Vendredi 26 juillet 2024

Société

Concasseur, une avenue assoiffée au cœur de Kanyosha

26/07/2024 0
Concasseur, une avenue assoiffée au cœur de Kanyosha
Des bidons des citoyens du Concasseur qui attendent d’être remplis.

Depuis plus d’un an, ce nom résonne comme un cri de détresse. Les habitants de cette partie de Musama 1 sont confrontés à une pénurie d’eau sans précédent, un véritable calvaire qui bouleverse leur quotidien. Alors que leurs voisins de la 2e avenue jouissent d’un accès régulier à l’eau potable, les résidents du Concasseur sont plongés dans une soif persistante.

Ce jeudi 25 juillet, dans le quartier Musama 1, Première Avenue, un tableau désolant s’offre à nos yeux. Des hommes, des femmes, des enfants, épuisés, parcourent les rues, bidons à la main. Lassés de débourser de l’argent pour une ressource aussi vitale que l’eau et excédés par cette pénurie chronique, les habitants manifestent leur mécontentement.

Un habitant du Concasseur exprime sa frustration : « Nous souffrons d’une pénurie d’eau depuis près d’un an. C’est injuste de voir nos voisins de la 2e Avenue bénéficier d’un approvisionnement régulier alors que nous, nous sommes à sec. Nos multiples demandes auprès de la REGIDESO sont restées sans réponse. Nous dépensons chaque jour une somme allant de 5 000 à 6 000 Fbu, alors que nous ne gagnons pas assez d’argent. C’est un fardeau de plus pour nous, les citoyens pauvres. »

Une mère de famille témoigne : « Cela fait presque un an que nous sommes privés d’eau chez nous. Nous sommes épuisés de devoir aller chercher de l’eau à des points d’eau publics. Chaque jour, nous dépensons entre 5 000 et 6 000 Fbu pour acheter et transporter l’eau. C’est un fardeau financier immense qui nous oblige à faire des choix difficiles, comme réduire les dépenses pour l’alimentation de nos enfants. Nous demandons instamment à la REGIDESO d’intervenir au plus vite avant que la situation ne dégénère. »

Luc, un autre habitant, laisse planer le doute : « Je ne comprends pas pourquoi seule notre avenue est privée d’eau. Cela fait des mois que nous souffrons de cette pénurie. C’est vraiment suspect de voir que d’autres quartiers et avenues sont approvisionnés normalement. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose de louche. Il y a une main invisible dans cette affaire. »

Interrogés sur leurs démarches, les citoyens affirment avoir signalé ce problème à maintes reprises aux autorités locales et à la REGIDESO. Malheureusement, leurs appels sont restés sans réponse et la situation n’a toujours pas évolué. Contactée, une responsable de la communication de la REGIDESO a indiqué que le Directeur général tiendra une conférence de presse et espère que ce problème sera abordé.

La pénurie d’eau que subit l’avenue du Concasseur à Kanyosha est symptomatique d’un problème plus large qui affecte de nombreux quartiers de la ville de Bujumbura et d’autres régions du Burundi. L’accès à l’eau potable, un droit fondamental, reste une préoccupation majeure pour une grande partie de la population. Alors que les habitants du Concasseur attendent des réponses concrètes de la REGIDESO, cette situation met en lumière l’urgence d’investir dans les infrastructures hydrauliques du pays et de mettre en place des politiques publiques visant à garantir une distribution équitable de l’eau pour tous.

Le secteur de l’eau fait face à un manque de coordination des différents acteurs. En 2018, la REGIDESO s’est dotée d’un schéma directeur d’alimentation en eau potable de la ville de Bujumbura. C’est un outil de planification pour stimuler les investissements dans ce secteur. Cependant, rien n’est moins sûr que les interventions en cours s’alignent avec ce plan qui a coûté une cagnotte de 1,5 milliard de FBu.

 

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

L’Église catholique refuse d’être « dedans et dehors » de la CENI

Le 11 décembre 2023, un décret annonce la nomination des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), une étape cruciale dans le processus électoral du pays. Fait notable, les confessions religieuses sont absentes de cette nouvelle équipe. Au cours de (…)

Online Users

Total 2 398 users online