Lundi 04 novembre 2024

Politique

La classe politique dégage les points de révision de la Constitution

C’est dans la soirée de ce 20 décembre 2013 que les invités à l’atelier qui planchait sur la révision de la Constitution ont dégagé une entente à deux volets : oui à une retouche de la loi-mère quant aux dispositions non-conformes au Traité de l’EAC, ainsi que des amendements qui renforcent le consensus de Kayanza sur le prochain code électoral. Pour le reste, le rendez-vous est fixé à l’après 2015.

Des membres de l’Adc-Ikibiri se concertent ©Iwacu
Des membres de l’Adc-Ikibiri se concertent ce vendredi … ©Iwacu

Finalement, le pessimisme du début aura laissé la place à plus d’espoir en fin de la rencontre. C’est Pacifique Nininahazwe qui résume l’ambiance de la journée sur son compte Facebook : « Je ne peux que saluer la sagesse de l’Honorable Pie Ntavyohanyuma. Sans lui, l’atelier n’allait pas dépasser l’avant-midi d’hier. »

La journée de ce vendredi a débuté dans un climat tendu. A 8h30, presque tous les invités étaient dans les enceintes du Palais des Congrès de Kigobe … en groupes.
Le FNL de Jacques Bigirimana reconnu par le gouvernement et d’autres partis de la mouvance présidentielle se consultent. A quelques mètres, la Société civile. Le parti présidentiel est discret.

Plus loin, l’ADC dans des conciliabules, à l’écart. Et Léonce Ngendakumana n’est pas tendre dans ses commentaires : « 10 % de ceux qui ont donné des propositions se sont exprimés pour une légère modification de la Constitution, principalement dans le but de faciliter l’intégration du Burundi dans l’EAC, ainsi que l’amendement du côté électoral. 90% ont été contre la révision de la Constitution en ce qui concerne les acquis de l’accord d’Arusha. »
Malgré cela, le président de l’ADC affirme que la coalition va participer aux travaux de ce vendredi pour trois raisons principales : « Pour ne pas jouer la politique de la chaise vide, éviter d’être considérés comme des gens qui s’opposent pour s’opposer et continuer à défendre les intérêts de la population, jusqu’au bout. »
Au besoin, martèle-t-il, « nous allons exiger à ce que l’Assemblée nationale et le gouvernement annoncent officiellement au peuple burundais avoir complètement rejeté l’Accord d’Arusha. »

Les points de discorde

Ce qui a alimenté les discussions de la veille, en travaux de groupes, concerne surtout l’Accord d’Arusha, la restriction du pouvoir exécutif ainsi que les types de majorité pour voter les lois organiques et ordinaires au parlement.
Par ailleurs, le pourcentage des partis requis pour participer à l’Assemblée nationale et au gouvernement, les prérogatives du Sénat dans l’approbation des nominations dans aux plus hautes fonctions civiles et militaires sont souvent revenus comme arguments pour ceux qui s’opposent à la révision de la Constitution.
Certains invités à l’atelier ont aussi mentionné la participation des anciens chefs d’Etats aux délibérations du Sénat et les dispositions particulières pour la première période post-transition, notamment en rapport avec la magistrature (les droits de grève, les équilibres ethniques, le conseil supérieur de la magistrature, la représentation des groupes défavorisés entre autre les femmes, les Batwa et les Baganwa).

Que ne fut le soulagement des uns et des autres quand l’un des trois facilitateurs lira le condensé des consensus dégagés, bien après le délai de 15h auquel on avait fixé la fin de l’atelier : la Constitution révisée devrait valider le regroupement des scrutins, instituer l’adoption du bulletin unique pour les élections de 2015 et harmoniser certaines dispositions avec ce qui se fait ailleurs dans la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est.

Un soulagement pas tout à fait complet, puisqu’il reste encore à suivre les débats des députés en séance plénière sur le texte.

