Le ministère de la Santé publique a fait savoir, ce mardi 26 juillet, que le grand nombre de personnes testées positives provient des voyageurs entrant via l’Aéroport international Melchior Ndadaye. Mais ces derniers dénoncent le mauvais fonctionnement du Comité des opérations d’urgence de la santé publique (COUSP).
« Cela fait plus de deux semaines que je suis arrivé à Bujumbura sans avoir reçu le mail me prouvant si je suis testé positif ou négatif à la Covid-19. Comment vais-je le savoir ? », déplore une personne venue en vacances au Burundi.
Depuis le mois de juin, beaucoup de Burundais et étrangers viennent passer leurs vacances au Burundi. Certains sont venus rendre visite à leurs membres de familles, d’autres sont venus participer dans différents événements quelconques.
Arrivés à l’Aéroport international Melchior Ndadaye, ils sont sommés de présenter un certificat prouvant qu’ils se sont dépistés de la Covid-19 : « Les résultats doivent être négatifs ». Même à l’Aéroport, ils doivent se faire dépister.
Des couacs au niveau du COUSP ?
Une surprise, selon la ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, Sylvie Bizimana et celui de l’Intérieur, Gervais Ndirakobuca, lors de la réunion du comité national de prévention et riposte contre la Covid-19, tenu ce 26 juillet pour présenter la situation actuelle du Coronavirus au Burundi. Au niveau de l’aéroport international du Bujumbura, le nombre des cas positifs a cru exponentiellement : « Du 19 au 25 juillet sur 3 000 testés réalisés, 80 passagers ont été testés positif. Vous voyez que les chiffres sont énormes », ont-ils annoncé.
Le ministre de l’Intérieur pense que certains utilisent des documents frauduleux. Pour la ministre de la Santé, les voyageurs doivent rester chez eux et seuls avant de recevoir un mail du comité des opérations d’urgence de la santé publique leur prouvant qu’ils sont testés négatif.
Les voyageurs eux ne mâchent pas les mots : « Nous venons dans des pays où la technologie est avancée donc falsifier les documents est une chose impossible. Je ne comprends pas premièrement comment pour les 100 dollars qu’on donne, les reçus des tests de la Covid-19 soient en manuscrit. On nous demande d’attendre les résultats, mais pour combien de jours ? », demande un visiteur interrogé.
Une autre attend toujours ce mail : « J’ai passé mes vacances au Burundi pendant un mois. Et je suis repartie d’où je suis venue et j’attends toujours ce mail. Donc, ils voulaient que je passe un mois voire plus, à la maison pour attendre ce fameux mail ? Je pense que le problème se trouve de leur côté », a-t-elle lâché.
Des accusations réfutées
Le directeur du centre des opérations d’urgence de la santé publique rejette ces accusations. Pour lui, ils abusent : « Ces personnes qui disent que le système ne fonctionne pas, c’est un mensonge. Si nous avons beaucoup de voyageurs arrivés au Burundi, un mail leur parvient au maximum dans 24 heures. Le message est automatique. Alors beaucoup ne consultent pas leur mail », explique Jean-Claude Bizimana.
Il souligne que les personnes testées positives qui n’ont pas consulté leur mail, le système leur envoie un massage automatique leur indiquant les mesures barrières à suivre pour protéger les autres.
Ce qui est intéressant est le payement de $100. Le résultat est autre chose.
Aïe ! Aïe ! Qui croire ?
Peut-être M. Fabrice Bimenyimana pourra-t-il mener plus d’investigations avec des exemples à l’appui pour nous éclairer. Car pour éviter les contaminations, l’administration et les voyageurs doivent être rigoureux.