Pour remplacer les enseignants partis à la retraite, le ministère prévoit de rapatrier ceux qui ont été déployés dans des provinces éloignées de leurs familles. Cependant, des problèmes subsistent concernant le remplacement des enseignants déployés dans les écoles qu’ils quittent.
Lors de l’ouverture de l’année scolaire 2024-2025 à Rumonge, ce lundi 16 septembre, le ministre de l’Éducation, Dr. François Havyarimana, a annoncé une nouvelle mesure pour remplacer les enseignants partis à la retraite. Désormais, ces postes vacants seront comblés par des enseignants concernés par la politique de déploiement. Le ministre François Havyarimana a ajouté qu’une partie des enseignants redéployés servira à remplacer ceux qui ont pris leur retraite.
L’autre partie sera constituée de nouveaux recrutements, principalement de jeunes diplômés.
Cette annonce intervient dans un contexte où le manque d’enseignants constitue une des plus grandes difficultés du système éducatif burundais.
En 2023, deux syndicats d’enseignants, le STEB (Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement du Burundi) et la FNASEEB (Fédération Nationale des Syndicats du Secteur de l’Enseignement et de l’Éducation du Burundi), avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. Ils avaient déploré qu’après le départ à la retraite de près de 3 000 enseignants, le gouvernement n’avait pas encore procédé à leur remplacement.
Selon Agnès Nimbona, enseignante à Mutambu, la nouvelle mesure du ministre apporte un espoir, mais elle s’interroge sur son application réelle. « Le redéploiement en soi est une bonne chose pour nous qui avons reçu des mutations loin de chez nous ! La seule question qu’on se pose, c’est la mise en application de ces propos du ministre ! Est-ce qu’il ne va pas y avoir de favoritisme ? », déclare-t-elle.
Agnès, qui a été redéployée contre son gré, explique que dans le passé, certaines décisions de déploiement ont été entachées de favoritisme et de conflits personnels. « Par exemple, le jour où on m’a ordonné le déploiement, j’ai demandé qu’on me laisse en avançant les raisons de ma maladie, mais parce qu’on s’était disputé avec le directeur de mon ancienne école, il a ordonné mon départ ! Espérons que cette fois-ci, il ne va pas y avoir de favoritisme », ajoute-t-elle avec un soupçon d’amertume.
Recruter de nouveaux enseignants
Le redéploiement des enseignants n’est toutefois pas perçu comme une solution miracle pour résoudre le problème fondamental du manque d’enseignants. B.N., un directeur d’une école fondamentale de Bujumbura, qui préfère garder l’anonymat, explique que bien que le redéploiement puisse soulager certains enseignants, cela ne résoudra pas la pénurie persistante dans les établissements. « C’est vrai, c’est la joie pour les enseignants qui seront redéployés, mais cela ne va pas résoudre le manque d’enseignants qui réside dans différentes écoles. Par exemple, dans mon établissement, nous avons commencé l’année scolaire avec cinq enseignants vacataires parce qu’il y a eu des retraités l’année dernière qui n’ont pas été remplacés. »
Il souligne également que le problème risque de s’aggraver, car d’autres enseignants sont sur le point de partir à la retraite en janvier 2025. « La question reste de savoir quand est-ce qu’ils vont être remplacés ? », s’interroge-t-il. Il ajoute que les parents, qui doivent souvent assumer le salaire des vacataires, se plaignent de la cherté de la vie qui rend cette situation encore plus difficile.
S.N., un autre directeur d’un lycée, partage les mêmes inquiétudes et suggère une solution plus globale. « Je proposerais que le ministère de l’Éducation et de la Recherche scientifique et le gouvernement engagent de nouveaux enseignants en se référant au nombre des enseignants qui manquent dans les différents établissements scolaires », dit-il, tout en soulignant que la planification doit tenir compte des besoins réels des écoles.
Le responsable du Syndicat National des Enseignants du Burundi (SYNAEB) explique que les propos du ministre sont la réponse aux lamentations des enseignants déployés dans les années antérieures. « C’est une très bonne décision. Certains enseignants qui avaient été déployés loin de chez eux attendaient le redéploiement avec impatience, comme l’indiquait le contrat qui avait été signé par ces enseignants déployés. Le contrat en soi indiquait qu’en cas de manque d’un enseignant dans une école, celui qui avait été déployé reviendrait remplir le vide. »
Le problème de la pénurie d’enseignants reste structurel et ne peut pas être résolu uniquement par des redéploiements. L’assistant du ministre de l’Éducation, Herménégilde Burikukiye, reconnaît que la situation est complexe et qu’elle ne se réglera pas du jour au lendemain.
Selon lui, les commissions d’affectation sont actuellement à pied d’œuvre pour identifier les besoins réels des écoles. Toutefois, il admet que des « contraintes budgétaires » limitent les recrutements d’enseignants. « Le Conseil des Ministres a fixé un plafond maximal pour les effectifs du ministère de l’Éducation et de la Recherche scientifique, limitant ainsi le nombre de nouveaux enseignants pouvant être embauchés chaque année », explique-t-il. Malgré ces restrictions, il assure que le ministère s’efforce de remplacer systématiquement les enseignants partant à la retraite.
La politique de déploiement vise à corriger les disparités régionales en matière de répartition des enseignants, certaines zones rurales étant sous-dotées alors que les villes étaient mieux équipées. Cependant, cette politique a souvent été critiquée, notamment pour avoir provoqué des séparations familiales, certains enseignants estimant être victimes de favoritisme.
iyo ngingo yari nziza ariko hari akajambo kagarutse kenshi muri iyo article murabona ko ari favoritisme. Ivyo vyerekana ko abantu bariko baratakaza icizere naho ingingo nziza ziba ziriko zirafatwa. on dit que l’on ne croit jamais un menteur meme quand il dit la verite mai cela etant, accordons-leur le benfice du doute. Ingingo nziza ifashwe meme en cas de favoritisme ntihabura nabakeyi batunganirizwa. Ne dit-on pas que ubusa busumba akamaramaza?