Conférence de presse du ministre de la Santé ce lundi 15 mars. Le docteur Dr Thaddée Ndikumana annonce des mesures drastiques pour contenir l’apparition du Coronavirus au Burundi.
Dimanche 15 mars, 261 personnes en provenance du Rwanda n’avaient pas été autorisées à regagner leurs familles. Elles ont été confinées à l’école paramédicale de Ngozi par crainte de contamination après les cas Coronavirus signalés à Kigali.
Les élèves de cet établissement ayant été transférés à l’école paramédicale de Gitega, cette école avait été réquisitionnée pour les passagers en provenance du Rwanda.
Les personnes qui ont été hébergées dans cette école ont déploré les conditions de vie. Une jeune femme revenue de funérailles dans la capitale rwandaise a évoqué de mauvais traitements. « Avec la mauvaise nourriture que l’on nous donnait, des personnes à la santé fragile, dont des femmes enceintes, des femmes allaitantes, des enfants et des diabétiques se sont évanouies », a raconté T.O, employée d’une ONG à Kirundo.
Par ailleurs, les salles abritaient chacune au moins 20 personnes et « le risque de propagation du virus était assez élevé», a encore témoigné la jeune femme.
Joint par Iwacu, Jean-Bosco Niyonzima, médecin directeur provincial de Ngozi, a déclaré que les services de son ministère étaient en cours d’identification des personnes présentes à l’école paramédicale de Ngozi pour « effectuer des tests auprès de ces gens venus du Rwanda. Ceux qui ne présentent aucun risque du virus seront autorisés à rentrer chez eux et les autres seront placés sous contrôle. »
Concernant les plaintes de mauvaise alimentation, le représentant du ministère à Ngozi a reconnu que ses services n’étaient pas préparés à accueillir ces personnes dans de bonnes conditions, mais qu’ils faisaient de leur mieux.
Dans la soirée de ce lundi 16 mars, à l’issue d’une conférence de presse tenue le Dr Thaddée Ndikumana, ministre de la Santé, a indiqué que les 261 personnes en provenance du Rwanda ont été finalement autorisées à rentrer chez elles après des tests effectués par les services du ministère dans la province Ngozi. « Nos profondes investigations et screenings systématiques ont révélé que ces gens n’étaient pas porteurs du virus. Mais nous allons maintenir un contrôle auprès de ceux-ci à leur domicile. »
Il a précisé que parmi ces passagers, dix sont des rapatriés qui ont été transférés par la suite au camp de transit de Songore dans la province Ngozi.
Une batterie de mesures pour contrer le Coronavirus
En complément aux mesures de prévention contre le Covid-19 déjà prises par son ministère, les passagers en provenance des USA, du Royaume-Uni et de l’Australie seront également placés en quarantaine.
Face aux inquiétudes qui montent au sein de la société concernant l’apparition du virus dans les pays limitrophes, le ministre de la Santé s’est voulu rassurant. « Aucun cas de Coronavirus n’a été détecté jusqu’ici chez les personnes ayant séjourné dans les pays déjà affectés par la pandémie. »
Le ministre Ndikumana a recommandé à la population d’éviter désormais les baisers sur la joue, les étreintes chaleureuses et les poignées de main avant de décréter la mise en place des kits de lavage des mains dans les hôpitaux, les écoles, les hôtels, les bistrots, les restaurants, les marchés, les églises, les stades et bureaux publics ou privés.
Concernant les personnes mises en quarantaine à l’hôtel Méridien Source du Nil (Actuellement au nombre de soixante), le ministre Thaddée Ndikumana a déclaré que les frais liés à ce confinement sont totalement à la charge des pouvoirs publics.
Quid d’ un numéro d’urgence qu’il faut appeler en cas de suspicion d’un cas de Coronavirus. Le ministre s’est voulu rassurant : « Aucun cas n’a encore été détecté, donc pas de panique. Quand on aura un cas confirmé du COVID-19, même notre façon de communiquer sur cette maladie ne sera plus du tout la même ».
Par Jérémie Misago et Alphonse Yikeze
