Certains riverains situés à proximité de la route de contournement se disent désemparés. Ils attendent toujours des dédommagements pour les dégâts qu’ils ont subis suite aux travaux de traçage de la route reliant la RN1 Bujumbura-Bugarama et la RN9 Bujumbura-Bubanza. Du côté de l’Agence routière du Burundi, rien ne filtre.
Longue d’environ 8 km, cette route inachevée passe par les communes Isare sur la colline Bushaka et Mutimbuzi sur la colline Tenga. C’est dans la province de Bujumbura. Le nouvel axe a pour but de désengorger le trafic urbain.
Il servira surtout aux gros camions qui ne passeront plus par le centre-ville de Bujumbura. La raison est que le trafic devient de plus en plus grand sur les artères de la capitale économique.
Les travaux de traçage de cette route de contournement ont débuté au mois de juillet 2023. Ils sont exécutés par l’Agence routière du Burundi (ARB). Malheureusement, ces travaux de décongestion du trafic urbain sont aux arrêts depuis plus d’une année.
Certains riverains de cette voie de contournement se disent oubliés. Leurs habitations et leurs champs de culture se trouvant dans l’emprise de cette voie ont été touchés. Ils réclament de justes compensations financières pour la perte de leurs propriétés, leurs maisons et autres biens.
Même ceux qui en ont déjà bénéficié jugent que les indemnisations sont insuffisantes. Ils disent qu’avec l’argent perçu, ils ne peuvent pas se payer le loyer d’une autre maison ou en construire une nouvelle dans leur milieu de vie.
Les indemnisations traînent
Le prénommé James est un habitant de la colline Bushaka. Plus de 3 ares de sa propriété ont été emportés par les travaux de traçage de cette route. C’était sa seule source de revenus. Il attend impatiemment les indemnisations. « J’espérais avoir les indemnisations pour que je puisse acheter un autre lopin de terre. Mais, l’indemnisation traîne ».
Sa maison qui se trouve à environ 5 m de la route présente déjà des fissures. « Des fissures dans les murs s’agrandissent. La maison est sur le point de s’écrouler », alerte-il.
D’autres concernés estiment que le processus d’indemnisation aurait été entaché avant même le début des travaux. Ils s’indigent du retard mis dans le paiement de leurs indemnisations.
Et entretemps, la vie devient de plus en plus difficile pour ceux dont les habitations et les propriétés ont été touchées. « Ça fait déjà plus d’une année que je loue un lopin de terre. Cela me coûte cher. J’attends d’être indemnisé, mais en vain. C’est un lourd fardeau pour moi », se désole B.N.
« Une partie de ma propriété se trouve dans l’emprise de la route. Les arbres fruitiers qui s’y trouvaient ont été arrachés. Je n’ai plus où cultiver alors que les autres s’apprêtent à semer pour la saison culturale A. Si j’avais eu les indemnisations, j’aurais dû louer un lopin de terre quelque part », se lamente le prénommé Léonard de la sous-colline Kunombe.
Des sommes indûment perçues
Du côté de l’administration locale, le nombre exact des personnes qui réclament les indemnisations n’est pas connu. Mais, des centaines de personnes attendent les indemnisations qui leur seront versées après le traçage de ce tronçon. Certains ont déjà perçu leur dû.
D’autres ne savent pas encore combien d’argent ils vont toucher encore moins quand ils seront régularisés.
Ces derniers dénoncent les tricheries qui ont émaillé le calcul des indemnisations. Ils disent que certains bénéficiaires ont perçu des sommes colossales qui ne correspondent pas aux pertes enregistrées. Ils précisent que les superficies des propriétés touchées ont été surévaluées avec la complicité de certains administratifs.
Ils s’étonnent que certains ont déjà eu leur argent alors que d’autres attendent depuis belle lurette le paiement de leur dû.
Un des élus collinaires rencontré plaide pour le paiement de ces indemnisations tout en fustigeant le silence des autorités concernées.
« Aucune communication ne filtre sur le retard du versement des indemnisations. Les bénéficiaires s’impatientent et leurs conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles », s’indigne-t-il.
Par ailleurs, il recommande la reprise des travaux de traçage dudit tronçon. Cet élu collinaire se dit inquiet des dégâts qui pourront être causés par les prochaines pluies. « Les travaux sont inachevés. Avec les pluies qui s’annoncent, les eaux de ruissellement risquent d’emporter tout sur leur passage. Les habitations riveraines seront menacées d’écroulement », craint-il.
Iwacu a essayé de contacter la direction de l’Agence routière du Burundi sans succès.
Pourquoi au Burundi les choses ne peuvent pas se passer normalement ? Que les indemnisations se passent comme il faut pour tous ceux qui y ont droit !!! Nous avons de gros soucis dans notre Pays