Forum des lecteurs d'Iwacu

23 réactions
  1. Athanase Karayenga

    Chers compatriotes Twa, Ganwa, Hutu, Tutsi,

    Pourquoi refuser aux Ganwa le droit de se réclamer d’une identité communautaire spécifique ?

    Mettons de côté les considérations historiques concernant la genèse du Royaume du Burundi fondé par Ntare Rushatsi selon la version la plus communément acceptée par les historiens. Ce roi était-il Hutu ou Ganwa ? Provenait-il du Buha en Tanzanie actuelle ou était-il Burundais ?

    Certains chercheurs affirment qu’il était Hutu. D’où la controverse qui prétend que les Ganwa sont d’ascendance Hutu. Une controverse apparue dans l’histoire récente du Burundi prétend au contraire que les Ganwa sont des Tutsi.

    Ignorons donc ces controverses et querelles d’écoles historiques, sociologiques et anthropologiques. Le simple bon sens devrait mettre les Barundi d’accord sur la question de l’identité communautaire, je bannis le mot ethnique, des Baganwa.

    Pour plusieurs raisons:

    1 – Il est indéniable que la dynastie qui produisait les rois Burundais, était composée exclusivement de Ganwa. Aucun roi burundais, de cette dynastie ganwa, ne provenait de clans des Batutsi , des Bahutu ou des Batwa. Les clans ganwa qui se relayaient au trone sont connus. Ce sont les Batare, clan de Ntare, les Bezi clan de Mwezi, les Bataga clans de Mutaga et les Bambutsa clan de Mwambutsa.

    Cependant, les rois du Burundi n’étaient pas choisis dans ces clans. Le roi intronisé devait porter un nom dynastique qui se renouvelait aux changements de rois. Il n’est pas certain que la succession de ces noms dynastiques ait suivi l’ordre que nous connaissons actuellement, à savoir Ntare qui ouvrirait la dynastie, ensuite Mwezi, ensuite Mutaga et enfin Mwambutsa. Ce qui est certain, c’est qu’un roi portait automatiquement un de ces noms dynastiques à son intronisation, un peu comme les papes et les rois européens.

    Aucun Tutsi, aucun Hutu, aucun Twa ne provient de ces clans exclusivement ganwa.

    L’aristocratie burundaise d’où était issue cette dynastie des rois d’origine ganwa était composée exclusivement par de princes directs, enfants des rois, ou de descendants et colatéraux de ces rois. Au Rwanda, par contre, il n’existe pas de communauté ganwa et les rois rwandais provenaient de deux clans tutsi, Abega et Abanyiginya. Dans la période historique qui précède l’émergence du royaume du Burundi, selon Jean-Pierre Chrétien, existait un royaume du Bugesera qui était à cheval entre sur le Rwanda et le Burundi et dont la frontière sud s’arrêtait à la rivière Ruvubu en province de Kayanza. Les deux régions du Bugesera au Rwanda et au Burundi ne seraient que les survivances de ce royaume disparu et dont le roi était Tutsi comme au Rwanda.

    La spécificité des clans ganwa au Burundi est donc historiquement incontestable. Même les Ganwa appauvris ou déchus du pouvoir ne devenaient jamais des Hutu ou des Tutsi ordinaires. Ils étaient communément appelés Abapfasoni.

    Dans le Burundi ancien, ce sont les Ganwa qui étaient majoritairement chefs de régions, l’équivalent de gouverneurs ou d’administrateurs communaux d’aujourd’hui. Cependant, des Hutu et des Tutsi ont exercé ces fonctions ou ont été chargés de gérer les domaines royaux.

    2 – La réforme administrative belge de 1925 – 1930 constitue un bouleversement considérable dans l’histoire du Burundi. Elle a écarté quasiment les Hutu et les Tutsi qui étaient chefs de région ou chefs des domaines royaux. En raison de la fameuse loi coloniale du gouvernement indirect, l’administration coloniale a nommé les Batare et les Bezi principalement à la tête des nouvelles entités administratives.

