Mardi 05 novembre 2024

Économie

Covid-19 : les hôteliers retrouvent le sourire

08/12/2020 Commentaires fermés sur Covid-19 : les hôteliers retrouvent le sourire
Covid-19 : les hôteliers retrouvent le sourire
Une bouffée d’air pour certains hôteliers.

Depuis l’ouverture de l’aéroport international Melchior Ndadaye, les hôteliers rencontrés sont unanimes : un léger mieux s’observe. Pour une reprise économique effective, ils demandent la réouverture des frontières terrestres et maritimes.

De Kiriri Garden Hotel en passant par l’hôtel Niwakal au club du lac Tanganyika, le climat lourd qui se dégageait, il y a certains jours, à l’entrée des halls des hôtels se dissipe peu à peu. Plus de place au désespoir, à la lassitude… Entre collègues, la convivialité refait surface.

Autant dire que la fermeture de l’aéroport avec l’apparition de la covid-19 a porté un coup dur au secteur hôtelier. Depuis sa réouverture, les activités reprennent petit à petit.

« Au moins, sur 7 jours, nous sommes certains que pendant 5 jours, toutes les chambres seront occupées », se frotte les mains un employé de Martha hôtel. Il y a six mois, une situation difficile à imaginer. « Avec un seul client pendant tout le mois, c’est comme si nous avions déjà mis la clé sous le paillasson».

L’employé de cet hôtel haut standing d’une capacité de 20 chambres, confie également que depuis la réouverture de l’aéroport international Melchior Ndadaye, rares sont les fois où l’hôtel n’est pas surbooké.

Idem pour M.D., serveur à l’hôtel Niwakal : « Si tous les jours étaient pareils, sans doute qu’en une année, nous pourrions récupérer le manque à gagner.»

Avec 44 chambres à raison de 40 dollars ou 60 mille BIF la chambre, ce dernier explique : « Dorénavant le problème c’est de faire comprendre aux clients locaux qu’il n’y a pas de places disponibles.»

L’embellie se fait aussi remarquer d’une autre manière : nombre d’hôtels commencent à rappeler leur personnel mis au chômage technique. Un serveur fait savoir que suite à la conjoncture récente, plus de la moitié des  29 employés de l’hôtel avaient dû être mis au chômage technique. « Grâce à la réouverture de l’aéroport, une dizaine d’entre eux est déjà revenu». Même cas de figure à l’hôtel Martha où les salaires avaient été revus à la baisse. « Se serrer la ceinture ou partir. C’était le seul choix », indique H.N. Après plus de 5 mois, avec le mois de décembre, il s’apprête à goûter de nouveau à l’intégralité de son salaire.

Bien qu’ils soient réservés, à demi-mots, les responsables hôteliers contactés soutiennent qu’un léger mieux s’observe : « En tout cas, des bénéfices avoisinant les 40% du chiffre d’affaires se dégagent.»

Confinement, merci !

Augustin Niyongoma : « « C’est impératif, car nos bilans des mois antérieurs sont nuls.»

A l’origine de cette bouffée d’oxygène, le confinement de 3 jours exigé pour tout voyageur étranger ou Burundais dans l’attente de ses résultats au dépistage à la Covid-19, devant au préalable avoir réservé une chambre avant de fouler le sol burundais. A cet effet, une liste de 29 hôtels (bas, moyen et haut standing) sélectionnés par la chambre de l’Hôtellerie du tourisme du Burundi, l’Office national du tourisme et le ministère de la Santé a été établie.

« La réservation se fait sur le site web du ministère du tourisme. Une fois inscrit, vous pouvez réserver l’hôtel de votre choix. S’il n’est pas rempli, votre réservation est validée directement », explique Augustin Niyongoma, président de la CHTB.

Selon lui, l’accès à l’internet dans les chambres, un téléphone en liaison permanente avec la réception, un poste téléviseur crypté à des chaînes étrangères sont, entre autres, les critères sur lesquels ils se sont basés pour la sélection.

En vue d’attirer la clientèle, les hôtels rivalisent d’imagination. En plus des réductions des prix des chambres, des dérogations spéciales sont accordées aux étudiants et particuliers dans le besoin. « Souvent à court d’argent, ils ne sont pas en mesure de supporter les factures de restauration. Dans ce cas, nous pouvons permettre à leurs familles de leur apporter à manger ».

Des mesures drastiques pour la prévention

Pour prévenir d’éventuelles contaminations, tous les hôtels ont renforcé leurs mesures de sécurité. « Outre l’interdiction aux personnes confinées de circuler, les commandes se font par téléphone. Le port du masque et le lavage systématique des mains sont une obligation », confie un employé de l’hôtel Alexstel. Un autre de l’Hôtel Zion Mount Hôtel indique que toute l’aile Ouest a été cédée aux personnes confinées. Celle Est revenant aux clients locaux. A cet effet, pour limiter les contacts, une femme de chambre de cet hôtel précise : « Durant les trois jours, nous mettons à leur disposition tous les draps et serviettes nécessaires. »

Et dans le souci de respecter les gestes barrière, des sanctions ont été prévues par le ministère de la Santé. « Deux millions de BIF d’amende, suivis d’une fermeture, en cas d’une circulation délibérée des personnes confinées à l’intérieur de l’hôtel. Des poursuites en justice peuvent aussi avoir lieu », révèle un employé de Martha Hotel.

M. Niyongoma espère qu’avec les tractations en cours en rapport avec l’allègement fiscal, l’OBR fera des concessions. « C’est impératif, car nos bilans des mois antérieurs sont nuls ».

Dans cet ordre d’idées, il estime que la réouverture des frontières terrestres et maritimes permettra de relancer l’activité économique.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 234 users online