Lundi 23 décembre 2024

Société

Université du Burundi, 1995 : les uns rejoignent le maquis, la coopération universitaire suspendue …

31/07/2013 19

Le 20 juin 1995, une partie du personnel de l’Université, à majorité hutu, adresse une lettre au Premier ministre. Objet : Contribution à la gestion de la crise à l’Université du Burundi… « Pour rompre à jamais avec certaines formes d’intolérance, d’exclusion et de violence qui ont atteint des dimensions inquiétantes à l’Université du Burundi. »

Liste des signataires de la lettre adressée au Premier Ministre

D’après les signataires, l’épouvantable drame semble être le résultat d’ « un plan mijoté de longue date et savamment préparé par un groupe
de personnalités influentes qui s’arrogeaient le droit de manipuler les autorités et les étudiants de l’Université du Burundi depuis un
certain temps à des fins ethnico-politiques. » Selon eux, tout s’enchaîne depuis février-mars 1994, époque où « cette tentative a été déjouée de justesse grâce à la perspicacité du Recteur Dr. Ir. Pascal Firmin Ndimira et son adjoint Dr. Athanase Bakunda qui n’ont rien ménagé pour éviter le drame et organiser le retour d’étudiants qui, pris de panique et terrorisés par leurs camarades, avaient fui les résidences universitaires.»

Les signataires de la lettre estiment que les déstabilisateurs ont opté pour l’organisation du départ du Recteur par le biais d’une promotion. Ainsi, poursuivent-ils, dès octobre 1994, date du départ de Ndimira, l’Université reste seule sous la responsabilité d’un Vice-Recteur « que le même noyau sous l’appellation du -collège des doyens- torpille sans cesse. »
Dr. Athanase Bakunda quitte lui aussi l’Université en mars 1995. « Entre-temps, les quartiers de Bujumbura se purifient et l’Université emboîte les pas », observent-ils. La tête de l’Université affaiblie et mutilée, poursuivent les signataires, il devenait dès lors possible de faire basculer l’institution. Avant d’ajouter : « C’est ce qui fut fait la nuit du 11 au 12 juin 1995 avec le massacre des étudiants hutu en présence – ou avec complicité – des forces de l’ordre qui assuraient la sécurité du campus Mutanga. »
D’après eux, les auteurs de ces massacres ont poursuivi leurs sales besognes « en témoignent les assassinats des étudiants Makson Ronderwa Zigama au campus Kamenge et Pascal Simbayobewe au campus Mutanga le 15 juin 1965. »

Ils demandent l’arrestation et l’interpellation des coupables

Douze recommandations ont été émises par les signataires à l’endroit du Premier Ministre. Entre autres : l’arrestation et l’interpellation des coupables. Selon eux, c’est la condition sine qua non pour la reprise effective des cours et le retour des étudiants rescapés des massacres. Ils ont aussi dénoncé « les déclarations floues et mensongères » de certains responsables et étudiants de l’Université concernant les massacres survenus au campus Mutanga dans la nuit du 11 au 12 juin 1995. Les autorités de l’Université devraient demander un engagement solennel aux étudiants restés au campus à accepter la cohabitation pacifique avec ceux qui ont fui les campus à la suite des massacres.

Forum des lecteurs d'Iwacu

19 réactions
  1. tous ca c’est vrai

  2. PatricK

    Asha General ararivuze!None ko mbona abari ku butegetsi uy’umusi bazi ukuri none bibahera he ngo bakomeze bagira bras de fer kandi bazi ko izozana akarambaraye! »La rebellion ne peut en aucun cas avoir lieu sans aucun raison »Et alors??Et « c’est le gouvernement de l’epoque qui a voulu qu’on prenne les armes » souligne-t-it avec precision!Et alors mes chers Generaux et le reste du parti au pouvoir?Comprenez-vous ou vous dirigez le pays?Nsanze bwa bundi ahubwo arimwe bansi ba mbere b’UBurundi!

