Dans une interview en langue nationale, Jean-Claude Karerwa Ndenzako, le porte-parole du président du Burundi, a dit à la BBC pourquoi le pays est à ce jour épargné par le Covid-19.
BBC. Quelles sont les mesures prises par le gouvernement burundais pour faire face au Coronavirus ?
Les mesures adoptées sont en phase avec la situation actuelle dans le pays. Le Burundi a adopté les recommandations de l’OMS, tandis que le ministère de la Santé, s’appuyant sur ces recommandations, a mis en place des règles sanitaires conformes à la situation au Burundi. Un comité spécial a été également instauré par le président de la République et chargé d’effectuer un suivi quotidien sur cette question. Les décisions ainsi prises sont celles dont vous avez pris connaissance, d’autres le seront quand il sera avéré que le pays est affecté par l’épidémie à des seuils comme ceux que l’on connaît en Italie, Chine et d’autres pays d’Europe. Les décisions prises ici sont uniquement à but préventif. Si le pays était affecté, de nouvelles règles verront le jour.
BBC. Les activités de loisirs et de divertissement seront-elles maintenues ?
Celles-ci se poursuivront normalement. Mais au niveau des lieux où se tiennent de grands rassemblements publics, les gens sont invités à appliquer les gestes-barrières, comme le lavage des mains, les salutations sans se donner la main, la distanciation … Ce sont des règles assez exceptionnelles, qui n’avaient jamais été édictées par le passé, il est déjà évident que la population a modifié ses habitudes, sa façon d’être, dans des lieux d’affluence publique.
BBC. N’êtes-vous pas inquiets d’une possible annulation des élections de mai prochain suite au Covid-19 ?
Nous n’avons aucune inquiétude quant à la tenue des élections prévues pour le mois de mai. Celles-ci auront bel et bien lieu. Nous sommes en mars et à dix jours du mois d’avril. Personne ne dit que ce virus n’atteindra pas notre pays, mais même si cela devrait arriver, nous espérons que cette épidémie ne va pas perdurer jusqu’au mois de mai pour perturber le déroulement du scrutin. L’épidémie perturberait le déroulement des élections au cas où ce virus toucherait tout le pays ce qui entraînerait l’établissement d’un Etat d’urgence comme nous le voyons en Italie et ailleurs.
BBC. La campagne électorale prévue pour le mois d’avril aura donc lieu ?
Bien sûr ! Comment voulez-vous qu’une telle activité n’ait pas lieu alors que c’est elle qui précède logiquement le scrutin ? La campagne électorale démarrera le 27 avril et prendra fin le 20 mai, date à laquelle débuteront les élections. Jusqu’à présent, nous estimons que la situation est au beau fixe. Enfin, comme nous ne cessons de le répéter, le Burundi est une exception parmi d’autres nations, car c’est un pays qui a donné à Dieu la première place, un Dieu qui le garde et le protège de tout malheur. Ce n’est pas la première fois que le monde est frappé par une calamité, mais, à chaque fois, le Burundi a été épargné. Nous avons foi en notre Dieu, surtout maintenant que dans notre pays nous avons mis Dieu à la première place, il nous protégera de toute calamité.
BBC. Cela signifierait-il que le Burundi serait encore épargné par la pandémie de Coronavirus grâce à son amour inégalé envers Dieu ?
Cela, je le confirme et l’atteste ! Mais nous ne disons pas que l’épidémie ne peut pas arriver au Burundi. C’est pourquoi nous nous sommes préparés en conséquence, mais aussi en fonction de la situation actuelle dans notre pays. Mais, que vous le croyiez ou non, le Burundi est un pays qui a signé un pacte spécial avec Dieu.