Agnès Bangiricenge : « Les juridictions nationales sont bel et bien compétentes »
Ce fut une nouveauté. Le mot « génocide » est apparu sur la convocation de comparaître devant le Parquet général près la Cour d’Appel de Bujumbura adressée à l’ex porte-parole du FNL, Pasteur Habimana. Une erreur ? « Non ! », assure Agnès Bangiricenge, porte-parole de la Cour Suprême : « les juridictions nationales sont compétentes pour qualifier un crime de génocide ». Et d’argumenter : « A partir du moment que le code pénal burundais évoque de telles infractions, cela donne compétence à nos juridictions de qualifier un crime de génocide et de poursuivre ses auteurs ». A l’immunité que brandissent M. Pasteur Habimana et Agathon Rwasa, Agnès Bangiricenge explique : « seuls les crimes à mobiles politiques sont couverts par ladite immunité. Les crimes de guerre, les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité ne sont pas concernés ».
Précisons tout de même que le mot « génocide » apparaissait uniquement sur la convocation de Pasteur Habimana, ayant utilisé l’expression « massacre » pour celle adressée à Agathon Rwasa.
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Domitien Ndayizeye : « Quelle est la particularité du dossier Rwasa ? »
L’ancien président rappelle qu’il était au pouvoir quand les massacres des Banyamulenge ont eu lieu à Gatumba. Il fait observer que d’autres événements malheureux ont eu lieu avant et après son règne. « Je viens donc écouter le caractère particulier de l’objet de la convocation d’Agathon Rwasa par rapport à d’autres événements malheureux qui se sont déroulés au Burundi et qui auraient un caractère similaire. »Il félicite Agathon Rwasa de s’être présenté devant la justice.
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Charles Nditije : « Tous les anciens rebelles à commencer par M. Nkurunziza sont sous l’emprise de l’immunité. »
Il indique que les upronistes sont venus soutenir Agathon Rwasa pour cause de « harcèlement politico-judiciaire des leaders de l’opposition.» Il fait remarquer que M. Rwasa est sous l’emprise de l’immunité provisoire accordée à tous les rebelles, à commencer par le président de la République. Par conséquent, son cas rentre dans les compétences de la CVR. Mais M. Nditije regrette que la dimension judiciaire ait été occultée dans la conception des textes régissant la CVR. « Le pouvoir en profite pour instaurer une justice parallèle », constate-t-il.
Pour le leader du parti Uprona non officiel, s’il faut engager des poursuites judiciaires, il faudrait commencer par le président de la République lui-même. Et de conclure : « Le gouvernement a peur de l’opposition ».
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Issa Ngendakumana : « La convocation ne s’explique pas »
Pour le secrétaire général du parti Sahwanya Frodebu Nyakuri Iragi rya Ndadaye, la convocation d’Agathon Rwasa ne s’explique pas. Il parle plutôt d’un harcèlement judiciaire à des fins politiques : « Il est rentré au pays en vertu des accords de cessez-le-feu qui garantissaient l’immunité provisoire à tous ceux qui ont fait partie des groupes rebelles. »
Pour l’ex-ministre de la Bonne gouvernance, Agathon Rwasa, tout comme les autres anciens rebelles, devraient plutôt être entendus par la Commission Vérité et Réconciliation récemment mise en place.
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Vital Nshimirimana : « C’est une façon de l’écarter des élections de 2015 »
Le délégué général du Forsc trouve anormal que le ministre de l’Intérieur ajourne la comparution d’Agathon Rwasa. Pour lui, cette convocation s’inscrit dans la suite des manœuvres du pouvoir en place visant à écarter Agathon Rwasa et d’autres leaders de l’opposition des élections de 2015. En outre, constate Vital Nshimirimana, cela démontre bel et bien la dépendance du judiciaire sur l’exécutif.
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Edouard Nduwimana : « La convocation ne devrait pas tourner à une manifestation »
Le ministre de l’Intérieur affirme qu’il ne s’est pas mêlé d’une affaire en justice en appelant Agathon Rwasa: « J’ai appris comme d’autres citoyens qu’il n’allait pas comparaître comme prévu. » Edouard Nduwimana reconnaît avoir appelé au téléphone Agathon Rwasa pour lui demander de rebrousser chemin au moment où il se rendait au Tribunal. Selon lui, son appel à Rwasa visait à le conseiller de ne pas faire tourner sa convocation à une manifestation. Au cas contraire, explique le ministre Nduwimana, Agathon Rwasa allait être responsable de ce qu’il pouvait arriver.
Contacté, Onésime Nduwimana, porte-parole du parti Cndd-fdd avait promis à Iwacu de s’exprimer ultérieurement. Nous avons réessayé sans succès.
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Le président de la République pointé du doigt
Selon Aimé Magera, porte-parole de M. Rwasa, il ne faut pas se voiler la face : « Pierre Nkurunziza est le commanditaire de l’harcèlement judiciaire dont est victime mon patron. » Pour preuve, M. Magera brandit « l’implication directe et active » de ses conseillers spéciaux. Il dénonce certains proches du président de la République d’entretenir des relations avec l’avocat des Banyamulenge dans des affaires qui ne servent pas les intérêts de sa communauté. Ils cogèreraient un bureau de change à Bujumbura. Le porte-parole de M. Rwasa fait savoir que la mission de nuire à son chef date du 30 mai 2010 : « Deux conseillers du numéro un devaient coordonner la traque, l’arrestation voire l’élimination physique. » Le plan, raconte-t-il, a été mis en veilleuse après la résistance de la population en date du 15 juin 2010 au domicile d’Agathon Rwasa.