    Quelques Tutsi et très peu de Hutu ont été nommés comme chefs de région. Le déséquilibre fondamental institutionnel burundais provient de cette réforme. Les Bahutu ont été les plus grands perdants de cette réforme administrative car les missionnaires blancs catholiques ainsi que l’administration belge ont développé une théorie violemment raciste désignant les Bahutu comme incapables d’exercer le pouvoir politique.

    Plus tard, dans les années 1950, les Hutu diplômes d’Astrida et membres du Conseil du Pays n’ont cessé de réclamer un partage équitable du pouvoir sans être entendus par l’administration coloniale. On connaît la suite.

    Quelle leçon tirer de cette période coloniale ? Que les Ganwa étaient reconnus par l’administration coloniale comme une entité communautaire spécifique et privilégiée puisque l’essentiel du pouvoir local leur était confié.

    3 – Enfin, les Hutu, les Twa et les Tutsi burundais ne peuvent prouver de façon scientifique et irréfutable qu’ils appartiennent à ces communautés.

    Puisque l’appartenance à une communauté est définie par un mélange de facteurs complexes: les traditions familiales, le statut économique et social des familles, la volonté individuelle de changer de communauté, le mariage, l’exercice du pouvoir, etc.

    Au nom de quelle légitimité incontestable les Twa, les Tutsi et les Hutu peuvent-ils refuser à des Ganwa de se réclamer d’une communauté spécifique ? Quelle logique peuvent-ils
    invoquer puisque les Baganwa constituent une communauté spécifique dans l’histoire et dans la société burundaise comme eux ?

    En fait, le système de partage du pouvoir issu des Accords d’Arusha et repris par la Constitution burundaise, crée, à l’égard des Ganwa, la même injustice qu’à l’égard des Bahutu. Cette fois-ci l’injustice coloniale dont ils ont été les bénéficiaires à la suite de cett réforme administrative qui a bouleversé la structure du Burundi est inversée à leur détriment.

    Il faudrait que les trois communautés des Hutu, Tutsi et Twa acceptent de réparer cette injustice et de partager le pouvoir de façon équitable avec les Ganwa. En attendant que la constitution burundaise soit modifiée en profondeur et qu’elle abolisse le système de partage du pouvoir établi sur base des quotas ethniques.

    La solution la plus morale consisterait à inscrire dans la constitution les valeurs, les droits, les devoirs et surtout les critères qui constituent l’identité d’un citoyen burundais. Quelle que soit sa communauté identitaire d’origine.

    Du reste, l’abolition des quotas et l’instauration de l’égalité entre les citoyens ainsi que la promotion du mérite mettraient le Burundi en conformité avec les conventions internationales relatives aux droits humains.

    Même la constitution sud africaine post apartheid n’a pas inscrit les quotas dans ses dispositions. Elle met en avant l’égalité des chances pour tous les citoyens de la nation arc-en-ciel. Même si des inégalités monstrueuses perdurent après l’abolition de l’apartheid.

    Le Burundi rendrait un bel hommage à Mandela en abolissant l’apartheid inscrit dans ses gènes constitutionnelles.

    Athanase Karayenga

    • JP-K

      @ Athanase Karayenga

      Ça fait toujours plaisir de vous lire.
      Comme dirait l’autre*, à ce que vous venez de dire je n’ajoute rien ! Vos arguments sont d’une limpidité absolue. Je signale en passant que je suis un ardent pourfendeur des accords d’Arusha, l’une des raisons étant ces quotas ethniques qui frisent l’apartheid.
      Mais, honnêteté intellectuelle oblige, auto-protection identitaire aussi, si la Loi fondamentale parle des hutus/tutsis/twas, je me sens obligé de « monter au front ». En honneur à mes grands-parents !

