En triant sur le volet les journalistes invités dans sa conférence de presse du samedi 11 avril, plus d’un s’interroge sur les raisons derrière cette décision du ministre de la Santé publique. Pour M.N., expert en communication des risques, en période de pandémie, c’est une méthode qui peut discréditer son action.
« En cette période où la peur semble prendre le dessus, pour éviter des interprétations tronquées, il est toujours capital que l’autorité habilitée s’assure que tous les canaux de communication sont bien servis. Sinon, la population n’a plus confiance en elle », assure M.N., expert en communication des risques.
Au risque de nourrir les suspicions, il estime que le ministère de tutelle devrait au quotidien communiquer sur l’évolution même des cas déjà confirmés. « Parce que quand une communauté est bien informée, elle est davantage vigilante ».
Allusion faite au relâchement, depuis peu, qui s’observe dans le respect des mesures barrières de protection face au Covid-19.
Pour qu’il ne vienne pas à l’esprit des Burundais que leur santé passe après les velléités politiciennes, il conseille à toutes les autorités d’éviter la rétention de l’information. « En plus de la perte de confiance vis-à-vis de la population, cette attitude laisserait croire en l’existence de non-dits ». Selon lui, ce serait une situation qui peut entraîner la panique. Un mal aussi dangereux que la maladie.
Loin de l’aspect communicatif, il fait savoir que le ministère de la Santé publique est redevable au peuple qu’il sert. A cet effet, indique-t-il, rendre compte sur l’évolution quotidienne de la situation est idoine.
Dans le but d’assurer une bonne communication, il conseille audit ministère une évaluation continuelle, en impliquant l’administration à la base. « Après tout, la perception publique du risque constitue le plus solide indicateur de la volonté de la population à changer de comportement, lors d’un événement touchant leur santé».