Les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies rapportent une situation d’une accalmie au Burundi. C’est ce qui ressort d’un communiqué de mercredi 22 août. Cependant, ils déplorent la lenteur du processus du dialogue inter-burundais. Ils exhortent le gouvernement à privilégier un dialogue inclusif.
Jean de Dieu Mutabazi, président du parti Radebu, parle d’un communiqué mi-figue mi-raisin. D’un côté, le Conseil de sécurité salue l’annonce du président Nkurunziza de ne pas se représenter en 2020 d’un côté. De l’autre, il soutient que Bujumbura traîne les pieds pour l’aboutissement du processus du dialogue inter-burundais.
Ce communiqué n’est pas encourageant. Le conseil de sécurité n’a pas reconnu les avancés déjà réalisées : «La constitution en vigueur résulte du dialogue inter-burundais». En outre, la Feuille de route a été signée non seulement par le parti au pouvoir mais aussi par l’opposition.
M. Mutabazi appelle les opposants encore réticents à apposer leurs signatures sur ce document. La mise en place de la Ceni et du Code électoral seront aussi le résultat d’un consensus. «Il faut que tout le monde y participer». Ainsi, les opposants en exil doivent rentrer pour contribuer à la préparation des élections inclusives, libres et transparentes de 2020.
Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Sahwanya Frodebu, fustige le Conseil de sécurité. Celui-ci sort toujours des communiqués et résolutions qui n’impliquent jamais des décisions pour inciter Bujumbura à s’investir davantage dans le dialogue inclusif. Un préalable pour mettre un terme au climat de tension qui prévaut dans le pays, pour le «rapatriement digne» des réfugiés et la libération «des prisonniers politiques».
Cet ancien président de l’Assemblée nationale désespère : «la suite que le gouvernement réservera à ce communiqué ne sera pas différente des autres déjà sortis». Sinon, il était temps que le Conseil de sécurité applique le chapitre VII de la Charte des Nations unies. Ce dernier précise les actions à mener «en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression» dans un pays.
Léonce Ngendakumana appelle les Burundais à conjuguer des efforts pour redorer l’image du pays. L’échec de la C ommunauté de l’Afrique de l’Est pour l’aboutissement du dialogue inter-burundais est connu de tous. «Le comportement de certains dirigeants de cette communauté ne diffère en rien de celui des autorités du Burundi ». Il cite nommément le président de l’Ouganda, médiateur dans la crise burundaise, et celui de la Tanzanie, pays qui assure la facilitation.