Plus de cents maisons du site de Kayange ont été démolies ou incendiées par la police. Celle-ci affirme qu’elle a exécuté la décision du gouverneur de province.
Situé à 4kms au sud de la ville de Rumonge, le site de kayange compte plus de deux cents ménages de rapatriés, déplacés, veuves et orphelins. Au petit matin du vendredi 20 mai, la police a encerclé le village.
Ciza Mwajuma, une veuve sexagénaire qui y réside raconte la suite: « Depuis 5 heures du matin, les policiers ont ceinturé le site.Vers 8 heures, ils ont commencé à détruire et à incendier des maisons.
Seules les maisons des rapatriés ont été épargnées. » Toutefois, elle indique qu’elle ne quittera pas le village : « J’ai construit dans la propriété de mon grand- père. On a exploité ce terrain depuis 1950, ce n’est pas maintenant que je vais l’abandonner. » Elle demande aux autorités administratives de lui construire une autre maison si elles veulent qu’elle quitte le site.
Privilégier une solution concertée
Cyprien Nsanzurwimo, chef de ce site de Kayange indique que tout résident a acheté sa parcelle. « Le terrain coûtait moins cher à tel point que même les démunis ont pu s’en procurer », poursuit-il.
Gérard Ndikumana, administrateur de la commune de Rumonge, présent dans ce site lors de cette opération, a indiqué que la police a exécuté l’ordre du gouverneur de la province.
« Ces gens se sont installés dans les paysannats qui sont des terres domaniales », a-t-il ajouté. Il a précisé que ces occupants avaient refusé de quitter de leur propre gré, d’où le recourt à la force par le gouverneur.
Néanmoins, il n’a pas indiqué où la province compte installer ces expulsés.
Les associations de défense des droits de l’homme indiquent qu’il faut privilégier une solution concertée. Elles demandent à l’administration de leur trouver de nouvelles parcelles.