« 41 nouveaux cas positifs ont été notifiés sur 1 242 tests réalisés, soit un taux de positivité de 3,3 %. Parmi ces cas, 35 sont de transmission locale, soit 85,37 % et 6 cas importés, soit 14,63 %. Ce qui porte à 70 cas positifs au cours des dernières 48 heures dont 64 cas de transmission locale et 6 cas importés. » Cet extrait sort du rapport de la situation sur la réponse à la pandémie du coronavirus rédigé et publié le 13 janvier 2021. Ce sombre tableau est une preuve que la Covid-19 est toujours dans nos murs et commence à frapper sérieusement. Il y a recrudescence, la menace est bien réelle. Face à cette flambée des contaminations, les autorités sont mobilisées, durcissent les mesures en vue de tenter de freiner la pandémie. Entre autres : les frontières terrestres et maritimes sont fermées aux personnes à partir du lundi 11 janvier, sept jours d’isolement sont obligatoires pour les passagers qui arrivent à l’aéroport Melchior-Ndadaye avec un test à la descente de l’avion et un autre au sixième jour, les boîtes de nuit et les karaokés sont fermées « jusqu’à nouvel ordre », le port du masque est obligatoire pour les transporteurs en commun et les passagers, une campagne de dépistage volontaire et gratuit est de nouveau lancée à Bujumbura, pour trente jours. Ce qui est une très bonne chose, vaut mieux prévenir que guérir. Tout en sachant, comme l’a dit Jean Castex, premier ministre français, que « Les nouveaux cas d’aujourd’hui sont les malades hospitalisés de demain et malheureusement parfois les morts d’après-demain. »
Il est à regretter que de telles mesures aient été prises pour endiguer « le plus grand ennemi du peuple burundais ». Une campagne de dépistage systématique avait été lancée le 6 juillet 2020 au niveau national pour une période de trois mois. L’objectif était d’atteindre zéro contamination au coronavirus. L’opération était lancée sous la formule impressionnante : « Que je guérisse, que je ne contamine pas et que je ne sois pas contaminé. » Au départ, le pari semblait être gagné. Selon les données officielles, il n’y avait aucun cas de contamination interne, début novembre 2020. Question : Qu’est-ce qui explique cette croissance de la pandémie ?
Plus d’un ont dénoncé un laxisme, un laissez-faire, une corruption qui ont caractérisé certains « responsables » civiles et policiers en charge de faire appliquer les mesures imposées par le gouvernement. Les lieux de grand rassemblement ne rendaient plus disponibles des dispositifs de lavage de mains, les gestes barrières n’étaient plus la préoccupation de la population, il y a eu un terrible relâchement. Au départ, Bujumbura, capitale économique était prise pour l’épicentre de la maladie. Aujourd’hui, même les provinces ne sont pas épargnées. Selon le correspondant d’Iwacu à Ngozi, les autorités parlent de quinze cas positifs à Kiremba, cinq à Tangara et deux à Ngozi, jeudi 14 janvier.
L’heure est grave. Tout le monde doit faire face à ce fléau. La tâche n’incombe pas seulement au gouvernement ou à d’autres officiels. C’est une affaire de tous pour faire respecter les consignes des autorités sanitaires et politiques. On est tous vulnérables, mais l’on peut éviter la contamination, en faisant preuve de comportement responsable. Nous avons besoin de civisme individuel et de conscience collective. Ensemble, bannissons l’attitude fataliste, tout en espérant que ce que l’on voit dans les chiffres des cas confirmés n’est pas la partie émergée de l’iceberg.