L’Olucome et le Cemabu s’insurgent contre les 50 dollars américains exigés pour avoir un certificat de dépistage de la Covid-19. Une somme jugée inaccessible à nombre de Burundais.
«L’Olucome demande au gouvernement burundais de supporter au moins 80% de ces frais de test de dépistage de la Covid-19 pour les Burundais voyageant à l’étranger surtout pour ceux qui y vont pour des raisons de santé.» D’après cet observatoire, c’est une pandémie qui est survenue à l’insu de personne et les burundais n’y étaient pas préparés.
L’ordonnance du ministère en charge des finances datant du début du mois de septembre stipule, dans son article 3, que : « Pour le cas des personnes se trouvant sur le territoire burundais voulant faire des voyages à l’extérieur du pays, elles doivent se munir d’un certificat de dépistage à la Covid-19 pour motif de voyage, octroyé par le Ministère ayant la santé publique dans ses attributions moyennant paiement d’une somme de Cinquante Dollars américains (50 USD) ». De plus, toute personne entrant sur le territoire burundais doit s’acquitter de cette somme.
Trop cher pour les nationaux
«La population n’est pas à la hauteur de supporter ces frais de plus de 150 000 Fbu par personne et par voyage. Bien plus, les Burundais qui se rendent à l’étranger sont à majorité des malades qui y vont pour bénéficier des soins médicaux qu’ils ne peuvent pas avoir chez les structures des soins burundais», souligne Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome.
Le Centre d’Expression des Malades du Burundi (Cemabu) abonde dans le même sens. « Cette somme n’est pas accessible à une majorité de Burundais. Les nationaux qui vont se faire soigner à l’étranger devraient bénéficier d’un certificat de dépistage gratuit», indique Sylvain Habanabakize, son porte-parole. Selon lui, certains Burundais seront tentés d’emprunter des chemins non autorisés. Il demande au gouvernement de réduire ces frais de dépistage surtout pour les Burundais et d’autres personnes en provenance de la Communauté de l’Afrique de l’est.
Par ailleurs, Gabriel Rufyiri trouve le contenu de l’article 3 de ladite ordonnance illégal et exagéré. «La politique monétaire burundaise ne permet pas que les transactions se fassent en monnaie étrangère sur le territoire burundais». D’après lui, si le gouvernement commence à permettre ces aspects du phénomène de dollarisation au pays, cela peut causer la dévaluation de la monnaie burundaise quitte à occasionner le remplacement de la monnaie actuelle.