« A ce jour, aucun cas du Covid-19 détecté au Burundi », a déclaré dans la soirée du lundi 16 mars le ministre burundais de la Santé. Bien entendu, on ne peut que se réjouir d’une telle affirmation. Mais le doute est une vertu en journalisme. Douter. Douter. Toujours douter est notre credo. C’est ce que l’on apprend dans toutes les écoles de journalisme…
Mais douter ne signifie pas que je souhaite le pire pour le Burundi. Mon cœur veut croire le ministre de la Santé de mon pays. Ma raison et mon métier me poussent à douter.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est difficile de croire que notre pays, entouré par des pays déjà contaminés resterait épargné. Ce virus, comme le démontre la propagation à travers le monde, se joue bien des frontières, même fermées. Surtout que dans notre région elles sont bien poreuses.
Mais même en admettant cette « exception » burundaise j’aurais aimé entendre de notre ministre de la Santé des informations plus concrètes sur la riposte si jamais ce virus arrivait chez nous. Si le doute est une vertu cardinale pour les journalistes , l’anticipation doit être la vertu des gouvernants.
Quelle est la capacité de nos hôpitaux à réaliser des tests pour détecter le Covid-19 ? Combien de lits et d’appareils respiratoires dans les salles de réanimation par exemple? Bref, concrètement, quelle est notre capacité à faire face ?
Le ministre de la Santé est un homme très ouvert , merci à lui, mais sa déclaration ce lundi nous laisse un peu sur notre faim. Or, la lutte passe aussi par l’information pour contrer rumeurs et autres « fake news ».
Je sais, les journalistes nous n’avons pas bonne presse, mais poser toutes ces questions ne signifie pas que l’on attend ou que l’on souhaite le pire.
Je voudrais tant croire le ministre de la Santé, mais je doute. Je doute donc je suis, reste notre profession de foi.