Les chauffeurs de taxi-voitures originaires de Gitega dénoncent la décision de la Mairie de leur interdire de circuler au centre ville de Bujumbura ainsi qu’une taxe de cinq cent Fbu qu’ils versent chaque jour. Les responsables de la Mairie n’ont pas voulu s’exprimer.
Soixante six chauffeurs des taxi-voitures, desservant la ville de Bujumbura vers la province de Gitega, se disent victimes d’un mauvais traitement au parking de la gare du Nord par deux agents de la Mairie. « Nous ne pouvons plus supporter d’être traités comme des chiens à Bujumbura alors que nous avons tous les mêmes droits dans ce pays », lâche avec colère Ali Idi, vice-président de l’ACTVG (Association des chauffeurs des taxi-voitures de Gitega).
Selon lui, ces chauffeurs ne comprennent pas la décision de la Mairie visant à leur interdire l’accès au centre ville alors qu’ils transportent souvent des marchandises de leurs clients qui y habitent. Il fait savoir que dès qu’une de leur voiture entre en ville, elle tombe sur Bigo et Kibamfu, deux agents de la Mairie de Bujumbura. « Ces deux hommes nous taxent une amende de 20 mille ou un pot-de-vin allant de 5 à 10 mille Fbu. » Lorsqu’un chauffeur refuse de verser cette somme, explique-t-il, il est passé à tabac.
Tabassé
Le dernier cas en date s’est passé en mai 2011 quand un chauffeur, Cehusi, a été tabassé par Bigo et des policiers au niveau du rond point dans la commune urbaine de Kamenge. Cehusi explique que Bigo l’a trouvé à la Station Engen de Kamenge en train de faire le plein. « Il m’a pris mes clés de contact avant de vouloir arracher la plaque d’immatriculation de ma voiture. J’ai résisté. »
Cehusi affirme que ce Bigo est ensuite allé l’attendre au niveau du rond point où il l’a fait sortir de sa voiture avant de le frapper : « Je saignais de partout. » Des policiers présents, au lieu de lui venir en aide, ajoute-t-il, l’ont aussi frappé. Il se rappelle que Juma et Bébé, deux amis chauffeurs ont voulu intervenir mais ils ont été conduits au cachot de Kamenge. D’autres chauffeurs sont alors allés manifester leur colère devant les locaux de la Mairie.
Une responsable de la Mairie les a accueillis selon les dires d’Ali Idi mais les a seulement traités de subversifs. Pour celui-ci, les responsables de la Mairie devraient tenir une réunion de toutes les associations des chauffeurs des taxi-voitures pour régler leurs problèmes. Il indique que la taxe (500 Fbu) exigée par jour par la Mairie et l’association ANCT (association nationale des chauffeurs des taxis) est incompréhensible : « Nous refusons de verser trois cent Fbu à la Mairie et deux cent Fbu à une association qui n’existe qu’à Bujumbura alors que nous avons la nôtre à Gitega. » Iwacu a contacté en vain des responsables de la Mairie et de l’ANCT pour leurs réactions.