Le coût du contrôle technique a été quintuplé, mais les usagers se plaignent des services d’une « lenteur insupportable ». Entre autres causes, l’absence de décentralisation des services et la numérisation.
De 20 mille environ, à 100 mille BIF à peu près. Mais les usagers ne sont pas satisfaits du service.
Il est 7h30 aux bureaux techniques de l’Otraco. Une très longue file de véhicules s’observe devant l’entrée, l’accès leur est refusé. Il faudra attendre encore 30 minutes, les bureaux ouvrant à 8 heures.
A cette heure précise, les conducteurs se précipitent à l’intérieur pour prendre les premières places et éviter de passer des heures sur une file d’attente. Les uns sont venus payer le contrôle technique, les autres pour récupérer le document. Après avoir contrôlé le véhicule, l’Otraco donne un délai de deux semaines pour le récupérer.
Une grande partie des conducteurs se trouve devant le bureau de l’accueil où il faut récupérer le document. Mécontents d’attendre, plusieurs conducteurs rebroussent chemin. Leurs certificats ne sont pas encore disponibles. Ils sont renvoyés à une autre date. Un homme, plus ou moins âgé, se fâche de plus belle : « Ce n’est pas possible. Depuis le mois de mai, vous me renvoyez à une date ultérieure. »
Une jeune femme qui avait été contrôlée, il y a deux semaines, est priée d’attendre trois semaines de plus. Pire, le processus de son certificat est encore au niveau du paiement, alors qu’elle avait payé, il y a deux semaines. « Les dépenses du carburant, la perte de temps, sans oublier ceux qui doivent se déplacer depuis l’intérieur du pays… », se plaint cette jeune femme.
Tous ces usagers se posent la même question : « A quoi bon une telle augmentation du coût, si c’est pour endurer cette lenteur insupportable ? »
Du manuel au numérique
Le directeur général de l’Otraco, Albert Maniratunga, parle de l’harmonisation du système de contrôle technique au niveau de l’EAC. Cette hausse du prix s’explique d’abord par la qualité des services. Le contrôle technique est passé du système manuel au système numérique. Dorénavant, il assure que tout véhicule qui se trouve au Burundi sera enregistré avec toutes les informations sur son propriétaire.
Le directeur général de l’Otraco indique que le service de contrôle technique s’est doté de nouveaux équipements adaptés, en provenance de l’Espagne.
Il explique cette lenteur par le souci de décentralisation des services. Les bureaux de Bujumbura sont le seul centre de contrôle technique sur tout le territoire national. De surcroît, le nouveau système exige la présence physique du véhicule. Il annonce que sous peu les services de contrôle technique seront disponibles sur les bureaux de l’Otraco dans les provinces Gitega et Ngozi.
Albert Maniratunga souligne que nombre de demandeurs du document ne sont pas en ordre. D’après lui, 85% des propriétaires n’ont pas fait de transfert. Leur identité ne correspond pas à celle inscrite sur l’identité du véhicule. Il annonce qu’avec ce nouveau système, aucun usager n’obtiendra le certificat de contrôle technique tant qu’il n’y aura pas eu transfert de véhicule.
Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, parle d’une « exagération » du coût. Au départ, le certificat était à 5.000 BIF. Puis 20 mille et aujourd’hui le coût avoisine 100 mille BIF. « Or, l’Otraco est une entreprise parapublique qui devait servir les citoyens. Ils augmentent les frais comme ils veulent, sans aucune évaluation».