La ligne de démarcation entre la part de l’enquête journalistique et celle de l’enquête judicaire a alimenté une partie du débat lors de l’émission hebdomadaire passée de {Club de la presse}.
On se souviendra que des voix officielles s’étaient élevées contre les enquêtes journalistiques au lendemain de l’attaque meurtrière qui avait ciblé un débit de boisson de Gatumba, à la périphérie ouest de la ville de Bujumbura.
L’argument officiel était que des enquêtes journalistiques dans une phase d’instruction du dossier n’étaient pas autorisées pour ne pas fausser le travail de l’instruction.
Le débat refait surface dans la foulée d’un récent atelier de formation qui visait à familiariser les journalistes avec le vocabulaire juridique.
Pour Filbert Musobozi, journaliste à la radio publique africaine(RPA), la grande inquiétude reste l’enquête sur des dossiers pendants devant les juridictions. Les détenteurs des dossiers disent aux médias de ne pas enquêter sur ces dossiers en phase pré-juridictionnelle. C’est une contrainte au libre exercice du métier de journaliste. L’enquête fait, par ailleurs, partie des grands genres journalistiques.
Du point de vue de Daniel Ndikumana, de l’agence burundaise de presse(ABP), l’enquête journalistique vise à révéler les faits cachés en recoupant les sources. La finalité première est de faire découvrir la vérité cachée pour éclairer l’opinion. L’enquête d’un juge a pour finalité d’établir une responsabilité pénale ou civile et condamner le coupable. Il y a, de ce fait, une certaine complémentarité des enquêtes judiciaires et journalistiques.
L’intervenant a rappelé au passage l’affaire du« Watergate » qui a fait tomber un président américain grâce à une enquête journalistique sur des fraudes électorales avérées.
Quant à Pierre claver Nsengiyuma, analyste et journaliste au groupe de presse Iwacu, il doit y avoir un échange d’informations entre les deux corps de métier qui sont complémentaires. Surtout que les gens se rapprochent de plus en plus des médias quand ils sont lésés.