  3. BUGINGOZ

    Il y a pas de doute que des etudiants burundais ont ete tues au campus. Des hutus seulement, aucun tutsi/twa/ganwa n’est mort? Ceux de notre groupe ethnique meurent toujours seuls (logique burundaise). La redaction a prefere donner la parole aux hutus seulement (ehein ce sont eux qui ont le pouvoir, bon logique) alors que la veracite des uns pouvait etre confronte avec celle des autres! Ceux qui ont tue les etudiants hutus sont des criminels. Mais, n’oublions pas que des le 21 oct 1993, avec la mort du preisdent Ndadaye, certaisn etudiants hutus se trouvant a l’interieur du pays ont participe aux massacres des familles tutsis (« Agashavu ka Ntiba…). Certains des rescapes tutsis se sont rencontres au campus avec certains des hutus impliques dans ces massacres. La logique « yokwihora  » a la burundaise: baranyiciye famille nanje reka nihore (pour faire rescussiter ta famille???). Sauf que, en verite un bon nombre de ceux qui avaient participe aux massacres etaient plus avises que les autres, et ne sont revenus au campus; les victimes etaient ceux qui aimaient etudier plutot. Un officier avait averti les etudiants tutsis que chasser les etudiants hutus du campus etait synonyme de recruter pour Nyangoma, il disait que desormais on ne va pas lutter contre des paysans mais des intellectuels comme vous!

  4. Mes chers compatriotes, je vous demande de rester calmer mais en attendant et essayant la mise sur pied de la cour et de la justice transitionnelle. Cela car beaucoup de gens qui étaient dans des gouvernements passés et même ceux d’aujourd’hui ont de quoi à les reprocher. Attendons cette justice si cette dernière ne sera pas manipulée.

  5. mututsi

    1. Des massacres et des massacres. Personne jusqu’à ce n’est inquiété de ce qu’il a fait.
    2. Qu’on se taise ou qu’on fasse quelques chose, quand même : pluie dans le désert.
    2. Bravo ! Mon Général. Parfois il faut juste laisser le destin conduire votre vie.

  6. johnbebe

    Muratubariza Issa Ngendakumana ukuntu garde yiwe yarashe abana imbere ya Lycee du Saint Esprit

    • Umunyagihugu

      Mbega abo bana nyene uvuga sibo bari bahejeje kugandagura Hector devant le portail du LSE .

  7. KABADUGARITSE

    None ga PCE aho uramaze kwibagira ko iyo Arusha n’ayo ma pourcentages uvuga ari aba négociateurs tutsi basavye kozijamwo bitwaje ico bita « balises de protection et de survie » !!!

    Jewe ico nogusaba ni ukubirwanya rwose bikava mu nzego zose hamwe dusigara dutwagwa nko mu ma démocraties occidentales aho iyo umugambwe munaka utsinze amatora uheza ukagumya kandi ukigungana ubutegetsi ata muvumvyi gushika ayandi matora abe abanyagihugu akaba aribo bongeza canke babogoza abahora ku butegetsi.

    • Ils ont écrit et iln’ya pas eu de reaction rapide de la part de l’autorité et voilà le résultat : le maquis s’est developpé.

    • PCE

      Cher Monsieur Kabadugaritse
      Je n ‘ ai pas pu m’ exprimer sur cela mais vous avez totalement raison en soulignant ce fait que ce sont les tutsi qui ont réclamé ce  » garde fou  » . Evidemment que je ne suis pas d’ accord avec le principe car le problème n’ est toujours pas résolu aujourd’ hui au sein de l’ armée les chiffres bruts de quota ethniques sont trompeurs car le software de l’ armée est toujours tutsi il n y a que les touches du clavier qui sont pour l’ essentiel hutu. Que se passerait t il s’ il eclatait un conflit ethnique au sein de l’ armée ? Vous vous rappelez pour certains parmi vous du fameux conflit entre la gendarmerie et l’ armée après les années 65 . N y a t il pas un risque que le software nous conduise encore une fois dans la m**de. Pour répondre à votre question Mr Kabadugaritse je suis contre les statistiques d’ Arusha même si j’ en approuve l’ esprit cela veut dire le partage du pouvoir entre toutes composantes ethniques . Regardez l’ exemple du Liban ou on a tenté d’ appliquer ces quota sur une base confessionnelle , ca n’ a rien donné: les assassinats politiques continuent , les milices y sont plus fortes que l’ armée nationale , voilà le résultat . Je vais proposer au contraire une idée que certains qualifieraient de folle , j’ assume entièrement cette idée , supprimer l’ armée et la remplacer par la police . La question que nous devons nous poser aujourd’hui est la suivante : à quoi sert l’ armée burundaise ? Avons nous des intérêts politico stratégiques à défendre comme les usa , la france , la Russie ou autres pays ? Rien. Regardons la vérité en face . Créons plutot une police forte , formée et intelligente ca c’ est indispensable vous verrez alors que tout se sentira chez soi et aimera ce corps . Et je peux vous jurer qu’ on ne parlera plus de quota ethnique . Secundo mettons en place des partis politiques forts ou on parle de politique , d’ economie , d’ éducation , d’ instruction , de nouvelles technologies d’ information , mettons en place un parlement fort de gens formés au lieu de ces incultes qui ne comprennent rien à l’ histoire . On sera alors élu sur un programme et son sur sa capacité de nuire . Je suis peut être idéaliste mais il faut parfois des idéaux pour construire une société juste .
      Je suis entrain de partir peut être mais vous verrez dans quelques années que nous n’ avons d’ autre choix que de regarder dans cette direction là. « Ave Cæsar, morituri te salutant  » c’ est comme cela que les gladiateurs saluaient l’ empereur César lorsqu’ ils livraient leur dernière bataille. Ce n’ est pas encore ma dernière vérité mais l’ une des dernières , les jeunes s’ en souviendront peut être .

