Bien qu’il y ait alerte sur la recrudescence des cas positifs à la covid-19 en mairie de Bujumbura, ce weekend a été marqué par des rassemblements festifs et religieux parfois en violation des gestes barrières. Iwacu a fait un reportage.
Il est 15h 30 minutes, ce samedi 18 décembre au boulevard de l’Uprona, en dessous du campus Mutanga de l’Université du Burundi en commune Mukaza. Son paysage est devenu une place prisée pour la prise de photos des jeunes mariés afin d’immortaliser ces événements.
Des petits et gros bus, des doubles cabines et d’autres véhicules amènent des gens agglutinés. Le nombre des passagers à transporter est dépassé. Très peu portent des masques. Ils se saluent, s’embrassent. De petits groupes se forment et la circulation est un peu perturbée.
« Des gens portent le masque pour ne pas être pénalisés et non pour se protéger. Le port du masque c’est juste pour éviter les policiers. Il y a des gens qui ne se soucient pas de la gravité de la situation sanitaire », déplore un jeune homme rencontré sur place.
La cérémonie de mariage est une grande fête où tout le monde, toutes générations comprises peut chanter et danser. C’est d’autant difficile d’envisager de la distanciation physique dans une foule exultée.
Certaines salles de réception sont pleines à craquer. Les chaises ne sont pas espacées pour laisser un mètre requis. Le port de masque qui n’est pas obligatoire dans des rassemblements est une exception. Il se remarque un relâchement des gestes barrières.
Devant certains magasins, galeries, banques et autres endroits publics étaient installés des dispositifs de lavage. « Peu d’invités se souviennent de se laver les mains pourtant, on met de l’eau et du savon devant la salle ».
Relâchement des gestes barrières
A 17 heures, au Springs Valley Center de Gikungu doté de deux salles, deux mariages y sont célébrés. Un seul dispositif de lavage de mains est mis au milieu de ces deux salles de réception.
Malgré l’insistance d’un des membres du comité d’organisation, certains entrent sans se laver les mains. Certains membres du comité disposent des désinfectants.
Peu de gens portent de masques et sont vus comme des marginaux par les autres invités. « Des mesures supplémentaires s’imposent pour juguler cette nouvelle vague de la pandémie », murmurent deux invités à la cérémonie.
Dans la salle pas d’espacent entre les chaises ce qui rend impossible la distanciation physique. Aucune différence selon situations. Des gens qui portent des masques sont une exception.
Même situation dans la salle Porta Sion de la paroisse Mont Sion Gikungu. Un nombre réduit porte des masques. Un jeune homme du service protocole monte la garde pour obliger toute personne qui entre de se laver les mains.
« On les oblige de se laver les mains mais certains refusent de s’y conformer. On ne fait que les rappeler et insister », a indiqué un des membres du comité d’organisation. Pour lui, il faut une sensibilisation accélérée et sérieuse couplée de punitions contre ceux qui violent les mesures barrières.
A Kigobe, la salle Igaa ASBL de Kigobe est pleine à craquer. La situation est identique. Ils dégustent la bière et pas de distanciation physique. Le port de masque est presque inexistant.
Même le petit seau est rempli d’eau, on a l’impression qu’elle n’a pas été utilisé depuis des mois. Un invité arrive et entre directement sans se laver les mains. Personne n’est là pour rappeler à l’ordre les entrants.
En zone Nyakabiga, la salle de la paroisse Saint Sauveur de Nyakabiga accueille elle aussi une cérémonie de mariage. Sur toutes les entrées de la salle, il y a des dispositifs de lavage de mains.
Pour les VIP, des désinfectants sont disponibles. Comme dans d’autres salles de réception, la distanciation physique n’est pas observée. Un nombre qui n’est pas considérable porte de masques.
« La situation de la pandémie est si inquiétante. Beaucoup de gens sont testés positifs à la covid-19. Mieux vaut limiter le nombre d’invités, préférer l’extérieur ou aérer les pièces toutes les heures, et respecter autant que faire se peut la distanciation physique », fait un clin d’œil un des invités à la fête de mariage. Il appelle à la vigilance dans ces fêtes de fin d’année.
Et les rassemblements dans les églises
Ce dimanche, 19 décembre, les rassemblements dans églises se sont observés comme à l’accoutumée. Toutes les églises visitées ont mis des dispositifs de lavage des mains mais la distanciation physique reste problématique et le port de masque est volontaire.
Il est 8h à la paroisse Mont Sion de Gikungu réputée accueillir beaucoup de monde. Toute personne qui entre à l’intérieur de la clôture doit se laver les mains. Huit robinets sont installés pour faciliter la tâche. Le port de masque n’est pas obligatoire. « Le risque de propagation à grande échelle de la covid-19 est élevée. D’autres mesures s’imposent pour contrer la pandémie », commente un conducteur de moto.
A quelques 400 mètres, se trouve l’église anglicane. Des kits de lavage de mains sont installés. Mais la distanciation physique n’est pas observée. Il en est de même à l’église Emmanuel de Gikungu. Des dispositifs de lavages de mains sont installés aux deux entrées.
« Chaque membre de l’église est obligé de se laver avant d’entrer. Certains essayent de refuser mais finissent par comprendre l’importance de respecter ce geste barrière. Mais la distanciation est un problème sérieux qu’il faut étudier pour trouver une solution », explique un membre du protocole de l’église.
Pour sa part, un administratif à la base à Gikungu rural se plaint que le combat contre la pandémie est impacté par la pénurie d’eau potable dû à une panne des installations de la Regideso.
« Pour se laver beaucoup de familles utilisent l’eau de la rivière Ntahangwa. On risque d’attraper même des maladies des mains salle », se désole-t-il. Il appelle cette société de distribution de l’eau de résoudre le problème dans l’immédiat.
Dans un communiqué de ce 15 décembre, le ministre chargé de l’Intérieur Gervais Ndirakobuca a déploré un relâchement manifeste dans le respect strict des mesures barrières depuis ces derniers jours.
Il a indiqué que cela occasionne une augmentation sensible des cas positifs dans le pays que ce soit à l’intérieur, dans les centres urbains et les villes. « L’observation stricte des mesures barrières est la meilleure arme de prévention et de lutte contre la pandémie de la covid-19 », a indiqué le ministre Ndirakobuca.
Il a interpellé les autorités administratives et policières à assurer le strict respect des mesures barrières contre la covid-19 et à sanctionner sévèrement tout contrevenant. Il a tenu à rappeler que la mesure d’interdiction de grands rassemblements, des boîtes de nuit et soirées karaoké reste en vigueur.
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Personne n’entre sans masque et disposer un stand de vente de masques à proximité.
Je vous suggère de condamner une rangée de bancs sur deux et exiger à ceux qui sont assis sur le même banc de respecter la distanciation (au moins un mettre) à moins qu’ils proviennent d’un même ménage.
Lorsque l’église est pleine, on ne autorise plus personne à entrer.
@Salvator Kaburundi
Et que proposez-vous dans un coaster? Tout en essayant d’être réaliste?
Dans les véhicules de transport en commun y compris les taxis et autres tuktuk , motos ,etc le port de masque est obligatoire
@Salvator Kaburundi
Dans ces véhicules la distanciation sociale est parfois réduite à -5cm. Lorsqu’on pense que le virus parvient à survivre sur n’importe quelle surface +-2 jours, le masque dans de telles situations ne reste qu’une solution illusoire.