Des habitants des collines Kavumu et Muyira se disent dépassés par l’attitude des jeunes du Cndd-Fdd. Selon eux, c’est une première où la police soit contrainte de libérer des malfaiteurs sans que la justice ne se saisisse du dossier.
La tension est vive entre les jeunes du parti présidentiel et le reste des habitants des localités Kavumu connu sous le nom de Rweza et Muyira, d’obédience FNL pour la plupart. « Pour qui se prennent les Imbonerakure pour d’abord organiser des patrouilles nocturnes, puis battre des gens et enfin intimer l’ordre à la police de libérer des tortionnaires ? », se plaignent ces habitants.
En effet, vendredi, 1er novembre 2013 vers 17h. Des sources concordantes à Muyira indiquent que des jeunes du parti Cndd-Fdd sont allés menacer des policiers de la position située au chef-lieu de la zone Muyira. D’après L.K., commerçant de la localité, ces jeunes sont venus en masse, scandant des chansons de campagne du Cnd-Fdd. Leur objectif, poursuit-il, est de contraindre la police à libérer sans condition trois membres de la ligue des jeunes du Cndd-Fdd détenus à cette position depuis deux jours. Ils avaient passé à tabac cinq citoyens de Rweza dont Dieudonné Karenzo, un fidèle à Agathon Rwasa.
A la tête de ce groupe, font savoir nos sources à Muyira et Rweza, Gédéon Mpitabavuma, chef de colline Kavumu, le directeur du Lycée communal de Kirombwe, celui du collège Muyira, etc.
Marché, kiosques et boutiques des alentours, se souvient L.K., se sont vidés, fermés parce que ces jeunes menaçaient de tirer si le chef de poste ne s’exécutait pas. Toutefois, celui-ci ne se laissera faire. Deux grenades, déclare Patrick Muze, boutiquier de la localité, sont saisies et Gédéon Mpitabavuma, chef de fil, est arrêté pendant quelques heures pour interrogatoire : « Il sera relâché dans la soirée. »
Des pressions envers le chef de poste, poursuivent d’autres sources à Muyira, n’ont pas cessé. Et ce mardi 5 novembre, les trois jeunes emprisonnés ont été relâchés. C’est donc la peur panique chez les victimes de ces exactions des Imbonerakure qui estiment que la police aurait dû aller jusqu’au bout et traduire les jeunes devant la justice. Dieudonné Karenzo pense que le Burundi est devenu la jungle où c’est le plus fort qui a raison : « J’ai failli mourir à cause des Imbonerakure, l’Aprodh qui m’a fait soigner est témoin. » D’après lui, quand il a porté plainte à la position de Muyira, il espérait être rétabli dans ses droits : « Qui osera se confier à une institution qui n’a pas le droit de décider ? Les Imbonerakure, sont-ils plus forts que les policiers ? Que justice me soit rendue. »
Les mobiles derrière ces patrouilles nocturnes
Selon certains habitants de Rweza, depuis la réapparition d’Agathon Rwasa, leur chef collinaire en compagnie des Imbonerakure passent la nuit dans la vallée qui sépare le quartier Kiriri et Rweza. « Nous sommes informés qu’ils veillent pour qu’Agathon Rwasa ne passe par là pour visiter ses militants ou pour s’évader comme cela a été le cas en 2010 », confie Herménégilde Bigirimana dit Kigoma, militant FNL. En date du 26 octobre, M. Bigirimana accuse « le clic Gédéon » d’avoir installé des barricades à son domicile.
Pourtant, M. Mpitabavuma nie ces accusations : « Ce sont des racontars. Je ne suis ni de près ni de loin responsable de cette libération. » Il indique que Kigoma, Dieudonné et consorts veulent montrer à Agathon Rwasa qu’ils sont en action. D’après lui, lors de la réunion de sécurité tenue lundi en présence de l’administrateur de Kanyosha, il a été demandé qu’un conseil de sécurité inclusif soit mis en place. Il ose espérer qu’ils se feront élire pour en finir avec ces accusations partisanes.
Et Agathon Rwasa d’exhorter à la tranquillité de ses militants : « Je suis rentré pour faire la politique et je ne me retirerai plus. »
Le porte-parole de la police quant à lui revient et soutient la déclaration de son ministre : « Aucun policier ne peut prétendre être dépassé par qui que ce soit. Autant démissionner. »
A la ligue des jeunes du Cndd-Fdd, Denis Karera, son président, est catégorique, la responsabilité pénale est individuelle et non collective.
Tuzobona vyinshi kuri iyi ntwaro. Denis karera lui même connait que la responsabilité n’est pas individuelle car il connait le mot d’ordre. Alors,pourquoi ces enfoirés d’imbonerakure ne sont pas puni? Car tout le corps de la justice est sous les ordres du parti au pouvoir. On ne touche pas. C’est le mot de slogan. Mais il y aura un moment,où tout sera en ordre. Nous mettrons en retraite tous ces bâtards. A bon entendeur salut. Méfiez-vous,Rwasa n’est nullement l’ennemi du Burundi,son ennemi c’est le pouvoir corrompu.
Mama shahu we!Biziexploza umusi umwe.