Avec la fermeture des frontières, suite à l’apparition de la pandémie du coronavirus, les commerçantes de fruits se lamentent. Leurs clients congolais ne viennent plus, occasionnant un manque à gagner conséquent.
«Hier, j’ai perdu 35.000 BIF, suite au manque de la clientèle », se lamente une jeune femme musulmane rencontrée au marché Cotebu, mercredi 24 juin. Assise sous un parapluie, cette mère de famille fait savoir qu’elle est découragée : « Depuis le matin, je n’ai vendu que des fruits de 5000 BIF. J’ai perdu espoir. Je ne peux pas récupérer 30.000 BIF décaissés dans la matinée pour m’approvisionner.»
Cette commerçante explique que les mesures de fermeture des frontières pour se prémunir de la Covid-19 ont bouleversé son business. « Nous ne vendons plus. Nous n’écoulons nos marchandises que sur le marché intérieur».
D’après cette dernière, la majorité des clients venait de la RDC. Et de souligner que la capitale économique est un marché trop étroit pour absorber les fruits provenant des provinces Bujumbura, Muramvya, Rumonge, Cibitoke et Bubanza.
Découragée, cette commerçante ne sait plus à quel saint se vouer. Elle assure ne plus être en mesure de subvenir aux besoins primaires des siens. Si cette situation perdure, elle craint que sa famille risque de s’enfoncer dans la misère.
Durant un moment, elle a pensé investir dans le commerce des vivres. « Mais c’est tard, j’ai perdu mon capital. Il ne me reste que 50 mille BIF». Cette femme confie qu’avant que la décision de fermer les frontières ne tombe, elle avait un capital de 400 mille BIF. Désormais, elle dit s’en remettre à Dieu pour la sauver.
Les commerçantes sont désemparées
Même son de cloche chez Claudine, elle aussi vendeuse de fruits. Mère de deux enfants, elle se trouve dans le désarroi. Cette veuve à l’orée de la cinquantaine raconte que cette pandémie l’a totalement ruinée. Elle fait savoir que cette situation a bloqué ses trois principaux clients congolais qui lui rapportaient entre 100 et 150 milles BIF par semaine.
Elle confie que son business lui rapportait plus de 300 mille de BIF par mois.
Pour le moment, cette vendeuse de fruits indique qu’elles ont un sérieux problème de conservation des marchandises. Car les mandarines et les oranges sont périssables. Si elle ne trouve pas de client, le soir ou le lendemain, les fruits pourrissent. « Nous sommes obligés de les vendre à un prix dérisoire et une certaine quantité pourrie est jetée dans la nature».
Claudine fait savoir qu’elles ont décidé de les vendre à un vil prix avant qu’ils ne soient mûrs et pourrissent. « Je suis obligée de vendre ce sac rempli de mandarines à 2000 BIF, alors qu’avant elles coûtaient entre 4000-5000BIF».