      Avec mes meilleures salutations
      JP-K
      (*On accorde cette boutade à l’entourage du Roi Mwambutsa qui, l’accompagnant en visite en Belgique, répétait toujours « à ce que le Roi vient de dire….)

  2. FrankBari

    LES ABAHUSI : (C’est la première fois que j’entends ce mot) : il vient de quelle sacrée tête là ? Qui s’arroge le droit d’inventer des nomenclatures des races ?
    Les belges qui ont divisé les barundi ont choisi d’être gouverné par un Roi étranger . Ne pouvez-vous pas leur demander pourquoi ils ne construisent pas UNE RÉPUBLIQUE D’UNION WALLONS-FLAMMANDS ? Mais ils quand même sont capables de vivre en paix , tranquilles , même 10 ans sans gouvernement , et chacun vaque à ses occupations . Même l’Union Européenne tient ses assises à son siège à Bruxelles sans aucune inquiétude .
    Mais vous , faux politiciens arrivistes, affamés , sans autres qualification professionnelle que celle de « pilleur -voleur -tueur » vous allez encore marcher sur la tombe de ma chère patrie pendant combien de temps , en voulant l’administrer toujours sur des acquis étrangers divisionnistes révolus?
    Le temps des belges est parti et fini . Le temps des confrontations éthnico-régionnalistes pour partager et déchirer le pays , diviser les enfants d’une même nation , est révolu.
    Arrétez-vous tous où vous êtes , à commencer par tout ceux qui ont menti aux générations entières qu’ils sont entrain de les diriger alors qu’ils les désorientaient . Toutes les personnes qui ont servi aux anciennes administrations médiocres , retirez-vous de la politique du Burundi . Allez bouffer ce que vous avez pillé .Car vous n’avez plus rien à ajouter de bon.
    Ngendakumana Léonce , Qu’as-tu fais du parlement ? Combien de cadavres dans les villes mortes sur ta tête .
    Manwangari Jean-Baptiste ,Qu’as-tu fais de la justice ? Combien de cadavre dans les prisons sur ta tête .
    Pour ne citer que les deux .
    Vous devez laisser les nouvelles générations intellectuelles vous apporter du renouveau politique .
    Il faut que tout intellectuel qui se sent fort avec un véritable projet de société pour sortir la population burundaise de la guerre et de la misère , se manifeste . A titre INDIVIDUEL , car adhérer ou créer un parti au Burundi , c’est ne pas connaître ce qu’est la démocratie et la vivre et la faire vivre à l’envers . Arrêtons ces faux processus politiques qui nous emprisonnent toujours dans les divisions de tous genres .
    Il faut que la compétition politique se fasse entre intellectuels et à ciel ouvert au vu et su de tous les burundais , que les appareils de communication servent à cette compétition .
    On sort de 4 ans de je ne sais quoi à Mutanga et on se gonfle d’une petite licence sans même avoir aucune expression pour se lancer en politique !!! Pourquoi ? Il n’y a pas que la politique pour vivre chers amis . Bien sûr si vous ne voyez rien d’autre pour vivre , vous ne saurez jamais proposer aux Burundais un moyen de vivre , donc un véritable plan de leur développement .
    Montres ce que tu sais faire et tu te verras confié par le peuple la mission de leur proposer un projet de vie fiable .
    Pour revenir sue les « ABAHUSI  » , ses enfants de la nation ont fui le pays parce qu’ils n’avaient pas de partie prise pendant les déchirures de leur pays . Pendant que HUTUS ET TUTSIS s’entretuaient , se partageaient le pays , ils ne pouvaient se ranger à aucun coté de peur d’être lynchés par ceux qui les connaissaient de cette différence de mixage ethnique . Fils ou fille de père Hutu et de mère Tutsi , chez lez Tutsi , c’était la mort , chez lez Hutu c’était la mort .
    Aujourd’hui , vous les mettez où ? Vous les experts en division .
    Je leur propose de se déclarer partout où ils sont et qu’ensemble avec les Batwa ,ils se mettent au milieu de vous HUTUS ET TUTSIS pour vous gouverner et vous apporter la paix et le développement dont a fortement besoin la population burundaise .
    Quand aux Baganwa -Batare-Batobo et autres assimilés , il est bien connus que ce sont des HUTUS .
    La course aux élections 2015 pourquoi ? Rien que pour faire encore le Burundi marche arrière .
    Au lieu des discussions sur l’amendement constitutionnel , discutez et demandez à tous les burundais , comment pourrait-on créer une autre constitution issus de leurs propres idées .
    Quand je dis , tous les burundais , ce n’est pas au parlement , ces par voix référendaire .
    Vous pouvez vivre et travailler avec ou sans président , ni premier ministre , tout en préparant un bon avenir pour les générations futures . Comme les Belges .
    Je vous remercie .

