Cinq sympathisants d’Agathon Rwasa ont été arrêtés, ces deux dernières semaines à Gitega et deux autres à Bururi mi-juin. Aimé Magera parle d’une traque sans fin, ce que l’administration et la police réfutent.
Le dernier cas en date s’est passé, ce mardi 20 juin, au chef-lieu de la commune Gitega. Christophe Manigomba alias Ndegeya, habitant de la colline Bwoga et sympathisant d’Agathon Rwasa, arrive au bureau communal de Gitega. Il veut se faire enregistrer à l’état-civil en vue de son prochain mariage. Il est arrêté par Gilbert Nduwimana alias Kanuma et un certain Léonard, deux jeunes affiliés au parti Cndd-fdd, selon ses proches.
Malgré une discussion tendue qui s’ensuit, M. Manigomba est conduit par des policiers au cachot de la commune. « Sur le coup, aucune explication ne lui a été fournie quant aux raisons de son arrestation », soutient son frère.
Ces scènes, confient des sources proches des Fnl, sont devenues monnaie courante dans la province Gitega (centre du pays), notamment sur la colline Bwoga. « Les sympathisants de Rwasa sont nombreux parmi les habitants de cette colline et ne se cachent pas, d’où le courroux de l’administration et ces arrestations en cascade. »
Cinq personnes y ont été arrêtées, assurent nos sources, au cours de ces deux dernières semaines. Il s’agit d’Edouard Nzambimana alias Koca, Jean-Paul Nduwarugira, Maurice Manirambona, Alain Nduwayezu et Ildephonse Nkunzimana alias Kades, tous membres du comité du Fnl pro-Rwasa à Bwoga. Ils sont incarcérés, pour certains d’entre eux, au commissariat de Gitega, depuis le 9 juin dernier, d’autres depuis le 14 juin.
Intimidations et persécutions ?
D’après nos sources, ils ont été arrêtés par le chef du service des renseignements de Gitega sur injonction de Diego Barekensabe, chef du Cndd-fdd sur la colline Bwoga, Gilbert Nduwimana, Léonard, tous des Imbonerakure, Consolate Nzeyimana, membre de la ligue des femmes du Cndd-fdd et Médiatrice Ndayizeye, chef de la colline Bwoga.
Les mêmes sources affirment que leur seul crime est de soutenir Agathon Rwasa publiquement et sans peur. « J’ai demandé à la chef collinaire de quoi mon frère est accusé, mais elle m’a renvoyé à la police », confie la sœur de l’un des incarcérés. Et depuis, soutient-elle, elle n’a pas eu de réponse. Cette dernière estime que son frère et ses amis sont emprisonnés parce qu’ils ont refusé de retourner leur veste : « Il y a eu plusieurs réunions pour les convaincre, mais ils ont refusé de changer de camp. Actuellement la stratégie est de les intimider ou les emprisonner. »
Le sud du pays n’est pas en reste. Des sympathisants d’Agathon Rwasa ont été arrêtés en commune Matana de la province Bururi (sud du pays). Il s’agit de Bernard Gatore, enseignant au lycée Matana et Bernard Nduwimana. Selon ses proches, le premier a été arrêté sur son lieu de travail par le chef du service national du renseignement à Bururi, accompagné de plusieurs Imbonerakure sur injonction du président du parti Cndd-fdd dans cette province. « Ils l’ont d’abord amené au cachot de Matana puis ils l’ont conduit à la prison centrale de Mpimba à Bujumbura. »
Bernard Gatore était le trésorier du parti au niveau de la province Bururi. Pour les proches de ce père de cinq enfants, il s’agit d’une 2ème arrestation en l’espace d’une année.
« Ils vivent la peur au ventre »
Le second, affirment nos sources, a été arrêté à son domicile en commune Matana. Il été conduit au bureau du SNR à Bujumbura, mais il a été relâché quelques jours plus tard.
Actuellement, plusieurs membres du comité du Fnl à Bururi vivent la peur au ventre, soutiennent nos sources. « Des informations font état de listes de tous les leaders du Fnl, proches de Rwasa, qui auraient été dressées par d’anciens compagnons de lutte. » Du coup, concluent nos sources, la plupart des sympathisants d’Agathon Rwasa vivent dans la clandestinité.
Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa, parle d’un plan d’élimination de tous les sympathisants d’Agathon Rwasa. Selon lui, cet acharnement contre leurs militants n’a d’autres visées que d’éliminer politiquement ou physiquement M. Rwasa. Et de demander leur libération immédiate et sans condition, puisque le seul motif de leur arrestation est de rester fidèle à Agathon Rwasa.
Aux Nations unies, à l’Union Africaine et la CAE, M. Magera demande d’intervenir avant que le pire ne se produise. Le dernier rapport oral des experts onusiens, explique-t-il, a prouvé que ce sont les sympathisants de Rwasa et ceux d’Alexis Sinduhije qui sont le plus persécutés par le pouvoir en place. Et de conclure en appelant le bureau du procureur de la Cour Pénale Internationale à se saisir du cas du Burundi car « des crimes contre l’Humanité y sont commis tous les jours. »
Aucune persécution
Contacté, Venant Manirambona, gouverneur de Gitega, balaie du revers de la main cette allégation de plan d’élimination des pro-Rwasa. « Personne n’a été arrêté parce qu’il sympathise tel ou tel autre homme politique. Cela ne constitue pas un crime au Burundi. » Pour lui, ils ont été arrêtés par la police pour des raisons d’enquête car ils sont soupçonnés d’avoir barricadé la route Bujumbura-Gitega vers 2h du matin, il y a quelques jours.
Même son de cloche chez Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, pour qui les cinq individus de Gitega ont été arrêtés sur mandat du procureur qui les accuse d’atteinte à la liberté de mouvement. Ils sont accusés, précise-t-il, d’avoir barricadé la route pendant la nuit au niveau du palais présidentiel et devant une école secondaire de Gitega au début de ce mois. « Après des enquêtes minutieuses de la police, il s’est avéré qu’ils étaient bel et bien coupables », tranche Pierre Nkurikiye. Et de conclure que le dossier se trouve actuellement devant le parquet de Gitega.
Concernant les arrestations de Matana en province Bururi, le porte-parole de la police s’étonne qu’on veuille tout politiser. D’après lui, la police a attrapé une kalachnikov chez Bernard Nduwayo, lors d’une fouille perquisition. Il a révélé à l’officier qui l’interrogeait que l’arme appartenait à Bernard Gatore. Ce dernier a été arrêté puis emprisonné : « Où se trouve la persécution ? » Et d’inviter les uns et les autres à éviter de tout politiser.
Chers journalistes,
Je vous invite à lire l’ancien testament. Vous y trouverez des justifications à tout, y compris des crimes, si vous prenez à la lettre les écritures, sans comprendre le fond de la pensée.
S’agissant des cas d’arrestation que vous citez, vous pouvez en faire des victimes pour appartenance aux FNL. Ainsi, tout acte peut être politisé au Burundi. Il suffirait qu’un criminel se déclare membre du MSD, il devient persecuter pour son appartenance ethnique; un tutsi criminel sera victime de l’épurtion ethnique, un Hutu criminel et malin sera victime de la « fronderie, de frondeur veux-je dire » , un Mutwa, victime de son appartenance à la minorité etc…Donc, pour qu’un crime soit crime, il faudra qu’il respecte l’équilibre ethnico-politique principalement. Bonjour les dégats
Rwasa n’ahebe irya ntebe yicayeko, niba ivyo vyo guhagarikwa arivyo. C; est la seule facon de provoquer une crise institutionnelle et aisni obliger les DD a travailler autremenet. Natwe turabayeho tutari be Vice-Persident des Asembl »es.
Egome turazi ko ari Jacques Bigirimana afungisha abo bantu bo kwa Rwasa, kugira ngo ata yomoke, FNL ayiganzire ari wenyene. Rwasa ariko aramutera impigi atabizi.
Rero ikosa ndarishira kuri Rwasa. Avuye muri ico kibanza, ibintu bimwe bimwe vyohinduka muri ico gihugu.
@Prudence Sekambabaye: Le CNDD a aidé Jacques Bigirimana à subtiliser le FNL d’Agathon Rwasa. Mais comme il a été mauvais élève et s’est plutôt vite transformé en porte-parole du CNDD, celui-ci ne peut donc que faire recours à d’autres moyens. Jacques peut des fois décevoir!
La confiance dans les institutions n’existe plus. Au fait, a-t-elle existé un jour ?
Il est temps de se poser les vraies questions de ce que sera le Burundi demain.