Les participants à l’émission passée de club de la presse ont salué le verdict de la cour constitutionnelle qui a été favorable à la moitié des huit dispositions de la nouvelle loi controversée sur la presse au Burundi suite à une plainte de l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ).
Pour Innocent Muhozi, le directeur général de la radiotélévision «Renaissance », le verdict constitue en soi une bonne nouvelle et si on laissait les juges faire leur travail, il y aurait moins de frustrations chez les justiciables. Quant à la suite, il faut rouvrir le dialogue afin d’améliorer la nouvelle loi sur la presse car, tant qu’il y aura des clauses allant dans le sens contraire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et de la Constitution, nous y opposerons toujours notre résistance pacifique, a-t-il souligné, en substance.
De l’avis de Simon Kururu, formateur en journalisme et communication, « il y a des raisons d’être satisfaits, même quand on gagne à moitié… La famille de la presse a pris une décision judicieuse d’attaquer en inconstitutionnalité la loi. C’est une démarche légitime qui doit inspirer toute autre personne qui se sent lésée. » Pour le reste, dit-il, le gouvernement a intérêt à profiter de l’occasion offerte par la cour pour revoir cette loi controversée. Selon lui, il faut aussi qu’on apprenne à légiférer pour la postérité et à éviter l’effet boomerang.
Jérôme Niyonzima, le coordinateur du studio Ijambo, quant à lui, a félicité toutes les organisations des professionnels des médias qui ont opté pour cette démarche. « C’est aussi un pas vers l’indépendance de la magistrature. C’est une référence pour les autres cours. Je l’encourage à aller de l’avant », note-t-il. Et de renchérir : « Dans l’état actuel des choses, toute la loi sur la presse a été disqualifiée par la décision de la cour et le gouvernement a une très bonne opportunité à exploiter ».
Même son de cloche de la part de Palice Ndimurukundo, journaliste à la RPA qui a félicité « en partie » la Cour : « Il faut dire que, depuis cet arrêt, nous n’avons pas de loi sur la presse. Nous ne sommes régis que par le code d’éthique et de déontologie. » Et de conclure : « C’est une occasion, pour l’Assemblée nationale, de redorer son image et d’établir un bon climat avec les professionnels des médias ».
Est-ce qu’à moitié plein = à moitié vide ?! Oui, ça dit la même chose. Mais la loi est là, maintenant qu’elle est là avec ses lacunes, que les gens boivent ce qu’il y a dedans, c’est-à-dire : le respect des dispositions approuvées constitutionnelles.
Mieux avoir un verre a moitie plein qu’un verre vide ou casse.