  3. KABADUGARITSE

    Jewe ivyo ntemera ni ivy’abaganwa gusa nayo ibindi ni ivyumvikana. Uti kuki? Aho hambere, hageze kuniga abahutu, umuganwa yitwa umututsi; vyongeye ntawagize ico aba kubera ubuganwa bwiwe uretse ibivuye ku zindi mvo nk’akarorero k’umuryango wa Baranyanka Pierre. None rero ubu, hageze ay’inda n’amagabura nyama ngo « Abaganwa ukwabo »! Reka da! Duzopfuma dusubira i Arusha kuko ndabona ko na bamwe bahora bjhakana amamuko -ABAHUTSI- bazohava badukana ibindi! NKURU Baba wa twese, urinumire.

  4. Villard

    Wait and see

  5. nwari

    Muzoba mubwira ,ntakintu nakimwe bazohindura ‘

  6. Mwaro

    je me réserve car le labo dd peut nous fabriquer un notre produit non consensuel pour montrer que le dialogue chez eux n’a pas de valeur

  7. visioniste

    Ivyo vyose muvuga mube mubanza gukora securité ikomeye kubukomine bwacu buri kunkengera zibindi bihugu c à d bihahana imbibe nibiri hafi yavyo vyose. Il faut souvent aller sur terrain et regarder les alentours des bureaux communales les alentours des lieux scolaires, les alentours des routes principales des communes des paroisses, les alentours des lieux publiques, faires le suivi des activités, etc ……. etc………etc………., faire le suivi des gens qui travaillent avec ces institutions, et les gens qui y habittent . Nimba constitution, amategeko yigihugu avyemera, si non ikibwirwa ni icumva. ama rapport yonyene ntaba akwiye.

  8. Mutima

    Ça ce sont les propositions qui sont sorties de cet atelier. Tout le monde est en train de vouloir passer les charrues avant les boeufs. Il ne faut pas dire que c’est ce qui doit être absolument inclus dans la nouvelle Contitution. Ce ne sont que des propositions! La démocratie, c’est et ça a toujours été 50% + 1. Si les députés du CNDD-FDD veulent que le pays ne soit pas ingouvernable après les élections de 2015, il va falloir qu’ils tiennent mordicus à ce que ce soit cela. Sinon après 2015, toute proposition de loi ou d’amendement de toute loi ne passera jamais le stade du vote de l’Assamblée Nationale. Les accords d’Arusha étaient taillés et adaptés aux circonstances de l’époque, maintenant il faut avancer en démocratie : 13 ans en politique, c’est une éternité. Et il faut avoir l’audace du choix de l’évolution! C’est une opinion…

