Après le lancement, ce 28 septembre 2020, du programme « Appui à la société civile au Burundi » (PASCB) financé, à hauteur de 13 milliards de BIF, par l’Union européenne et piloté par Oxfam et Cordaid, 11 organisations de la société civile dites « patriotes » montent au créneau.
« Nous avons été surpris du lancement du programme par les ONGs étrangères notamment Oxfam et Cordaid financé par l’Union Européenne. Ce qui est très scandaleux, c’est que ces ONGs disent aller exécuter ce projet dans 6 provinces où nos organisations sont présentes mais aucune des nôtres n’a été associée », écrivent-elles dans une correspondance, de ce 29 septembre 2020, adressée au ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la Sécurité publique.
Pour elles, il y a une violation grave de la loi. « Nous y voyons un agenda caché non encore révélé qui risquera de coûter cher à notre chère patrie tel que certaines ONGs étrangères et l’Union européenne l’ont fait en finançant seulement les ONGs et associations locales qui ont trempé dans la subversion et tentative de coup d’Etat de 2015. » Et de demander, pour ne pas dire exiger, de les intégrer dans le programme « faute de quoi le ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la Sécurité publique serait obligé de suspendre le programme qui est discriminatoire et qui est un arbre qui cache la forêt. »
Ce programme sera exécuté dans 6 provinces à savoir Cibitoke, Bujumbura, Rutana, Ruyigi, Kayanza et Muyinga. Lors du lancement, les gouverneurs des provinces ou leurs représentants, les administrateurs communaux, les représentants du peuple des provinces concernées ainsi que les associations impliquées dans ce programme étaient présents. « Ce programme consiste à renforcer les capacités des intervenants à tous les niveaux et particulièrement l’administration provinciale et communale », a indiqué Rénovat Nizigiyimana, directeur général au ministère de l’Intérieur. Pour lui, ce programme représente un intérêt pour les communes d’intervention et a exhorté les autorités locales à s’approprier de ce programme. « Il est lancé au lendemain de la mise en place des nouvelles autorités notamment les élus locaux. C’est une opportunité pour eux d’être formés dès leur prise de fonctions. »