Selon certains témoignages concordants, les personnes ayant été en contact avec les sujets testés positifs à la Covid-19 ne seraient plus autorisées à se faire dépister .Elles doivent attendre 14 jours.
Incompréhension, le mot pour décrire leur ras-le-bol. Ces personnes s’interrogent sur le motif qui aurait conduit le ministère en charge de la Santé publique à prendre une telle mesure. « Une décision en totale contradiction avec la politique nationale de riposte », peste D.I. un de ces cas contact. Ayant été, à son insu, en contact avec une personne testée positive, le lendemain, avec une dizaine de ses collègues, il décide d’aller se faire dépister. « Comme nous savons que la 2e campagne de dépistage massif se poursuit, nous avons jugé bon d’avoir le cœur net sur notre état de santé ». Des espoirs vite douchés : « Avant même qu’on ne prenne place, l’agent en charge de l’enregistrement nous avait déjà signifié que c’est une peine perdue. » Pour qu’on soit dépisté, poursuit notre source, cette personne nous a dit que le patron de l’entreprise pour laquelle on travaille doit écrire une correspondance au ministère de tutelle. Un mensonge, nous disions nous en notre for intérieur. Quelques minutes après, explique-t-il, l’agent en charge du prélèvement nous a dit de revenir dans 14 jours. « Y aurait-il de nouvelles injonctions prises à notre insu ou il y aurait une pénurie de réactifs et autres produits que les autorités voudraient dissimuler? », nous interrogeons-nous. Par la suite, nous saurons que ce protocole tend à se généraliser sur tous les centres de dépistage. Le but : ne dépister que ceux ou celles qui auront développé des signes cliniques de la maladie. Toutefois, à force d’insister, notre source fait savoir que trois jours plus tard, ils ont été dépistés.
Risque de contaminations internes
Sachant que le taux de reproduction (le nombre de personnes qu’un individu malade peut contaminer) varie désormais de 1 à 2 personnes, selon une étude de l’OMS, ces personnes redoutent des contaminations en grand nombre. « Si rien ne change, nous risquons de créer nos foyers de contamination », se désole un médecin sous le sceau de l’anonymat. Pire, fait-il remarquer, le dépistage tombera aux oubliettes. Et de mettre en garde contre son corollaire: « Dans le fin fond du pays, la population sera coupée dans son élan et les stigmatisations des gens malades pourraient refaire surface. »
A plusieurs reprises, Iwacu a essayé de joindre le porte-parole du ministère de la Santé publique, en vain.
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