  9. JP-K

    @ Coldman’Zi
    Mon frère,
    Votre sortie contre une éventuelle reconnaissance des Baganwa ne m’étonne pas. Il n’y a pas longtemps, un article concernant les Baganwa publié sur le même site fut le prétexte pour nos frères hutus et tutsis de déverser des insultes sur eux. C’était vraiment triste de constater à quel point mes compatriotes supposés intellectuels méconnaissent leur histoire et restent profondément marqués par la haine ethnique. Vous aurez compris que je suis moi-même Ganwa.
    Laissez-moi alors vous dire deux mots.
    1) Si vous pensez, cher Coldman’Zi que les Baganwa peuvent constituer une menace à la paix, c’est que vous ne les connaissez pas. Jamais je ne détruirai ce pays que mes propres ancêtres ont bâti, en complicité avec leurs compatriotes hutus et tutsis. Malheureusement, nous assistons impuissants à la déchirure de ce joyau qu’ensemble ils nous ont légués !
    2) Si vous pensez que les Baganwa sont des tutsis, c’est que vous ne connaissez pas votre histoire. Demandez à votre père. Dans le livret « Igitabu c’ikori » de mon propre père, je vois encore les inscriptions (imprimées SVP) : UBWOKO : Umuhutu – Umututsi – Umuganwa. Et sous Umuganwa : umutare. Vous comprenez que puisque fils de mon père, je suis Umuganwa, mutare et non Umututsi, umuganwa, umutare. En passant, Mworoha a déjà écrit que nous sommes Bahutu : cela nous importe peu.
    3) Si vous pensez que les Baganwa cherchent avant tout à partager le gâteau, vous n’avez pas compris le fondement de leur démarche. Celle-ci vise uniquement la reconnaissance identitaire. Nous considérons en effet que prétendre que le Burundi a été fondé et est habité par les Bahutu, Batutsi et Batwa est de la malhonnêteté intellectuelle et un risque pour notre disparition identitaire à terme. Quant au partage du gâteau, bien que cela soit leur droit, la majorité des Baganwa s’en foutent bien.
    Cordialement
    JP-K

    • Citoyen

      @JP-K:
      J’ai beaucoup de respect pour l’histoire du Burundi mais par contre je ne vois pas ce que les histoires de hutus, tutsis, ganwas viennet faire dans la republique. Nous sommes senses evoluer vers les principes de liberte et d’egalite!

      Ne me dis pas que tu es Ganwa car ce me dit absolument rien et juridiquement parlant, tu n’as rien pour me prouver cette appartenance. Je suis neamoins d’accord avec toi sur le principe que si l’on doit faire intervener les dimensions ethniques dans la politique alors il faut le faire de facon academique: definer ce qu’une ethnies, recenser toutes les ethnies burundaises, ce qui les distingue, combine de membres pour chaque categorie et comment on prouve l’appartenance ethnique.

      Prenant compte de ce qui tu as dit sur Mworoha, je trouve que ca sera tres difficile. Le fait que l’on dise que les Ganwas sont hutus tantot tutsis, la difficulte de separer les differents groups sur des criteres reconnus demontre qu’on se preoccupe d’un faux problem. Comme tu l’as admis toi-meme, il importe peu que les Ganwas soient hutus et si tel est ton argument, je ne vois pas l’importance de faire jour les ethnies. Les groups cites ne sont d’ailleurs que des classes sociales et je ne connais pas un seul pays qui a avance en organisant son civisme sur base des classes sociales. Nous avons des problemes assez serieux pour passer notre temps a faire le jeu des fous; ce ne sont qu’eux qui passent le temps a regler de faux problemes. Nos vrais problemes c’est une culture nationale renversee, une pareisse intellectuelle et politique generalisees et une economie en crise, tout cela parceque les faux politiciens burundais ne veulent pas que les Burundais/es soient libres, egaux!

      Le Burundi est une republique, nous ne sommes plus dans l’ere medieval ou les rapports sociaux se reglaient sur base de classes sociales. Ca me fait peur de voir combine nos politiciens sont arriere dans la gouvernance. Meme Rwagasore n’ a jamais parler d’une politique base sur les categories hutu, tutsi ou twas. Je suis certain qu’il etait conscient que ces realites etaient a depasser. Ndadaye a dit la meme chose; que les burundais devait etre Burundais tout court, en tout cas l’espace publique.

