Le congrès extraordinaire du parti CNL (Congrès national pour la liberté) prévu dans l’après-midi de ce 14 avril a été suspendu par le ministère de l’Intérieur suite à une « erreur de frappe » dans la correspondance adressée à ce ministère. Agathon Rwasa déplore un abus de pouvoir.
« Nous avions adressé une correspondance au ministère de l’Intérieur pour l’informer de ce congrès. Dommage que tardivement hier, le directeur général dans ce ministère a téléphoné au-delà de 18 h pour nous dire que ce congrès ne peut pas avoir lieu. La seule raison est qu’il y a une erreur dans la correspondance adressée au ministre », indique Agathon Rwasa, président du parti CNL. M. Rwasa n’a pas souhaiter préciser la nature de « cette erreur. »
Pour lui, cette erreur ne devrait pas être la raison pour suspendre le congrès : « J’ai demandé qu’on corrige et donne au ministère une copie sans erreur, mais le directeur général a réservé à notre demande une fin de non-recevoir. Refuser catégoriquement est typiquement de l’arbitraire ».
Selon lui, la suspension de ce congrès est un abus de pouvoir. Il rappelle que le congrès extraordinaire est dans les statuts de son parti et qu’il peut être organisé à tout moment : « Conformément à la loi régissant les partis politiques, si un parti politique a une activité de grande envergure comme meeting ou congrès, il informe les autorités administratives pour qu’ils prennent certaines dispositions nécessaires par rapport à l’événement en question. On ne demande pas de permission ». Et de déplorer que dans un Etat de droit, on ignore la loi et gère les affaires publiques avec un esprit de partisanerie.
Selon lui, le but de ce congrès extraordinaire était de s’aligner à la nouvelle loi sur le découpage administratif du territoire burundais : « La loi a été promulguée. Bientôt, on aura toute une cascade de lois qui seront modifiées en fonction de la dernière. On va vers les élections de 2025. Nous devons nous organiser conséquemment ».
« Il y a la recrudescence de la violence politique »
Le président du parti CNL, Agathon Rwasa, fustige le vandalisme des permanences ainsi que des arrestations arbitraires des membres de son parti : « Des permanences ont été vandalisées à Ruyigi, des militants du parti CNL sont emprisonnés à Gitega, d’autres ont été battus en commune Gitega par des jeunes du parti au pouvoir, des gens croupissent en prison à Ngozi. Toutes ces interpellations ne respectent pas aucune loi et n’ont aucune motivation que des raisons politiques ».
Il dénonce que les auteurs de la violence politique ne soient pas inquiétés ou punis : « Ils sont souvent de la jeunesse du parti au pouvoir. Il y aurait un certain mot d’ordre qui a été lancé et qui peut être traduit dans ces actes de vandalisme et autres ».
Selon lui, un gestionnaire de la société ne devrait pas être satisfait lorsque les citoyens fuient son pouvoir : « Les citoyens fuient un pouvoir médiocre. Se contenter de la médiocrité est contre la nature ». Pour lui, il ne faut pas que les partis politiques soient gérés par des autorités militantes des partis politiques.
Agathon Rwasa craint que les élections de 2025 ne soient émaillées de violences, compte tenu de la recrudescence de la violence politique. Il appelle les autorités administratives à être responsables et à gérer le pays en se basant sur la loi et non sur leur appartenance politique : « S’ils occupent le fauteuil officiel en tant qu’administratifs, il faut qu’ils soient au-dessus de la mêlée et restent au service de la population sans distinction aucune ».
Le probleme dans dans ce pays est que quand par chance ou l’intervention divine, le CNL d’Agathon Rwasa parvienne au pouvoir, il ne sera pas tres etonnant de le voir appliquer les memes traitements discriminatoires envers les partis de l’opposition en se cachant derriere la loi et autres barrieres atificiellement erigees pour frustrer ou faire taire les voix discordentes.Nyene imbugita n’uwuyifashe ikirindi.L’arbittrage du fonctionnement des partis pour un jeu franc et honnete, au lieu de dependre du Ministere de l’Interieur, devrait plutot revenir a un organe independant du gouvernement du moment pour eviter les accusations de partisanerie et autre favoritisme pour ou contre tel ou tel autre parti politique.Le retour du balancier n’est pas a exclure.
Une erreur de frappe peut avoir un impact important sur le sens du texte entier d’une lettre. Une simple virgule oubliée ou mal placée peut altérer l’objectif voulu de tout un document.
Qu’on nous montre la correspondance intégrale et l’erreur commise. On jugera et on commentera.
Mais aussi, Rwasa est supposé connaître les procédures et les raisons d’invalidation d’un document.
