Après l’arrêt de la Cour suprême, ce mardi 11 septembre, rendant invalides les résultats des congrès communaux de mai 2011 et provinciaux de février 2012 du parti Uprona, le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, tient deux langages contradictoires.
<doc5181|right>Dans sa première réaction, Edouard Nduwimana conseille aux ‘’upronistes’’ de reporter la tenue du congrès national, prévu pour ce dimanche 16 septembre, à Gitega. « [… ] Je crois qu’il serait sage et légal de les conseiller de surseoir au congrès parce que l’arrêt de la Cour est quasi clair. On ne peut pas aller à l’encontre de l’arrêt et nous n’allons pas accorder l’autorisation pour que ce congrès se tienne dans des conditions pareilles. »
Mais en moins de 24 heures, le même ministre change totalement d’avis. « Le congrès aura bel et bien lieu le 16 septembre », affirme-t-il tout en précisant que lorsqu’il a fait sa 1ère déclaration, il ne savait pas que le président du parti Uprona avait déjà introduit un recours en cassation, «comme le prévoit la loi sur la Cour suprême, en son article 36».
« L’arrêt de la Cour administrative est susceptible d’opposition et de cassation. Puisque le président du parti Uprona a introduit son recours en cassation, il est légal d’attendre et de laisser le parti continuer à fonctionner quotidiennement, en organisant également son congrès, tout en sachant que les organes qui seront élus ne seront reconnus par le ministère de l’intérieur qu’après l’arrêt définitif de la Cour suprême », indique-t-il.
Selon les membres de l’Uprona qui ont obtenus gain de cause, les propos du ministre de l’Intérieur sont sans effet. Ils se réclament du « Courant de réhabilitation du parti », et indiquent que quels que soient les propos du ministre Nduwimana, la décision de la Cour suprême reste exécutoire.
Jean Baptiste Manwangari, un des membres de ce courant, précise par ailleurs que le ministre tient des propos mensongers en déclarant que Bonaventure Niyoyankana a déjà interjeté appel. « C’est faux », indique-t-il en soulignant que cet appel n’est pas du tout possible.
Il annonce que très prochainement, les membres du comité central vont se réunir pour décider de l’avenir de ce parti conformément à la loi. Il fait remarquer que le changement de langage du ministre Nduwimana est lié à d’autres calculs mesquins non avoués et non à la loi.