Samedi 23 novembre 2024

Politique

Commune Muyinga : l’administratrice de plus en plus décriée par son parti

09/01/2014 3

Vincent Bakire-Nzoyisaba, vice-président du conseil communal de Muyinga, accuse Evelyne Izobiriza, administratrice communale, de s’ingérer dans la gestion du marché de Muyinga. Cette dernière réplique en accusant certains membres du conseil de soulever la population contre elle et de gestion frauduleuse dudit marché.

Vincent Bakire-Nzoyisaba, vice-président du Conseil Communal de Muyinga ©Iwacu
Vincent Bakire-Nzoyisaba, vice-président du Conseil Communal de Muyinga ©Iwacu

Evelyne Izobiriza, administratrice communale, indique que, dans une réunion du parti Cndd-Fdd, ce samedi 4 janvier à Murama, les participants ont été sommés de se prononcer pour ou contre elle. Et selon un reportage de la RPA, le lendemain, 50 chefs de colline et 50 autres représentants du parti présidentiel étaient présents. Mme Izobiriza justifie son absence par le fait qu’elle n’a pas été associée dans sa préparation. Parallèlement, plus de 200 autres font une ‘’cross-manifestation’’ de soutien à cet administratif au chef lieu de la province, rapporte la même radio.

Les participants de ladite réunion ont balayé d’un revers de la main les propos de l’administratrice communale. « C’était une réunion d’évaluation des activités du parti Cndd-Fdd durant 2013 et pour fixer des projets pour 2014 », précisent-ils. Affirmation confirmée par Vincent Bakire-Nzoyisaba, vice-président du conseil communal de Muyinga. Il souligne, par ailleurs, que seuls les représentants collinaires du parti étaient invités et non les chefs de colline.

Les accusations de l’administratrice communale

Mme Izobiriza pointe du doigt certains conseillers communaux, propriétaires de stands dans le marché de Muyinga. Selon elle, ces derniers viennent de passer plus d’une année sans payer aucune taxe communale. Or, estime-t-elle, ils devraient servir de modèle pour les autres commerçants. « Pour se couvrir, ils noircissent mon image et dressent la population contre moi », explique-t-elle. Du reste, elle assure que la privatisation dudit marché se fait de façon opaque. Certains membres du conseil communal s’attribuent ce marché gré à gré. Elle souligne, par ailleurs, qu’elle est victime de son ethnie ‘’Tutsi’’. Elle précise que, depuis son élection à la tête de cette commune, le 9 août dernier, des démarchés ont été entreprises pour l’évincer de ce poste.

Des affirmations gratuites

M.Bakire-Nzoyisaba qualifie de non fondées les accusations de cet administratif. Il reconnaît que cette réunion a bel et bien eu lieue, mais l’agenda était différent de celui avancé par l’administratrice. Réagissant sur la ‘’cross-manifestation’’, il signale que seule une cinquantaine de jeunes y a participé: « On ne sait même pas s’ils sont membres du parti Cndd-Fdd, car le président des Imbonerakure, présent dans la réunion de Murama, n’était pas informé. »

Quant à la privatisation  de façon irrégulière du marché de Muyinga, M.Bakire-Nzoyisaba précise que ce sont les actionnaires – une action est fixée à 400000Fbu – qui ont mis en place les normes. Et que la part communale est au maximum de 10%. Selon lui, si elle est capable de montrer réellement l’opacité de ce processus de privatisation, elle n’a qu’à le faire. Et de déclarer : « Les questions communales sont directement adressées au conseil communal. »
Pour la question ethnique, le vice-président du conseil communal se dit stupéfait : « Comment peut-elle avancer cette question d’ethnie, alors que son prédécesseur était aussi Tutsi ? »

Signalons que le conseil communal de Muyinga comprend onze membres du Cndd-Fdd, un uproniste et un membre du parti Fnl. Deux autres du parti Fnl n’ont jamais participé dans ce conseil.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Marimbu

    uwo Vincent Bakire yoba ari umwe avugwa na OLUCOME muri marché ya fond Routier? Ubu rero c’est lui qui vient donner des leçons de moral aux autres?

  2. Carthage

    Je pense qu’il faut quand même vérifier quelques uns de ces dire.
    Si la dame est effectivement entrain de contrer une manœuvre
    de spoliation de la commune, il faut documenter ce cas, énumérer
    les règles du partenariat public privé dans le cadre de ce contrat d’affermage
    qu’elle juge qu’elles sont entrain d’être violées
    D’un autre coté, ces conflits de personnalités peuvent surgir même a la tète de l’Etat
    il fut un moment ,mais je pense que ce n’est pas la peine de se cacher derrière son ethnie.
    Si il y a des cas d’incompétences, le CC peur les relever. Après tout elle n’est que secrétaire du conseil d’après la loi communale. Si elle veut savoir comment elle est la, elle n’a qu’a demander
    la CENI qui a exigé un tutsi a Muyinga, même son ancien l’honorable Amuri l’était.
    D’ailleurs, Muyinga comme la plupart des provinces du nord est un endroit très tolérant
    ou hutu,tutsi, CNDD FDD et UPD cohabitent.

    • Nterere

      Cette admicom peut avoir raison.
      D’abord vérifier la gestion du marché qu’elle èvoque.
      La CENI devrait revoir le statut de l’administrateur communal.
      Car je trouve qu’il y a confusion dans l’appréhension du rôle d’administrateur communal del’ancien système avec le présent .
      N’ayant pas saisi correctement le système actuel d’administration, les actuels administrateurs communaux dits techniquement secrétaires communaux, se comportent dans leur agir comme des administrateurs d’anciens régimes dictatoriaux. Parce que c’est leur seule référence. D’où on observe un conflit entre un président du conseil communal et secrétaire de ce dernier. En fait chacun veux démontrer que c’est lui qui est à la tête de la commune. Normalement le président du conseil ne décide pas seul Lui (président ) dirige et oriente les débats du conseil communal. Ce sont des points qui ont récolté le consensus de la majorité que le secrétaire du conseil communal exécutera. En conséquence le président doit veiller à la stricte exécution de ce qui a été arrêté lors des assemblées duconseil communaul. L’administrateur n’a pas à prendre des initiatives , bonnes soient elles,sans l’aval du conseil communal.

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