Si un document principal exprimant une demande est invalidé, c’est la demande complète qui est invalidée. Dans ce cas il faut recommencer tous le processus… On reprend tout à zéro…. sauf s’il y a des exceptions et des solutions de rechange déjà prévues, comme accorder un délai supplémentaire pour apporter des corrections, ajouter et faire approuver une annexe expliquant et justifiant l’erreur, corriger l’erreur à la main, etc.
L’erreur est humaine…
Rwasa veut des passe-droits au lieu de respecter les procédures. Tenez par exemple, il aurait pu s’adresser au supérieur de ce directeur pour exprimer discrètement ses doléances – et probablement bénéficier d’une solution plus rapide -, mais il a choisi d’aller déverser sa colère dans les médias.
Mais aussi, comme je le disais dans des commentaires sur d’autres articles, Agathon Rwasa et son parti s’arrangent pour donner des prétextes aux autorités afin qu’elles refusent leurs demandes. Ensuite ils vont dans les médias pour se plaindre.
(Je vous jure que cela n’a jamais été ni ne sera jamais de la faute de Rwasa ni de celle des siens! Saviez-vous que c’est ce directeur lui-même qui, avec ses yeux en la lisant, a inséré cette faute de frappe dans l’original de la lettre?)
– Sarcasme faussement véridique de Gacece.
Apprenez, cher Rwasa, que même si l’erreur est humaine, il faut aussi savoir en assumer les conséquences… et faire en sorte qu’elle ne se reproduise pas!… Euh… Pardon! Dans votre cas… et faire en sorte qu’elle se reproduise!
Vous êtes exposé : on connaît déjà vos tactiques!
Et c’est aussi comme ça que les populistes procèdent : créer, voir des menaces partout , appeler le peine le au secours et j’en passe !
Nous attendons la publication de cette demande pour en juger son contenu
@ Gacece,
Merci pour ce commentaire. Le journal Iwacu aurait fait effectivement oeuvre utile en nous rapportant l »erreur de frappe » à l’origine du refus. On aurait ensuite été capables de juger par nous-mêmes du caractère fondé de la colère de Rwasa et des siens. Au lieu de cela, on préfère ouvrir largement ses colonnes au sieur Rwasa qui ne se prive pas (n’importe qui à sa place ferait de même) pour qu’il nous afflige avec des rengaines et des jérémiades sur la persécution politique dont le CNL ferait l’objet. Jérémiades et rengaines qui sentent le déjà entendu, le réchauffé, et relèvent de plus en plus du cliché qu’autre chose. À Rwasa, je suggère dorénavant, non pas de virer les rédacteurs des documents officiels de son parti (sinon ce département fermerait probablement ses portes du jour au lendemain) mais de s’adjoindre les services d’une équipe de correcteurs et de réviseurs linguistiques dont la tâche serait de toiletter ces textes pour éviter des déconvenues fâcheuses.
On l’oublie trop souvent mais un signe de ponctuation mal placé peut changer complètement le sens d’une phrase, d’un paragraphe voir même de tout un document. Dans des démocraties avancées, c’est une des stratégies utilisées pour faire de l’obstruction lors des débats parlementaires. En France par exemple, pour éviter l’adoption du report de l’âge du départ à la retraite à 64 ans lors des débats portant sur la réforme des retraites (dont le texte vient d’être approuvé en partie par le conseil constitutionnel français), la stratégie du groupe parlementaire dite de la France insoumise a consisté à déposer plus de 15.000 propositions d’amendements du texte présenté par le gouvernement. La plupart des amendements déposés par la France insoumise étaient similaires à ce qui provoque aujourd’hui le courroux de monsieur Rwasa chez nous.
Enfin , une dernière suggestion pour monsieur, Rwasa? Faire du CNL une opposition politique responsable, bâtir un programme de gouvernement solide qui pourrait faire de ce parti une alternative crédible aux yeux des Burundais par rapport au pouvoir actuel (et pour cela, profiter au maximum des largesses que lui offre ce média en termes d’espace et de visibilité) et se mettre en ordre de bataille pour les prochaines échéances électorales. Les complaintes, les jérémiades et les rengaines n’ont pas vocation à constituer une stratégie de conquête du pouvoir. Ni au Burundi, ni ailleurs.
Note
Comme vous, je me suis posé effectivement la question de cette « erreur ». J’ai appelé le journaliste qui m’a dit que M. Rwasa n’a pas souhaité préciser cette « erreur ». Je suis frustré autant que vous.
Le fondateur d’Iwacu
Antoine Kaburahe
Merci @Mr Kaburahe, et je rappelle a tout le monde que c’est sur ces gens qu’ on compte pour sortir le pays de ce bourbier économique. Imaginez les devant ces avocats/banquiers de la FMI en train de signer des contrats de credits: Ils vont vendre le pays pour une poignée de $ sans le savoir!