Jeudi 26 décembre 2024

Société

COSSESONA vs SYGEPEBU/CEPEDUC : la CNIDH rend son verdict

21/01/2020 Commentaires fermés sur COSSESONA vs SYGEPEBU/CEPEDUC : la CNIDH rend son verdict
COSSESONA vs SYGEPEBU/CEPEDUC : la CNIDH rend son verdict
Sixte Vigny Nimuraba : « Les retenues à la source sur des salaires des travailleurs sans leur consentement écrit et signé, constitue une violation du droit de propriété. »

La CNIDH a livré, ce mardi 21 janvier à Bujumbura, les conclusions de son enquête en rapport avec le conflit qui oppose la COSSESONA et les syndicats SYGEPEBU et CEPEDUC.

Le président de la CNIDH, Sixte Vigny Nimuraba, n’y est pas allé par le dos de la cuillère. « Le retrait des frais sur les comptes des enseignants sans leur consentement constitue une violation du droit à la liberté d’association consacrée par différents textes nationaux et internationaux en matière sociale ».

La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme qui a effectué des descentes sur terrain et recueilli des informations auprès des représentants de la COSSESONA, du SYGEPEBU, du CEPEDUC et auprès de plusieurs enseignants membres ou non de syndicats, estime que la COSSESONA aurait dû se concerter avec les membres du corps enseignant « avant d’opérer les retraits des contributions sur leurs comptes ».

Rappelant l’aspect « intangible » et « sacré » du salaire, le patron de la CNIDH affirme que « les retenues à la source sur des salaires des travailleurs sans leur consentement écrit et signé, constitue une violation du droit de propriété».
Sixte Vigny Nimuraba n’a pas aussi manqué de pointer du doigt l’attitude des dirigeants des syndicats SYGEPEBU et CEPEDUC qui se seraient adonnés à la calomnie à l’encontre des responsables de la COSSESONA sur la toile. La Commission a recommandé à ces syndicats de mettre en avant « le dialogue constructif » au détriment « des insultes ».

A la police, M. Nimuraba appelle à la relaxation des leaders syndicalistes emprisonnés « en vue de privilégier et faciliter la médiation entre les parties au conflit ».

Aussi, les conclusions de l’enquête de la CNIDH exhortent les dirigeants de la COSSESONA « à suspendre toute opération de retrait des contributions en attendant la disponibilité de la nouvelle liste des membres qui auront adhéré à l’initiative de solidarité nationale » et de faire de son mieux pour garantir la liberté des enseignants d’adhérer ou non à la Coalition « conformément aux lois et conventions en matière sociale qui sont en vigueur au Burundi ».

Quant à la Fondation pour le logement des enseignants (FLE), la Commission des droits de l’Homme souhaite que les enseignants non membres de la COSSESONA « jouissent des droits qui leur sont reconnus par les textes règlementaires de la Fondation ».

Réagissant au rapport de la CNIDH, Samuel Ndayikunda, responsable du CEPEDUC en Mairie de Bujumbura, se dit largement satisfait des résultats de l’enquête de la Commission des droits de l’Homme et a demandé la fin des retenues sur salaire forcées et la libération de ses homologues syndicalistes.

Du côté du SYGEPEBU, sa vice-présidente nationale, Joselyne Ndayizeye, se réjouit aussi des conclusions de la CNIDH. « Nous sommes particulièrement attentifs aux négociations préconisées par la Commission entre les syndicats en conflit. Ainsi, les points qui n’ont pu être évoqués par la CNIDH le seront au cours de ces pourparlers».
L’adjointe au président du SYGEPEBU demande au ministère de la Fonction publique d’établir une fiche unique d’adhésion aux syndicats pour tous les enseignants. « C’est là une des meilleures solutions pour sécuriser les salaires des instituteurs ».

Joselyne Ndayizeye conclut son propos en déclarant que les résultats de l’enquête menée par la CNIDH leur permettent désormais d’engager des poursuites en justice pour exiger le remboursement des montants retirés sur le salaire des enseignants contre leur gré.

Contacté, le vice-président de la COSSESONA, Emmanuel Mashandari a dit vouloir d’abord prendre connaissance de l’ensemble des aspects des résultats de l’enquête avant de livrer son analyse par le biais d’une conférence de presse prochaine.

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