C’était la nuit de ce lundi 11 octobre, aux environs de 20 heures, quand Marc Nzopfabarushe chef du conseil collinaire de la zone Gomvyi et son adjoint Mathias Kidurumbe rentraient. Ils croisent à mi-chemin trois hommes vêtus de longues vestes de couleur sombre. Cette tenue ne leur inspire pas confiance. Les deux administratifs à la base demandent aux inconnus de décliner leur identité mais les trois hommes répliquent en tirant plusieurs balles, presque à bout portant, sur les deux élus collinaires qui meurent sur le champ…
Les voisins affirment avoir vu des gens rôder autour des ménages des défunts avant le forfait : « Nous demandons que notre sécurité soit assurée et qu’un poste des forces de l’ordre soit installé à Gomvyi. Si non, nous allons renoncer à nos responsabilités en tant qu’élu local comme l’ont déjà fait nos homologues de Mwaza et de Masama en commune Kabezi », menace un des cinq conseillers collinaires de la circonscription de Gomvyi.
« Nous détenons les noms des auteurs de ce crime. Il s’agit de deux anciens démobilisés du FNL. Ils forment un réseau de bandes armées qui opèrent dans les communes de Mutambu, Kabezi et Muhuta, et comme la localité de Gomvyi se trouve à la jonction de ces trois communes, ils se déplacent d’une commune à l’autre», indique Emmanuel Nkeshimana, administrateur de la commune de Mutambu tout en exhibant les photos de ces ex-combattants. Pourtant la population semblait ne pas approuver cette accusation à peine voilée.
Ce crime aux couleurs d’une vengeance, est consécutif à une fouille perquisition opérée mercredi dernier par la police dans cette localité. 10 fusils de type kalachnikov et 4 grenades ainsi que des uniformes militaires et policières ont été saisies. Cet arsenal était caché dans une sorte de fosse. Mais le lendemain, d’autres armes ont été déterrées au même endroit, cette fois-ci par des inconnus. Avant de se volatiliser dans la nature, ceux-ci ont même nargué la population affirmant que la police ne pouvait pas connaître toutes les caches d’armes…