      • JP-K

        @Citoyen

        La discussion n’est pas là où vous voulez l’amener! Car, s’il y a une aberration dans les accords d’Arusha, c’est d’avoir institué les quotas ethniques. Malheureusement, ces accords sont là: nos politiciens ont décidé de faire passer leurs ethnies avant leurs leurs compétences.
        Alors, tant qu’à faire, puisque cela semble plaire tant aux hutus qu’aux tutsis, allons-y jusqu’au bout. Ne prenez pas ce qui vous arrange seulement. Vos gènes ne peuvent aucunement certifier que vous êtes hutu/tutsi. Mais vous l’êtes. Alors, moi aussi je suis ganwa. Et personne ne peut démontrer le contraire.
        Pour les arguments de fond, l’excellente réponse d’Athanase Karayenga est d’une clarté absolue.
        Voilà mon cher Citoyen

        Cordialement
        JP-K

  10. Tuvugukuri

    Je salue vivemnt la sagesse du President de l Assemblee National et a toute participant a l atelier!Mais on est pa encore a la fin ce n est que le debut du film!

    Entendons d abrd le plan B du Gouvernemnt et du laboratoire DD et celui aussi de l’ADC.

  11. Nyakubahwa murongoye inama nshingamateka!ndabakeje cane kuko igikorwa muhejeje gukora kirashobora kubaha amajwi menshi nicubahiro cinshi cane!nashaka ndagusabe upfume wemera kuva kuri iyi ntebe hako uhemuka kuvyo muhejeje gusezerana!turazi ko ubu baba genereaux bariko badesida ibindi ntiwemere ko abo bamenja bapfukama igihugu munda!ushire mungiro ivyo mwaganiriye wime amatwi abo bose bozokubwira ngo uhindure ivyo mwasezeranye gutyo uzoba witeye iteka uteye iteka abarundi aho bari hose kuko ubu twebwe turi mumahanga hari igihe tumaramazwa nukwitwa abarundi kubera ikibi gikorerwa abanegihugu bagikorerwa nabene wabo!felicitation pour tout les participant

  12. MAHORO

    ça renforce la fierté d’être burundais. Il n’y a pas de perdant, c’est tous les parties qui viennent de gagner, je les félicite. Iryafunditswe rize ryubahirizwe kuko umugabo yihindukiza mu kirago ntiyihindukiza mwi jambo.

  13. Nzakaha Zacharie

    Bravo à tous les participants à l’atelier car ils ont tous fait preuve de sagesse. Cependant il ne faut pas lâcher prise car le texte définitif doit encore passer dans les deux chambres parlementaires. Il faut que le texte soit conforme aux recommandation de l’atelier. La vigilance est de mise, particulièrement aux groupes parlementaires Uprona, Frodebu Nyakuri et Batwa.

  14. Barekebavuge

    Qu’en pensent nos généraux illetrés? Ne versez pas dans un optimisme à l’excès, Pie NTAVYOHANYUMA aura une demande d’explication pour refuter tout le concensus dégagé. Bunyoni, Adolphe, NEVA et NDAKUGARIKA vont avoir le dernier mot.

    • Vuvuzela

      Twizere au moins une minute sinon imitima irahafata!!

  15. Kabizi

    Bravo à tous les participants.
    Ukuri kwatsinze ikinyoma ,inda ndende no gutwaza umukazo!
    Une félicitation très spéciale au Conseil des Évêques Catholiques qui s’est prononcé de façon claire et réaliste.

