Les représentants des organisations de la Société civile interrogés se disent préoccupés de la transparence dans la collecte des contributions aux élections de 2020. Ils se sont exprimés ce mercredi 6 juin. C’est au lendemain de la conférence de presse du ministre des Finances au cours de laquelle il a tablé sur 70 milliards Fbu le budget de ces élections.
«Les Burundais ont besoin de savoir si leurs contributions ont réellement servi à ce qu’ils s’attendaient», indique Gérard Hakizimana, président de Folucon-F (Force de lutte contre le népotisme et le favoritisme au Burundi.
Il rappelle que les Burundais sont victimes des détournements économiques ces dernières années. Et de demander au gouvernement de «contrôler sérieusement le mouvement de collecte». Cet activiste de la société civile appelle à ne pas prendre pour parias les Burundais qui n’auront pas contribué : «Il y en a qui n’en sont pas capables à cause de la pauvreté».
Selon Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome (Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques), visiblement, cette collecte ‘‘se fait par essai et erreur’’ jusqu’à ce jour. «Comment se peut-il que le gouvernement ne soit pas encore sûr du montant final pour l’organisation des élections de 2020 ?»
Pour lui, le montant rapporté par le ministère des Finances «n’est pas crédible». Il exhorte le ministère à publier sur son site le rapport de collecte pour plus de transparence. Cela permettra à plus de crédibilité et incitera les Burundais à contribuer davantage.
Le président de l’Olucome ne s’attend pas tout de même à ce que le gouvernement burundais atteigne l’objectif des 70 milliards de BIF. «Les Burundais vivent maintenant dans une situation désespérée. Je ne pense pas que le rythme des contributions restera le même d’ici la tenue des élections». Il appelle les autorités à penser d’autres stratégies pour atteindre le montant escompté, notamment le recours à l’aide étrangère.