnant à partir de la Zambie, du Mozambique, du Kenya. Désormais contraints de transporter leurs marchandises dans des camions poids lourds pour éviter les va-et-vient des simples véhicules, ils ne savent plus à quel saint se vouer. « Une intenable situation. Ce n’est pas tout le monde en mesure de louer de tels engins », se lamente Marc. Quand bien même c’était le cas, poursuit-il, nos produits ne s’écoulent en même temps pour espérer louer ensemble l’engin.
Autre bémol, les frais de test decovid-19 une fois de retour de leur voyage. Des cas de figure, glisse Hassan, commerçant, souvent à l’origine des fraudes. « Ce sont derniers que vous trouverez entrain de de contourner l’immigration, cherchant à passer à travers les mailles des filets ». Selon lui, une somme exorbitante que le gouvernement, dans la mesure du possible devrait annuler. Parce que peu d’entre eux, ont même un capital de50$.
Les petits commerçants dans le dur
« Avec la fermeture des frontières, nous avons été contraints au chômage technique », indique Hassan. Selon lui, une décision qui pénalise en grande partie les commerçants avec de maigres capitaux. A l’instar de Muco, tenancier d’une boutique long de la frontière. « Sur le chemin de retour au pays, les passagers venaient étancher leur soif et manger des brochettes. Depuis, nous n’avons plus rien ».
Comme alternative : ils cultivent les champs des particuliers. « Imaginer trimer pour 2000BIF toute la journée alors qu’en temps normal, tu pouvais gagner 10 à 20 mille BIF ».Toutes les personnes interrogées sont unanimes. « L’ouverture effective des frontières est une urgence».
Autre bémol, l’emplacement du centre de dépistage. A cet effet, tous les hôteliers rencontrés jugent qu’il aurait été préférable qu’il soit proche du chef-lieu de la province. « C’est idoine. Parce que s’il faut que les gens soient hébergés, il faut qu’elles aient là où dormir », fait savoir Benoît Bigirimana, président de l’Association des commerçants de Makamba. D’après, une opportunité qui devrait les aider à renflouer leurs caisses dans le rouge.
Jonathan Havyarimana, conseiller technique de l’administrateur communal, soutient qu’avec la fermeture des frontières, les recettes ont sensiblement diminué. « Rien qu’à la frontière de Mugina, les recettes dépassaient de loin les 300 mille BIF par jour. Actuellement, plus rien ».
Un manque à gagner qui s’est répercuté sur les activités de développement de la commune. « Certes, elles se poursuivent, mais pas au même rythme qu’il y a une année».