Salaires irréguliers, dettes, la commune Mugongo-Manga n’arrive plus à payer certains employés. Les élus de la commune dénoncent une mauvaise gestion. <doc3162|left>A Mugongo-Manga, les chefs de colline sont fâchés. Leur salaire tombe irrégulièrement. « Nous venons de passer deux mois sans percevoir notre salaire », raconte, avec colère un chef de colline. A la commune, on leur dit « qu’il n’y pas de sous. » Et pourtant, indique toujours le chef de colline, « tous les jeudis se tient au chef lieu un marché de bétail. Une taxe de 1200FBU est perçue par vache vendue. Et plus de 300 têtes de bétail peuvent être vendues par semaine.» Ce n’est pas tout. Des commerçants de chèvres et de moutons paient 300 FBU par animal, ainsi que d’autres marchandises des boutiques du coin qui sont taxées. L’élu collinaire, sans toutefois préciser le montant, indique que cinq marchés font régulièrement entrer de l’argent à la commune. Même colère chez les chefs de zone. « On ne m’a pas payé depuis le mois de mai jusqu’à octobre 2011. Et c’est le cas pour tous les autres 3 chefs de zone. Nous avons fait des réclamations mais en vain», se lamente un des ces chefs. Trop d’arriérés En plus du non-paiement de son personnel, les membres du conseil communal dénoncent les arriérés de la commune envers certaines personnes physiques et morales : « Les arriérés ne sont pas justifiés», précise un des membres du conseil communal. Ainsi, la commune doit une somme de 4.600.000 FBU à l‘INSS (Institut National de Sécurité Sociale), 2.496.700FBU à la MFP (Mutuelle de la Fonction Publique) et 535.000FBU à la Regideso. Selon cette source, le Conseil communal a organisé plusieurs réunions avec les dirigeants de la commune pour demander des éclaircissements. Toutes ces réunions, explique-t-il, n’ont rien donné : « Les responsables de la commune nous disaient que la colline manque d’argent. Or, nous savons qu’ils ont des moyens financiers suffisants. » Par ailleurs, l’administrateur communal lui semble s’être enrichi. D’après toujours notre source, Salvator Sindayibera a déjà « acheté deux parcelles de 9 millions Fbu. » Face à toutes ces accusations, l’administrateur communal explique que la commune n’a aucun problème : « Nous avons été juste bloqués par les services de comptabilité. Nous avons un nouveau comptable et attendons le rapport du comptable sortant », précise Salvator Sindayibera, administrateur communal. Selon les services comptables de la commune, celle-ci a encaissé près de 39 millions de FBU de recettes au cours de l’exercice 2011.