Samedi 23 novembre 2024

Editorial

Covid-19. Lever l’équivoque

18/06/2021 Commentaires fermés sur Covid-19. Lever l’équivoque

En vue de faire face à la propagation de la Covid-19 par des gens en provenance de l’extérieur, le gouvernement avait fermé des frontières terrestres et maritimes, même si certaines sont restées poreuses. Une quarantaine obligatoire de quatre jours pour les voyageurs entrant au Burundi via l’aéroport Melchior Ndadaye était en vigueur depuis quelques temps. Ces mesures avaient été décriées par une opinion au regard de leurs conséquences économiques et sociales.

Certaines personnes jugeaient que fermer les frontières dans l’espoir de se prémunir contre l’arrivée d’un virus était inefficace : « On a affaire à une maladie qui a beaucoup de formes très faiblement symptomatiques, voire asymptomatiques. Il y a aussi des personnes en état d’incubation, qui n’ont pas encore les symptômes, mais qui vont les avoir quelques jours plus tard. » Pour d’autres la fermeture des frontières protège quand le risque est lointain pour éviter la contamination intérieure. Mais s’il est proche, c’est-à-dire si la contagion s’est propagée, c’est déjà trop tard.

Depuis quelques jours, des mesures de réouverture des frontières ont été progressivement prises « afin de minimiser l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19 ». La frontière terrestre avec la RD Congo a été réouverte depuis le 1er juin 2021 et les postes de Kobero et de Mugina frontaliers avec la Tanzanie ont été réouverts depuis le 14 juin 2021. Le même jour, le Comité national de gestion de la Covid-19 a pris la décision de supprimer la quarantaine obligatoire pour les personnes entrant au Burundi. « Tout voyageur sera désormais dépisté à l’aéroport et recevra les résultats 24 heures après, celui qui sera testé positif à la covid-19, ira prendre son traitement au site placé au Bon accueil » a annoncé son président.

La population s’est réjouie de l’annonce de ces mesures. Cependant, certains individus ont interprété la levée de ces mesures comme synonyme de fin de la maladie à coronavirus. Or, le Burundi, comme le reste du monde, fait toujours face à la pandémie de Covid-19. On peut noter un recul, comme le disent les officiels, mais le virus rode encore autour de nous. Le rapport de situation sur la réponse à la pandémie due au coronavirus publié le 11 juin 2021 précise que la situation épidémiologique du Burundi continue d’être marquée par la persistance de la transmission communautaire. « La moyenne journalière des nouveaux cas rapportés depuis le début de l’année 2021 est maintenue à 27 cas positifs par jour avec plus de 90% de cas de transmission locale contre la moyenne journalière de 3 cas confirmés au cours de toute l’année 2020. »

Il est du devoir des autorités habilitées de corriger le tir, de ne pas baisser la garde. Tout équivoque doit être levé. Le respect scrupuleux des mesures et gestes barrières de prévention revêt toujours un caractère impérieux surtout dans les lieux de rassemblement. Par ailleurs, l’ouverture des frontières devra être suivie par des mesures d’accompagnement dont le dépistage systématique de la Covid-19.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.