35% est le taux moyen d’utilisation des méthodes contraceptives modernes au niveau national, en 2018. Le non accès géographique à ces méthodes, les contraintes socio-culturelles et religieuses… entre autres barrières.
Le taux d’adhésion aux méthodes de planification familiale a passé de 42% en 2016 à 35 % en 2018, selon le bilan 2018 du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR).
Le taux d’abandon de la contraception moderne est estimé à 39%, en 2017, selon l’Enquête démographique de santé (EDS 2016-2017). L’une des causes étant l’absence de maîtrise de gestion des effets secondaires de certaines méthodes (saignements, perturbation du cycle menstruel, etc.), d’après Sadique Niyonkuru, chargé de communication au PNSR.
L’Association burundaise pour le bien-être familial (Abubef) a déjà enregistré plus de 21 mille clientes au cours du premier semestre de cette année dont plus de 7 mille âgées de moins de 25 ans. En 2018, plus de 41 mille femmes ont adhéré aux méthodes contraceptives.
La grande préoccupation reste la vision 2025 qui consiste à diminuer le taux de croissance de la population avec 3 enfants par femme. Or, l’indice de fécondité est de 5,5 enfants par femme, aujourd’hui. Pour atteindre cet objectif, il faut avoir un taux d’utilisation de la contraception de 60%, au niveau national. Un objectif très difficile à atteindre, d’après Sadique Niyonkuru.
Des défis à relever
Sadique Niyonkuru relève les obstacles majeurs à l’adhésion massive aux méthodes contraceptives : le non accès géographique aux services contraceptifs. L’EDS évalue à 18%, les femmes qui veulent adhérer aux méthodes mais qui n’y ont pas accès. Le faible niveau de scolarisation des clientes. Le non adhésion des deux conjoints aux services de planning familial. « Souvent c’est l’affaire de la femme seule. » L’insuffisance de personnel qualifié pour l’offre de certaines méthodes à longue durée. Les contraintes socio-culturelles et religieuses, etc.
Ce chargé de communication au PNSR évoque comme solutions en cours : la formation des prestataires de soins sur la technologie des méthodes contraceptives. « Il faut que chaque centre de santé dispose d’au moins deux unités formées. » La mise en place des postes secondaires offrant des services de planification familiale pour minimiser les barrières géographiques, etc.
Le préservatif masculin et les injectables (DMPA) sont les méthodes les plus utilisés avec respectivement plus de 2 millions et plus de 800 mille, la quantité utilisée en 2018, selon le bilan du PNSR. L’implant, les contraceptifs oraux ou pilules, le dispositif intra utérin (DIU) ou stérilet, le préservatif féminin, la ligature des trompes et la vasectomie chez les hommes sont les autres méthodes utilisées par les Burundais. Ces deux dernières sont les moins pratiquées.