  16. Coldman'Zi

    Un probleme d’improvisation pour compliquer davantage la paix au Burundi!!!
    « ……..la représentation des groupes défavorisés entre autre les femmes, les Batwa et les Baganwa). » Bizwi neza ko mu Burundi hari ubwoko butatu gusa: abatwa 1%, abatutsi 14% n’abahutu85%. Atari ukwiteza utunyoni, ni nde rero mu Burundi atazi/ayobewe ko abiyita ABATWARE n’ABAGANWA, atari abatutsi14%? Usangwa intwaro ya NKURUNZIZA Pierre iza kwemera ko abaganwa ari ubwoko kugire baje mu ntwaro no mu nzego z’igihugu, bazoba bariko bikwegera agakara mu gashambara. None abitwa ABAHUSI/abana bakomoka ku bwoko butandukanye dont notre president(ex. Hutu et Tutsi) na bo biyadukije, bazobagenza gute na cane cane muri iyo Bwirizwa Nshingiro/Constitution ihakwa kuvyura akarambaraye? Ndasavye munyishure

    • Citoyen

      J’ai une reponse pour toi: Hutus, Tutsis, Ganwa ne sont pas des ethnies. Si c’est des ethnies qu’on nous en donne les definitions et attributs. Comment prouve-t-on qu’on est hutu, tutsi, ganwa voir meme twa? Cette politique burundaise pilotee par une bande de politiciens illetree et sans vision aucune ne va finir qu’a conduire le pays a la catastrophe!

      Hutus et Tutsis etaient des classes sociales de ce que je qualifie d’ere primitif; ils ne s’accorde point avec l’idee de republique, son principe d’egalite et constitue un frein essentiel au developpement socio-culturel, tissu de toute la nation. Dire qu’il ya encore des hutus (serfs) et des tutsis (seigneurs) releve de l’ignorance totale et promouvoir un Etat moderne et des politiques d’inclusion fonde sur une vision destructrice constitue une veritable folie politique qu’on ne vois probablement qu’au Burundi. Nous avons connu d’illustres leaders en Rwagasore et Ndadaye mais la plupart du temps, nous avons ete diriges par des presidents qui etaient presque illetres. Tres grave! Nous sommes incapables de reflechir comme il se doit!

      Il faut vite enterrer ces histoires d’ethnies qui n’encourage que la pareisse ou s’il ya reellement des ethnies et des problemes ethniques et bien qu’on les definisse, qu’on en connaisse les difference, qu’on sache combien il ya dans chaque categories et comment on se fait prevaloir de telle ou telle etiquette, ce qu’on fait des burundais d’origine etrangere….Ce pays fait pitie! Il fait pitie! Il fait pitie. Je ne connais pas un pays avec une classe politique et intellectuelle si idiotes!

  17. JP-K

    Bravo, mille fois bravo à ADC-Ikibiri. Et autant de fois, Bravo la Société civile !
    Quelques leçons à tirer:
    1) M. Ngendakumana l’a bien dit: plus jamais laisser la chaise vide (je vous ai toujours reproché l’erreur de 2010)
    2) Maintenir la pression, y compris la menace de descendre dans la rue
    3) Bâtir et renforcer votre front commun (ADC). Utilisez les forces de chacun (i.e. Léonce pour la communication, Sinduhije pour la mobilisation, etc. (je ne connais pas tous les membres)).
    4) Approchez l’Uprona. Beaucoup Badasigana vous sont très favorables. Par contre, ne travaillez pas à sa dislocation, au contraire. Un Uprona fort c’est toujours quelques points grugés aux DD.
    5) Méfiez vous de Rwasa. Je pressens qu’il pourrait représenter votre pire ennemi (manipulé – hélas c’est possible – par le pouvoir lui-même.

    Quant à la Société Civile, que dire? Muraguma kw’Ibanga.

  18. Mubi

    Bon, enfin un dialogue entre les burundais…. mais je me questionne pourquoi le gouvernement n’informe pas le peuple sur sa vrai position…aucun commentaire. A suivre et on espère que le dialogue va continuer avec le même objectif d’éviter que le Bdi plonge encore dans une guerre civile.

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