      • Federation

        Intéressant! Merci pour cette analyse. Quand j’étais à la fac dans un pays maghrébin, mon prof d’Eco publique nous expliquait que si son pays a fait mieux que les pays d’Afrique noire, c’est uniquement parce que le président d’alors avait misé sur l’éducation pendant que ses pairs s’endettaient pour acheter des armes soviétiques. Résultat des courses : une société 100 % éduquée d’un côté et des guerres interminables de l’autre. C’est aussi simple que cela. Tout ça pour dire que votre idée serait sans doute à creuser! Mais je doute que nos présidents, anciens rebelles l’entendent de cette oreille!
        Soit dit en passant, j’ai tjrs opposé cette idée absurde de quota ethnique! et elle disparaitra, c’est une évidence parce que farfelue!

  8. Ciza

    Le serpent n’a plus de venin! Chante les enfants dans la brousse.

    • Ndarusanze

      ugomvye kuvuga iki? Ubifitiye ubuhe buhamya? Nturyame ngo uryamire ngo wibagire agahitiye.

    • Rupande

      Nimba ari ukwo wibaza uribesha basi.
      Ntiwabonye ko mu mize abiri aheze amapine yasubiriye guturirwa abagabo babona?
      Nturyamire umukondorazosi.

  9. PCE

    L’article est vraiment tendancieux . Je demande comment comment vous osez publier des chiffres de pourcentage de hutus et tutsi lorsque vous affirmez en même temps qu’ il n y a pas eu de statistiques ethniques . Notez bien que vous n’êtes pas le seul médium à tomber dans le piège , tout le monde se plait à parler de tels pourcentages de hutus et tutsi , comment y arrivent t ils ? Et je pense que c’ est cela la grosse erreur d’ Arusha :prendre des décisions politiques qui ne sont basées sur aucun chiffre valable. Et si tous les tutsi étaient plus de 50% ou moins de 10% , que ferait on ?

    • Rien

      J’ose espérer qu’il y aura aussi un article sur l’attaque du campus Kiriri, objectivité et équilibre de l’info obligent. L’heure de la réconciliation a sonné, attention vos articles à la veille des élections réveillent une certaine conscience, raba aho igihugu kigeze. Il y aura aussi des articles sur les assassinats des FNL.

    • Hungukuri

      Jusqu’à quand certains Burundais, pour fuir une vérité évidente qui ne leur plaît pas, chercheront-ils à se réfugier dans des petits détails qui ne changent rien au contenu?

    • abruzi

      Salut PCE. Qu’est-ce qui vous a pris aujourd’hui? D’habitude vous êtes plus lucide dans vos analyse !
      Peux-tu expliquer un peu plus en quoi l’article est tendancieux?

      • PCE

        Abruzi
        Lisez bien ce que j’ écris je n’ inteviens que sur un seul petit point celui des stastiques ethniques . Ni plus ni moins . Ou trouve ton les statistiques ethniques qu’ on nous balance au visage ?

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