Avec quatre patients guéris et cinq cas positifs, en train d’être soignés, le Burundi semble maîtriser la situation. Si l’on tient compte de la prise en charge des cas contact, c’est un leurre, déplore un épidémiologiste.
En partant du postulat selon lequel le ratio de reproduction vaut environ deux, c’est-à-dire qu’une personne infectée en infectera deux autres, le Burundi passe pour un bon élève. En témoigne la dernière mise au point du ministre de la Santé. Sur les 198 personnes-contacts testées, seules cinq ont été testées positives au Covid-19. « Au regard des conditions de vie de certaines gens, parfois peu propices à la distanciation physique, ce sont des affirmations à prendre avec des pincettes », fait savoir un épidémiologiste.
Quand bien même, explique-t-il, ces personnes contact seraient bien portantes, ces chiffres varieraient autrement. Il observe que sur plus d’une vingtaine du personnel de l’hôpital Kira ayant admis le patient positif au covid-19, finalement « décédé des suites d’autres pathologies », peu restent en quarantaine.
Selon des témoignages concordants, hormis leur poste d’attache, ils continueraient de vaquer à leurs occupations quotidiennes, participant même à des fêtes. « Un grand risque quand nous savons que la période d’incubation peut parfois dépasser 14 jours ».
Pour cet expert, c’est une preuve qu’il persiste un laxisme sans nom à tous les niveaux. De quoi encore s’inquiéter avec les récents cas positifs qui ne cessent d’être dépistés à l’imprimerie PACOBU. Face à cette situation, notre source estime que, au risque d’être pris au dépourvu, le ministère devrait élargir son champ d’action. « Pousser loin ses investigations pour ainsi éviter, dans la mesure du possible, que les ménages de ces cas contact soient les foyers de la maladie ».