Samedi 23 novembre 2024

Environnement

Commune Ntahangwa : des dépotoirs s’improvisent

07/01/2019 Commentaires fermés sur Commune Ntahangwa : des dépotoirs s’improvisent
Commune Ntahangwa : des dépotoirs s’improvisent
Un dépotoir en face d’une cafétéria, à la 14ème avenue, quartier Mirango II, zone Kamenge.

Dans plusieurs endroits de la commune Ntahangwa, des décharges publiques de fortune se constituent au vu et au su de la population. Ce qui inquiète les administratifs.

A la 14ème avenue, quartier Mirango II, zone Kamenge, une décharge a pris ses quartiers. Des restes d’aliments pourris, des épluchures de manioc, de pommes de terre, des sachets et bouteilles en plastique, etc. Un lieu d’aisance pour certains. Une odeur suffocante s’en dégage. Des mouches, des asticots y grouillent.

A proximité, une chambrette pour deux jeunes femmes, dont l’une a une fillette de 5 ans, qui tiennent une cafétéria. A moins de deux mètres de cette montagne de déchets ménagers, il y a un salon de coiffure, des boutiques où l’on vend des tomates, des avocats, etc.

« Les clients nous fuient. Il leur est difficile de tenir dans une telle odeur. « Nous sommes obligées de déverser beaucoup de litres de lait frigorifié », se lamente Anitha, la trentaine, responsable de la cafétéria.

En pleine journée, des mouches envahissent leur chambrette, dont une partie sert de cafétéria. « En cas de pluie, la situation devient intenable ».

Un jeune coiffeur fait le même constat : « Les clients nous disent que nos salons ne sont pas propres, alors que le mal vient de ce dépotoir. » Il précise que le gros des déchets y est jeté la nuit. « C’était un lieu de transit des déchets ménagers avec un portail ». Tous affirment que les associations chargées de les acheminer vers Buterere ne fonctionnent plus.

La zone Ngagara n’est pas épargnée. Au quartier 6, sous les mangues bordant l’avenue Mwambutsa, un autre dépotoir improvisé.

Non loin des buildings de ce quartier, des avocats et ananas pourris, des bouteilles et sachets en plastique, des mottes d’excréments humains, etc.

Situation similaire à l’intérieur des quartiers. Aux bords des avenues, des sacs remplis de déchets ménagers sont déposés dans l’espoir que des camions viennent les ramasser. « Nous n’avons pas de choix. C’est très difficile de laisser tous ces déchets pourrir dans nos cuisines », confie une mère de famille, rencontrée à la 13ème avenue, quartier Kamenge. Elle craint pour la santé de la population.

Une source de survie

Ces dépotoirs sont une manne pour certains. De vielles femmes et des hommes y récupèrent des restes d’aliments, des particules de charbon, des sachets et bouteilles en plastique, des sacs usés, etc.

« C’est avec du charbon récupéré ici que je parviens à vivre. J’utilise une partie pour la cuisson, une autre est vendue pour avoir de la farine de manioc que je partage avec mes trois petits enfants », témoigne une mère croisée sur place. Cette veuve dit ne pas avoir le choix : « C’est ça ou mourir!»

Un autre jeune affirme que c’est grâce aux bouteilles en plastique et aux petits tiges métalliques qu’il subvient à ses besoins. « Je fais des tours sur différentes décharges. Et je parviens à avoir une petite somme d’argent pour me nourrir ».

Quant à la cheffe de zone Kamenge, elle reconnaît que c’est une situation nocive. Mais elle souligne la part de responsabilité des habitants du quartier Mirango II : « Pour la plupart, ils ont refusé de payer 2000 BIFF pour la salubrité.» Pour ce, les associations chargées de collecter les déchets ménagers ne passent plus dans ce quartier.

Elle appelle les habitants à prendre conscience du danger et partant de payer cet argent pour que leur quartier soit salubre.

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