Après la découverte de bouteilles d’eau minérale Kinju, jus Spirulina et Combuca piratés, d’aucuns se demandent si certains produits sont impropres à la consommation. Le Bureau burundais de normalisation (BBN) n’écarte pas cette possibilité.
Plus de 300 fausses bouteilles d’eau minérale Kinju ainsi que des jus Spirulina et Combuca sont saisis, mardi 12 juillet 2016, dans la zone Rohero en mairie de Bujumbura. Tous ces produits sont fabriqués en toute illégalité. La police saisit aussi le matériel utilisé pour la fabrication de ces boissons : une machine pour mettre des bouchons, des étiquettes mais aussi différentes poudres. «Nous avons trouvé presqu’une usine », dira Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police.
Dans la foulée de cette opération, un certain Jean Marie Ngendahayo est appréhendé. Deux présumés faussaires, Jean Bosco Ndayikeza et Gabriel Gahimbare, réussissent à prendre la poudre d’escampette. L’homme arrêté révèle qu’ils pirataient ces produits depuis quelques années. L’opération consistait à collecter les bouteilles déjà utilisées et de les remplir du produit de leur fabrication. Damien Nakobedetse, directeur du BBN, indique que les analyses des produits saisis sont en cours.
« Des produits douteux.»
Certains consommateurs se posent la question de savoir comment l’on peut pirater l’eau de Kinju pendant des années sans que la société et le BBN s’en rendent compte. «N’importe qui peut-il distribuer l’eau Kinju ou c’est l’entreprise qui s’en occupe?», s’interroge un consommateur. «Que fait le BBN pour protéger la population? Nous craignons pour notre santé », renchérit un autre. La société Kinju n’a pas voulu s’exprimer sur ce sujet. «Nous ne voulons pas fausser les enquêtes », répond la direction.
«Dans le cas de Kinju, c’est un vol pur et simple. Ils ne faisaient qu’utiliser l’emballage de cette compagnie. Mais, cette question nous préoccupe », précise Damien Nakobedetse. Selon lui, les produits Kinju et Spirulina sont certifiés par le BBN. «Après des analyses, nous avons trouvé ces produits sans problème. »
Ce qui n’est pas le cas du jus Combuca. «Les analyses microbiologiques et physicochimiques ont montré des problèmes d’hygiène. Certaines personnes vendent des produits qui ne remplissent pas les normes.»
Quid des contrôles du BBN ?
Selon le directeur du BBN, les contrôles se font dès l’implantation de l’usine. «L’opérateur nous envoie une lettre officielle et nous nous rendons sur le terrain pour recueillir des échantillons. Si après le labo, les résultats sont conformes à la norme, nous lui donnons un certificat renouvelable chaque année.» Et d’ajouter que pour les produits importés de plus de 2000 dollars américains, le contrôle se fait au port d’origine.
M. Nakobedetse souligne que le BBN fait aussi la surveillance de marché. «Pour protéger le consommateur, nous faisons des contrôles dans les boutiques. Si nous trouvons que la norme n’est pas respectée, nous avertissons le producteur du produit. En cas de récidive, nous prenons des sanctions.»
Toutefois, le BBN se heurte à un problème de moyens. Selon le directeur, cette institution compte une cinquantaine de personnes qui couvrent tout le pays avec seulement deux véhicules. «Pour remplir correctement cette mission délicate, il nous faut un personnel suffisant et bien formé, des laboratoires bien équipés ainsi que des moyens de déplacement.»
Le piratage est une pratique qui se fait partout dans le monde! C’est pourquoi il faut un contrôle régulier. Dans un petit pays comme le nôtre, les producteurs locaux sont capables de surveiller la vente de leurs produits. Ils peuvent enregistrer les clients et vérifier régulièrement si les produits vendus proviennent réellement d’eux.
@Fofo
« Dans un petit pays comme le nôtre… »
Un petit pays ayant tout de même 10 millions d’habitants.
Comparaison n’est pas raison:
Gabon: Superficie totale 267 667 km2 ; Population totale (estimation pour 2015)
1 725 2902 hab.
République du Congo (Brazzaville): Superficie totale 342,000 km2; Population totale (estimation pour 2015)
4 716 473 hab.
https://fr.wikipedia.org/wiki/
@Bakari,
De toute façon, reconnaissons quand-même que notre pays est petit par rapport à plusieurs pays africains!