Son chef, avoue-t-il, est considéré comme une embûche majeure redoutée sur le boulevard vers le troisième mandat anticonstitutionnel de Pierre Nkurunziza. Sinon, constate M. Magera, il est incompréhensif et paradoxal que son mouvement soit incriminé au moment où le camp où se trouvait les Banyamulenge était sécurisé par les forces de l’ordre de l’époque : « Il se trouvait entre deux camps, celui de la police et de l’armée. Comment expliquer qu’aucun coup de feu ne soit tiré ? » En toute logique, Aimé Magera indique que la première piste devrait s’orienter vers le commandant du camp Gatumba de l’époque : « Il en sait probablement plus. »
Iwacu a contacté Gervais Abayeho, porte-parole adjoint du président Nkurunziza. Il indique que la présidence se garde de tout commentaire.
Vyari bikomeye
Rwasa siwe yasheshe amaraso wenyene. Nkurunziza nibaza ko atobidehako nimba yibuka ivyo yavugiye muri Eglise Bon berger mu Ngagara. Reka ndabimwibutse kuko yagize ati ikintu canse kumva mumutwe numwana yaje anyirukira yibaza ngo ndise nkamwakiriza bayiyonetel. Sinzi ko aho abereye perezida yoba yararondenye umuryango wico kibondo agasaba ikigongwe. Mugabo rero, ubucmanza nubwokora kuri bose. Aha sinsubiyemwo ivyo umugambwe wamushize kuntebe yicayekowagize za teza, Bugendana, Buta n’ahandi.
J’avais dit qu’ils se rendraient compte qu’ils ont fait une erreur, ils croyaient qu’après autant de persécution personne n’oserait aller le soutenir. Qu’ils en tirent la leçon, Uburundi bugona buri maso. Ce ne sont pas les imbonerakure ou les policiers qui empêcheront le peuple quand la colère atteindra son comble.
asha uwavuze kwabarundi bapfa ubwoko yarabeshe pe….j’espere ko 2020 ivy’akanyarigabo bizoba vyaheze abarundi bakagwanira gutora imigambi myiza..sinon 2015 ndayibona nka bras de fer entre adolescents
En politique, ce qui compte, ce ne sont pas les menaces comme celles régulièrement proférées par S.E. NKURUNZIZA et son Ministre de l’Intérieur, ce qui compte ce sont les rapports de force qu’il ne faut jamais avoir peur d’exhiber chaque fois que nécessaire comme vient de le faire Mr RWASA. Mais pourvu que ça dure…. ! L’autre angle d’attaque que l’opposition n’exploite pas assez par un matraquage médiatique, c’est la violation probable de la constitution par une éventuelle candidature de Mr NKURUNIZA en 2015. En effet, il faudrait rappeler au monde entier que la constitution empêche à NKURUNZIZA de se présenter en 2015 et que toutes les manœuvres pour se présenter via sa cour constitutionnelle serait une violation de la loi fondamentale, donc un coup d’Etat consititutionnel. Il faut absolument le mettre en difficulté par rapport à la loi fondamentale qu’il s’apprête à violer allègrement alors que le Parlement à qui il demandait d’amander en sa faveur l’article gênant en mars 2014 a refusé de le faire. Samatha POWELL, l’émissaire spéciale du Président OBAMA auprès de Mr NKURUNIZA l’a d’ailleurs martelé et répété au Burundi en mai dernier, rappellez-vous…!
Donc si j’ai bien compris, Vital Nsh. ,Nditije, Domition Nd., tous soutiennent Agathon Rwasa? Moi je vous parie que ce monsieur risque d’être le prochain président du Burundi. Songa mbele…le Burundi a besoin de changement! Mais si tu ne fais pas d’efforts, une fois élu, nous les militants n’auront aucune difficulté à voter pour quelqu’un d’autres en 2020!
you dreams, la population de Bujumbura n’est pas representantive. Wait and see. Seulement j’espere qu’il n’ y aura pas des pleurs et des grincements de dents. Que le meilleur gagne et ne cherchez pas surtout surtout a avoir des postes sur ce qu’on n’a pas seme.
@ Pepe:
Tu l’as bien dit! Que le meilleur gagne. Si Rwasa perd,ce n’est pas la fin du monde « haburana babiri hagatsinda umwe gusa » , donc il faut bien qu’il y en ait un qui perde. Et mon ami, je ne cherche aucun poste, je mène une très belle vie en dehors de la politique. Merci de ta compréhension
Salut Ken,
Moi je suis un peu comme toi, à part que je ne mène pas nécessairement une belle vie comme toi le veinard! Mais je n’ai rien à cirer des postes politiques!!!
Mr Rwasa, vos partisans doivent savoir que pour le cas du massacre des Banyamulenge à Gatumba en 2004, vous avez revendiqué le crime. Par conséquent, pourquoi impliquer la CVR alors que la vérité est connue? Ce qui reste est une affaire que la justice est compétente pour expédier.